Sans club depuis le début de la saison, l’ancien milieu de terrain de la JSK, Malik Raïah, qui a connu des expériences en Tunisie et au Bahreïn, s’est retrouvé piégé par une mésaventure avec un manager peu fiable avant la fermeture du marché des transferts. À 32 ans, le joueur n’a pourtant rien perdu de sa détermination. Il estime avoir encore les ressources physiques et mentales pour évoluer au haut niveau. Il revient avec nous sur le beau parcours de la JSK cette saison, sous la houlette de Josef Zinnbauer, un entraîneur qui, selon lui, a transformé une équipe en difficulté en un véritable prétendant aux places africaines.
Que devient Malik ? A-t-il décidé de raccrocher ?
Non, pas du tout. Tant que mes jambes me portent et que la passion est là, je continuerai à jouer et à me faire plaisir. Après une expérience enrichissante en Tunisie et au Bahreïn, j’ai connu un contretemps malheureux avec mon manager. Cela a malheureusement compromis ma signature dans un club avant la fin du mercato. Mais je garde la tête haute. Je suis sans club pour le moment, c’est ainsi, c’est le destin. Je crois profondément que Dieu choisit toujours ce qu’il y a de mieux pour nous. En attendant une nouvelle opportunité, je continue de m’entraîner sérieusement, avec la ferme intention de rebondir dès la saison prochaine. Je suis prêt, motivé et toujours ambitieux.
Suivez-vous toujours l’actualité de la JSK, ce club que vous portez dans votre cœur ?
Bien sûr ! Je suis toujours très attentif à tout ce qui touche la JSK. C’est mon club de cœur, mon club formateur, celui qui m’a permis de m’imposer sur la scène nationale. Même si je n’ai pu assister qu’à un seul match cette saison, c’était contre le CSC, je reste au fait de tout ce qui se passe via les médias, les réseaux sociaux et les échanges avec d’anciens coéquipiers. La JSK ne me quittera jamais.
Que pensez-vous du parcours réalisé jusqu’à présent ?
Très franchement, c’est un parcours remarquable, surtout si l’on tient compte des débuts compliqués, marqués notamment par le départ de l’entraîneur Abdelhak Benchikha. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la métamorphose de l’équipe après l’arrivée de Josef Zinnbauer. C’est un coach de grande envergure, avec une vision claire et un vrai projet de jeu. Il a transformé la JSK en une formation compétitive et séduisante. Sous sa direction, les joueurs pratiquent un football propre, structuré, sans précipitation, mais avec une grande efficacité. Ce que j’aime particulièrement, c’est que personne ne balance le ballon n’importe comment, les sorties se font en une-deux, avec une vraie volonté de construire. C’est vraiment plaisant à voir.
Donc, selon vous, Zinnbauer doit rester longtemps à la JSK…
Évidemment ! Si la JSK veut bâtir sur la durée et redevenir un géant du football continental, il faut s’appuyer sur un entraîneur comme Zinnbauer. Il a démontré qu’avec peu, il pouvait faire beaucoup. Il est en train de poser les bases d’un projet solide. À mon sens, c’est exactement le coach qu’il manquait à la JSK ces dernières années. Il faut lui donner les moyens de réussir, car il a tout pour inscrire son nom dans l’histoire du club.
En tant qu’ancien joueur et supporter, que pensez-vous de la position actuelle du club ?
C’est une position très honorable. La JSK est en course pour une place africaine, voire pour le titre si le Mouloudia flanche. L’équipe est deuxième, ce qui est déjà un exploit au vu du début de saison. Ce qu’on regrette tous, ce sont les points perdus à domicile contre l’US Biskra et la JS Saoura. Avec ces points en poche, la JSK serait peut-être aujourd’hui en tête. Mais ce qu’il faut retenir, c’est la force mentale de cette équipe, sa capacité à revenir dans la course, à surprendre tout le monde. Franchement, chapeau à tout le groupe.
Parlons de l’effectif, comment le jugez-vous ?
Il y a de très bons éléments dans cet effectif, mais il est encore perfectible. Pour espérer rivaliser avec les grosses cylindrées africaines, il faudra absolument renforcer certains postes. Une participation en Ligue des champions, par exemple, exige un recrutement ciblé et de grande qualité. Il ne suffit pas d’y aller pour figurer, il faut viser loin. J’ai été agréablement surpris par les recrues hivernales comme Boudjemaa et Ignatjev. Ils ont clairement dynamisé le jeu offensif de l’équipe. Et puis il y a Berkane, cette pépite en attaque. Ce qu’il est en train de réaliser prouve qu’il a l’étoffe d’un futur grand buteur. Il a un vrai sens du but et beaucoup de maturité pour son âge. S’il continue sur cette voie, il ira loin.
Justement, un de vos anciens coéquipiers, Madani, s’illustre encore avec les Canaris et figure dans les plans de Petkovic. Un mot sur lui ?
Oui, Madani et moi avions évolué ensemble en équipe nationale militaire. C’est un vrai leader, un joueur qui respire le football. Il ne se contente pas de défendre, il sait aussi relancer proprement, avec sang-froid et intelligence. C’est rare chez les défenseurs centraux aujourd’hui. S’il est régulièrement convoqué en sélection nationale, ce n’est pas un hasard. Il travaille dur, il est régulier et il mérite amplement cette reconnaissance. C’est l’exemple du joueur moderne, fiable et intelligent dans son jeu.
Le championnat touche à sa fin et l’équipe est bien classée. Croyez-vous au titre ?
Tant qu’il reste des matchs à jouer, tout est possible. Le Mouloudia est certes bien parti, mais le football est imprévisible. Un faux pas peut tout relancer. Ce qui est important pour la JSK, c’est qu’elle concentrée sur ses propres objectifs, de gagner match après match sans se mettre une pression inutile. Et puis, même une qualification en Ligue des champions serait un immense succès. Ce serait une belle récompense pour le travail accompli et une belle promesse pour l’avenir. Ce club a une histoire avec cette compétition, et il est temps que cela redevienne une habitude.
Avec le nouveau stade, l’implication des supporters et la présence de Mobilis, la JSK pourrait-elle revenir en force pour dominer le football national ?
Bien sûr, c’est de la JSK qu’on parle, même avec un début difficile, le départ de l’entraîneur et les joueurs libérés lors du mercato, elle occupe la deuxième place et la position aurait pu être encore meilleure n’avaient été les points perdus à domicile. Du coup, je suis persuadé qu’avec un recrutement de qualité et la préservation de l’ossature, la JSK fera mal la saison prochaine.
S. D.