Ramović se confie à Compétition : « J’assume tout »

Publié le : 9 Juillet 2025

Sead Ramović, l’entraîneur du CR Belouizdad, ne s’est pas exprimé directement après la finale perdue (2-0) contre l’USM Alger, en coupe d’Algérie. Nous avons pu le joindre hier, mardi, chez lui, au Monténégro, pour recueillir les explications que les supporters du Chabab attendaient. L’entraîneur a pris le temps de répondre, avec franchise, respect et humilité.

 

Tout d’abord, où êtes-vous actuellement ?

Je suis chez moi, au Monténégro, auprès de ma famille, des gens qui me donnent de la force dans des moments comme celui-ci. Après une telle déception, ça fait du bien de se ressourcer auprès de ses proches.

 

Pourquoi vous ne vous êtes pas exprimé après la défaite en finale contre l’USMA ?

C’est très simple : personne ne m’a posé la question. Ça ne me pose aucun problème, je parle quand on gagne, et je parle aussi quand on perd. Je ne me suis jamais caché et je ne le ferai jamais. Après chaque match, j’ai toujours répondu présent pour les interviews. Cette fois, on ne m’a rien demandé, alors je n’ai rien dit. Mais ma position reste la même : j’assume toujours mes responsabilités.

 

Ce n’était donc pas une interdiction du club ?

Pas du tout. Je le répète : je n’ai jamais fui mes responsabilités, ni dans la victoire ni dans la défaite. Je pense que l’honnêteté et la transparence font partie de mon travail.

 

Comment expliquez-vous cette défaite en finale ?

Une finale est toujours spéciale. L’USMA a une bonne équipe, tout comme nous. Mais ce jour-là, nous n’avons pas été à notre niveau. Ça arrive, dans le football, de dominer un match et de le perdre quand même, mais cette fois, nous n’avons pas bien joué du début à la fin. Notre prestation était loin de ce que méritent nos supporters. Je sais combien ils souffrent, et je ressens la même douleur qu’eux. Depuis mon arrivée en février, j’ai vu à quel point ce club est aimé. Cela rend l’échec encore plus douloureux. Nous n’avons ni remporté le championnat ni la coupe, et nous avons perdu la deuxième place qualificative pour la Ligue des champions. J’en prends l’entière responsabilité, sans chercher d’excuses. Je sais exactement ce qu’on attend de moi : des résultats, des trophées, de la fierté. Mais ces échecs doivent nous rendre plus forts.

 

Plus forts, comment ?

Nous ne devons pas nous laisser abattre. Au contraire, cette douleur doit nous servir de motivation. Nous allons tirer les leçons nécessaires et faire les bons changements pour revenir plus forts mentalement, plus solides qualitativement et, surtout, plus affamés de succès. Nous avons besoin de joueurs prêts à tout donner pour ce blason.

 

Beaucoup ont été surpris par vos remplacements précoces. Pouvez-vous nous les expliquer ?

Oui, je comprends que ça ait surpris. J’ai procédé à deux changements dès la 18e minute. Nous avons commencé en 4-2-3-1, puis j’ai choisi de passer en 3-5-2 pour utiliser Khacef et Boukerchaoui sur les ailes afin d’attaquer les espaces et d’apporter plus de danger. J’ai mis Meziane en 10 pour avoir plus de possibilités offensives, soutenu par Benguit et Hamroune au milieu, et Mahious et Mayo devant. C’était un choix tactique pour mettre plus de pression et tenter d’inverser le cours du match. Malheureusement, ça n’a pas fonctionné comme je l’espérais.

 

Vous pensez déjà à la saison prochaine. Resterez-vous vraiment l’entraîneur du CRB ?

Oui, j’en suis convaincu. Je crois profondément en ce projet, je crois en ce club et aux gens qui y travaillent. Nous savons exactement quels joueurs nous voulons recruter, et ceux qui devront partir. Mais je le dis toujours avec humilité : personne n’est plus grand que le club, moi, y compris. Chacun doit prouver chaque jour qu’il mérite de représenter le Chabab.

 

Pouvez-vous donner des noms ?

Non. Par respect pour mes joueurs, je ne donnerai aucun nom. Chacun ici a des qualités et donne le meilleur de lui-même. Mais parfois, un joueur ne s’adapte pas parfaitement à mon système, et c’est mieux pour tout le monde qu’il trouve un club où il pourra s’épanouir. C’est ça, le football.

 

Le président Mehdi Rabehi a présenté sa démission. Cela change-t-il quelque chose pour vous ?

Dans la vie, on n’a jamais de garantie de succès. On peut juste donner le meilleur de soi-même, et je pense sincèrement qu’il l’a fait. Je lui souhaite, ainsi qu’à sa famille, tout le bonheur possible, car c’est un homme au grand cœur. J’ai trouvé magnifique de pouvoir prier à ses côtés à la mosquée, ce sont des moments que je n’oublierai jamais. Bien sûr, son départ est un tournant, mais pour moi, cela ne change rien à ma responsabilité : je dois continuer à préparer cette équipe comme je l’ai toujours fait. Même si demain une nouvelle direction arrive et souhaite un autre entraîneur, moi, je ferai mon travail jusqu’au dernier jour avec tout mon cœur. Pour ce club, pour nos formidables supporters. Je ne peux pas contrôler ce qui se décide autour de moi, mais je peux contrôler mon engagement et mon travail. Et je le dis : je donnerai toujours tout, avec passion et respect.

 

Vos ambitions pour la saison prochaine ?

Le CRB doit être au sommet, c’est là que ce club mérite d’être. Nous nous battrons pour le championnat, la Coupe d’Algérie, la Coupe de la CAF, bref pour tout ce que nous pouvons gagner. Pas d’excuses, pas de raccourcis. Je suis ici pour gagner, pour nos supporters, pour ces couleurs, pour l’honneur de ce club et de cette ville. Dieu m’en est témoin : je donnerai toujours le meilleur de moi-même, quoi qu’il arrive. Tout le monde peut compter sur moi pour faire tout ce qui est en mon pouvoir afin que le Chabab reste tout en haut.

H. D.