Après une saison intense ponctuée d’une qualification en Ligue des champions africaine, Idir Mokeddem savoure ses vacances bien méritées. Le défenseur central de la JSK, encore sous contrat, reste cependant au cœur de l’actualité, alors que des rumeurs de départ l’envoient à l’étranger. Dans cet entretien, il revient sur la saison écoulée, sa situation contractuelle, les sollicitations qu’il reçoit, mais aussi ses ambitions pour la suite de sa carrière. Entretien vérité, entre lucidité et sérénité.
Tout d’abord, comment se passent vos vacances ? Avez-vous réussi à décrocher un peu après cette longue saison ?
Oui, bien sûr. Les vacances, c’est le moment idéal pour se détendre, recharger les batteries et, surtout, faire le vide après une saison aussi exigeante. On sort d’une année très difficile sur plusieurs plans, mais Dieu merci, on a réussi à arracher la deuxième place au classement, ce qui nous qualifie à la prochaine édition de la Ligue des champions africaine. C’était un objectif important et on l’a atteint. Maintenant, je profite de chaque journée de repos pour souffler, m’amuser, passer du temps avec mes proches. Cela me permet de revenir avec plus de fraîcheur physique et mentale. C’est aussi un moment où je prends du recul, j’analyse la saison passée, mes performances personnelles, les points à améliorer et je me projette mentalement vers ce qui m’attend.
La JSK a terminé deuxième, mais certains estiment que le club pouvait aller chercher le titre. Qu’en pensez-vous ?
Je partage cet avis. On aurait pu prétendre au titre n’étaient quelques points qu’on a laissés filer, notamment à domicile. Il y a eu certains paramètres qui ont joué contre nous, parfois un manque de réalisme, parfois de petites erreurs qui nous ont coûté cher. Mais, globalement, il ne faut pas oublier le contexte, c’était une nouvelle équipe, avec un nouveau coach, dans un nouveau stade. Il fallait que tout se mette en place, que les automatismes se créent. À ce titre, la deuxième place est déjà un résultat honorable, presque un exploit. Cela montre que le groupe a de la qualité et qu’il est capable d’encore mieux. Sincèrement, je pense que si on garde la même base de travail, on peut viser le titre dès la saison prochaine.
Vous avez parlé de nouveau stade. Est-ce que cela a joué dans vos performances ?
Oui, clairement. Quand on change d’environnement, il y a toujours une période d’adaptation. On n’avait pas encore nos repères. Le terrain, l’ambiance, la configuration, tout cela prend du temps à apprivoiser. Et un stade, ce n’est pas qu’un lieu, c’est un repère émotionnel pour les joueurs. Le lien avec les tribunes, l’intensité du public, la sensation de sécurité et de confiance qu’il procure, tout cela influence la performance. Mais je suis convaincu que la saison prochaine, ce sera différent. Avec la cohésion qui va se renforcer, une préparation plus stable et une meilleure connaissance de notre terrain, l’équipe sera encore plus performante. Et avec la Ligue des champions qui arrive, on devra hausser le niveau collectivement. On aura besoin de sentir que ce stade est notre maison, notre forteresse.
Parlons de votre avenir maintenant. Des rumeurs évoquent un possible départ, notamment vers la Libye. Qu’en est-il réellement ?
Franchement, je lis beaucoup de choses, mais je tiens à clarifier la situation. Je suis encore sous contrat avec la JSK. À ce jour, la direction ne m’a pas contacté pour évoquer un départ ou une quelconque rupture. Je continue donc à me considérer comme un joueur de la JSK, tant que rien n’a été décidé autrement. Pour ce qui est de la rumeur d’un club libyen, je peux vous dire que ce n’est pas fondé. S’il y avait une offre sérieuse, la direction m’en aurait parlé. À ma connaissance, aucune sollicitation officielle n’a été adressée au club. Il y a des bruits, c’est tout. C’est la période des transferts, il est normal que des noms circulent, mais tant que ce n’est pas formel, je ne me laisse pas perturber.
Mais avez-vous été approché par des agents ou des clubs ces derniers jours ?
Oui, c’est vrai, je reçois beaucoup d’appels de managers qui se renseignent sur ma situation, certains me parlent de projets, d’autres me proposent des clubs. Mais je tiens à préciser que ce ne sont pour le moment que des propositions verbales, des prises de contact informelles. Rien de concret, rien d’officiel. Tant que la JSK n’a rien reçu, cela reste au stade des échanges. Et comme je l’ai dit, je suis encore lié au club. Mon objectif n’est pas de partir à tout prix, mais d’écouter ce qu’il y a comme opportunités, tout en respectant mes engagements. Si quelque chose de sérieux se présente, j’en discuterai en premier lieu avec la direction. J’ai toujours été transparent.
Et comment réagissez-vous à toutes ces spéculations sur les réseaux sociaux ?
Pour être honnête, je ne suis pas trop les réseaux sociaux. Ce sont surtout les managers qui m’appellent et m’informent de ce qui se dit çà et là. Personnellement, je n’ai ni Facebook ni TikTok. Je n’ai qu’un compte Instagram, et je l’utilise principalement pour rester en contact avec mes proches ou partager quelques moments de ma vie. Donc, je reste à l’écart de toute cette agitation. Mon objectif, c’est de rester concentré sur ma carrière, de faire les bons choix, au bon moment. Les réseaux peuvent parfois déformer la réalité. Je préfère rester dans le concret, dans le réel, sur le terrain. C’est là que tout se joue.
Si la JSK décide de vous garder, ce sera génial pour vous…
Bien sûr. Si je dois rester, ce sera avec un immense plaisir. La JSK, c’est un grand club, une équipe que tout le monde respecte, un public exceptionnel. J’ai toujours été fier de porter ce maillot. Maintenant, si le destin me pousse ailleurs, cela voudra dire que Dieu m’a réservé une nouvelle expérience, une nouvelle aventure. C’est ça la vie d’un footballeur, une saison ici, une autre ailleurs. Il faut l’accepter, rester professionnel et toujours garder la tête haute. Mais je ne vous cache pas que je suis très attaché à ce club. Si un projet clair, ambitieux et structuré m’est proposé, je suis prêt à poursuivre l’aventure. Tout dépendra des discussions.
Quel serait votre message pour les supporters qui vous suivent de près et s’interrogent sur votre avenir ?
Je veux leur dire merci, sincèrement. Les supporters de la JSK sont spéciaux. Ils méritent le respect pour leur fidélité, leur passion. Je sais que beaucoup s’interrogent sur mon avenir, et je les comprends. Ce que je peux leur dire, c’est que je suis tranquille, je profite de mes vacances, je fais le vide, et une fois de retour, je prendrai le temps de bien étudier chaque option, en concertation avec le club. Que ce soit pour rester ou pour partir, je le ferai dans le respect de la JSK et de ses valeurs. Je les remercie pour leur soutien constant, leur présence au stade, leurs encouragements. Ce sont eux qui donnent un sens à notre métier. On joue aussi pour les rendre fiers.
Et sportivement, comment voyez-vous la suite avec ce groupe ?
Je pense que nous avons de belles perspectives. Cette saison, nous avons jeté les bases de quelque chose de solide. Le groupe est jeune, talentueux et, surtout, travailleur. Il y a une belle ambiance dans le vestiaire. Si on parvient à garder cette unité et à combler nos petites lacunes, on pourra viser plus haut. La Ligue des champions sera un défi excitant. Il faudra être prêts mentalement et physiquement, mais je crois en ce groupe. On a de quoi faire une belle saison, incha Allah. Le staff est compétent, les dirigeants veulent bien faire, et avec un peu plus de régularité, cette équipe peut faire parler d’elle sur la scène nationale et continentale. J’ai confiance.
S. D.
