EN : Luca Zidane, l’attraction à Sidi Moussa

Publié le : 7 Octobre 2025

Le Centre technique national de Sidi Moussa a rarement connu une telle effervescence. Hier, c’est un moment à part que le football algérien a vécu : l’arrivée de Luca Zidane, fils de Zinédine, pour son tout premier rassemblement avec les Verts.

 

Un instant symbolique, chargé d’émotion et d’attentes, tant pour le joueur que pour les supporters, qui voient en lui bien plus qu’un simple gardien.

 

Une arrivée très attendue

Convoqué pour la première fois par Vladimir Petkovic, Luca Zidane a atterri hier à l’aéroport d’Alger Houari Boumédiène. Dès la matinée, les arrivées des joueurs se sont enchaînées : après Bensebaïni et Maza, arrivés la veille, ce fut au tour des cadres et des nouveaux visages de rejoindre la capitale. Dans le hall d’arrivée, l’ambiance était celle des grands jours : supporters munis de téléphones à la main et médias plus nombreux qu’à l’accoutumée. Tout le monde attendait le moment, celui où le nom Zidane allait enfin résonner à Alger, sous les couleurs vertes. Et lorsque le fils du Ballon d’or 1998 a franchi le portail glissant du hall, le silence s’est brièvement installé avant que les flashes ne s’allument. Luca Zidane, vêtu sobrement, concentré, presque réservé, a à peine esquissé un sourire pour prendre quelques selfies avant de monter dans le véhicule mis à sa disposition par la FAF.

 

Seul à l’aéroport, accueilli comme un frère au CTN

Contrairement à d’autres nouveaux venus souvent accompagnés d’un coéquipier pour faciliter leur intégration, Luca Zidane est arrivé seul sur le sol algérien. Mais cette solitude n’a duré qu’un court instant. À Sidi Moussa, il a été accueilli chaleureusement par ses nouveaux coéquipiers. Le staff, conduit par Petkovic, avait visiblement préparé ce moment. Une vidéo de bienvenue, tournée par les caméras internes de la FAF, a été diffusée dans la soirée (histoire de vite tourner la page et se concentrer sur le travail), retraçant ses premiers pas sur les terres de ses grands-parents, en tant qu’international. Parmi les premiers à lui souhaiter la bienvenue, Ilan Kebbal, qui a récemment évoqué leur relation "lointaine" née sur les terrains de proximité à Marseille, et Aïssa Mandi, capitaine spirituel des Verts, fidèle à son rôle de grand frère, venu lui glisser quelques mots d’encouragement et de bienvenue. Le gardien a ensuite été reçu par Vladimir Petkovic en personne dans son bureau, dans une courte entrevue où le technicien bosniaque-suisse  lui a souhaité la bienvenue et exposé ses attentes. Un geste fort, destiné à lui faire sentir immédiatement qu’il n’était pas un invité, mais bien un membre à part entière du groupe.

 

L’ambiance monte à Sidi Moussa

Pendant que les arrivées se succédaient, l’atmosphère au CTN prenait des allures de rentrée solennelle. Voir le nom "Zidane" associé à la sélection algérienne, c’est tout un symbole pour un peuple qui n’a jamais cessé d’entretenir un lien affectif avec le père, malgré son parcours bleu, c’est le cas aussi pour les Verts concentrés sur cette attraction sans, bien évidemment, perdre de vue leur objectif, celui pour lequel ils sont venus lors de ce stage.

Luca, lui, a vite plongé dans le bain. Après la traditionnelle séance photo et la visite des installations, il a rejoint ses coéquipiers pour un premier contact collectif, sourire retrouvé et visage détendu. Les caméras ont capté ces instants simples mais chargés de sens : la poignée de main avec Petkovic, et plus tard ses premiers pas sur le gazon du terrain d’entraînement du centre, pour un premier contact avec l’herbe et le sol du pays de ses ancêtres, lors d’un premier galop qui lance l’aventure.

 

Le poids du nom, les attentes d’un pays

Difficile pour Luca Zidane d’échapper à la comparaison avec son père. Mais le nouveau portier des Verts semble décidé à écrire sa propre histoire. Son arrivée intervient dans un contexte particulier : depuis la fin de l’ère Mbolhi, l’Algérie peine à stabiliser son poste de gardien. Mandrea, Zeghba, Benbot ou encore Oukidja se sont relayés sans jamais convaincre totalement. Autant dire que les attentes autour du nouveau venu sont immenses. Petkovic compte sur lui pour apporter une sérénité nouvelle dans la cage, tout en restant à l’écoute du collectif. À 26 ans, formé au Real Madrid et fort de plusieurs saisons en Espagne, Luca Zidane débarque avec un bagage technique et mental solide. Mais il devra s’adapter à un environnement différent, à une pression populaire unique et à un public exigeant qui, au-delà du nom, attend des actes.

S. M. A.