Titulaire en début de saison avant d’être relégué sur le banc, le jeune gardien de but de la JS Kabylie, Seif Eddine Benrabah, fait preuve d’un état d’esprit irréprochable. Toujours aussi ambitieux malgré les obstacles, il revient sur cette saison particulière, rend hommage à ses coéquipiers et se projette avec détermination vers la prochaine saison, où la JSK retrouvera la Ligue des champions. Entretien vérité avec un gardien combatif et lucide.
Tout d’abord, comment allez-vous et comment se passent vos vacances ?
Je vais très bien, hamdoulillah. Après une saison aussi intense sur le plan émotionnel et physique, ces quelques semaines de repos sont les bienvenues. Je passe du temps avec ma famille, je recharge les batteries, je prends soin de moi. Mais je n’ai pas complètement coupé non plus. Cela fait déjà une dizaine de jours que j’ai repris l’entraînement individuel. J’ai un programme bien précis pour maintenir la forme. Le but, c’est d’être prêt physiquement et mentalement pour la reprise collective. Je veux arriver affûté, concentré, parce que je suis déterminé à donner le meilleur de moi-même dès le premier jour de la préparation estivale.
La JSK a terminé deuxième du championnat. Avec du recul, comment analysez-vous ce parcours ?
C’est un bilan globalement positif, surtout quand on sait d’où on est partis. La saison a été pleine de rebondissements, marquée par des moments difficiles, mais aussi par des séquences très fortes collectivement. On n’a jamais cessé d’y croire. Même quand les résultats tardaient à venir, il y avait un esprit de groupe incroyable. La deuxième place est donc le fruit d’un travail acharné de toute une équipe : les joueurs, le staff technique, les dirigeants et surtout les supporters qui n’ont jamais cessé de croire en nous. Cette qualification en Ligue des champions, c’est la récompense de tout ça.
Vous parliez de moments difficiles en début de saison. Selon vous, qu’est-ce qui a permis ce redressement ?
Le tournant, pour moi, a été l’arrivée du coach Zinnbauer. Il a apporté une vraie stabilité au groupe, une vision claire et une méthode de travail moderne. Dès les premières séances, on a senti que quelque chose changeait. Il a su instaurer une dynamique positive, responsabiliser les joueurs et créer une concurrence saine. Tout le monde s’est mis au diapason. Personnellement, j’ai beaucoup appris avec lui. Il insiste beaucoup sur la discipline, la concentration et l’état d’esprit. Ce sont des choses fondamentales au haut niveau. Et je ne peux pas ne pas mentionner le travail du staff technique, en particulier celui de notre entraîneur des gardiens, avec qui je progresse au quotidien. C’est un vrai mentor.
Sur un plan personnel, vous avez commencé la saison comme numéro un avant de perdre votre place. Comment avez-vous vécu cette situation ?
Ce n’est jamais facile de sortir du onze, surtout quand on commence la saison titulaire. J’ai disputé plusieurs matchs en début de saison, j’ai essayé de répondre présent et de donner le maximum. Mais dans le football, les choses évoluent vite. À un moment, j’ai perdu ma place. Ce sont des choix du staff qu’il faut respecter. Ce que j’ai retenu de cette période, c’est qu’il ne faut jamais se relâcher. J’ai continué à travailler, sans relâche, sans amertume. J’ai même redoublé d’efforts. Aujourd’hui, je sens que j’ai progressé mentalement, techniquement et physiquement. Cette concurrence, je la vis comme un moteur. Je suis encore jeune, j’ai beaucoup à apprendre, mais je suis confiant : je reviendrai plus fort, avec encore plus de maturité.
Votre coéquipier Hadid a enchaîné les bons matchs et terminé la saison en force. Un mot sur lui ?
Hadid est un excellent gardien et, au-delà de ça, un super coéquipier. Il a su saisir sa chance quand elle s’est présentée, et il l’a fait avec brio. Ce qu’il a montré sur le terrain, c’est le résultat de longues semaines, voire des mois, de travail acharné dans l’ombre. Je l’ai vu à l’entraînement, il ne lâchait rien. Il a connu des moments de doute la saison passée, mais il n’a jamais renoncé. Aujourd’hui, il est récompensé, et c’est amplement mérité. Pour moi, c’est une source d’inspiration. Il montre l’exemple : patience, persévérance, régularité. C’est ce que j’essaie d’appliquer moi aussi dans ma trajectoire.
La saison prochaine, la JSK va disputer la Ligue des champions. Est-ce une source de motivation supplémentaire ?
Évidemment. Représenter un club comme la JSK en Ligue des champions africaine, c’est à la fois un honneur et une grande responsabilité. C’est une compétition prestigieuse, exigeante, où chaque détail compte. Il faudra être prêt physiquement, mentalement et tactiquement. Pour ma part, je suis très motivé. C’est dans ce genre de compétitions qu’on apprend, qu’on gagne en expérience, qu’on se forge un nom. J’espère pouvoir apporter ma contribution, quelle qu’elle soit, et vivre cette aventure intensément avec mes coéquipiers. Le club, les supporters, toute la région attendent beaucoup de nous. On n’a pas le droit de décevoir.
Un dernier mot pour les supporters qui vous ont soutenus tout au long de la saison ?
Je tiens à remercier nos supporters du fond du cœur. Leur soutien a été exceptionnel, constant, même dans les moments compliqués. Ils étaient là, à domicile comme à l’extérieur, parfois sous la pluie, parfois sous une chaleur accablante, toujours avec le même amour pour le club. C’est une force inestimable. Cette deuxième place leur revient en grande partie. Maintenant, on veut leur offrir encore plus. On sait qu’ils rêvent de titres, de belles soirées africaines. On va tout faire pour être à la hauteur de leurs espérances.
S. D.
