Le MCO vient enfin d’engager un entraîneur, Juan Carlos Garrido. Qu’est-ce qui a motivé le choix de la direction ?
Tout d’abord, je voudrais rappeler ce qui s’est passé cet été avant d’en arriver à cette situation. C’est vrai que la désignation d’un entraîneur principal a pris du temps, en raison de certains impondérables indépendants de notre volonté. Après le départ d’Amrani, nous avions conclu avec Hubert Velud, mais celui-ci s’est désisté pour des raisons strictement personnelles. Il a fallu donc tout reprendre à zéro et cibler d’autres techniciens dont le profil devrait correspondre à notre stratégie de travail mais aussi à la philosophie de jeu du MCO. Ce type d’entraîneur ne court pas les rues. On a préféré prendre le temps de faire un choix réfléchi et cohérent pour le club plutôt que de nous précipiter sur un entraîneur sans conviction. Garrido a fait l’unanimité, aussi bien au sein de la direction que chez nos supporters. J’espère que sa venue sera bénéfique pour l’équipe. Maintenant, il appartient à tout le monde de l’accompagner, car la réussite du Mouloudia est l’affaire de tous.
Comment jugez-vous le recrutement effectué cet été ?
Avant de parler du recrutement, il faut rappeler un point important : les libérations. Le club a dû se séparer de neuf joueurs, ce qui n’était pas une mince affaire. Cette opération s’est déroulée en parallèle avec le mercato estival. Pour ce qui est des arrivées, je considère que nous avons réussi à attirer des joueurs très demandés sur le marché des transferts. Convaincre la majorité d’entre eux de nous rejoindre n’était pas évident. Laissez-moi aussi préciser une chose…
Allez-y…
Il faut aussi rendre hommage à notre directeur sportif, Chérif El Ouazzani. Il a géré la barre technique à deux reprises : lors de la préparation, avant la venue de Velud, puis au début de la compétition en dirigeant les trois premiers matchs. Son statut d’ancien entraîneur a énormément aidé le club dans cette phase de transition.
L’équipe avait toutefois besoin d’un attaquant pour compléter l’effectif. Que s’est-il passé ?
C’est vrai, nous avions identifié ce besoin et nous avions misé sur l’ancien international Ishak Belfodil. Les discussions étaient très avancées et nous avions bon espoir de conclure. Finalement, le joueur a préféré s’engager dans un autre challenge. De notre côté, il faut dire qu’au poste d’avant-centre nous n’avions pas de véritable plan B, en dehors de quelques pistes étrangères qui demandaient plus de garanties et de réflexion. À l’approche de la clôture du mercato, nous avons estimé qu’il valait mieux ne pas se précipiter et reporter ce renfort stratégique au mercato hivernal.
Quel bilan tirez-vous des trois premiers matchs du championnat ?
Je dirais que les résultats sont acceptables. En trois matchs, nous avons connu la victoire, le nul et la défaite. Mais au-delà des résultats techniques, on a constaté une nette amélioration dans le jeu, notamment lors de notre match face à Mostaganem. Malheureusement, un petit but nous a empêchés d’enchaîner par un autre succès à domicile. Mais cela ne nous décourage pas, bien au contraire : nous voulons relever le défi et progresser sur tous les plans.
Quels sont les objectifs du MCO cette saison ?
À ce stade de la compétition, il est prématuré – voire illogique – de parler d’objectifs précis. D’autant plus que le nouvel entraîneur n’est pas encore installé. La logique veut que nous attendions la fin de la phase aller, que nous corrigions nos lacunes lors du mercato hivernal, et que nous définissions ensuite nos ambitions avec plus de clarté.
Voyez-vous le MCO jouer les premiers rôles dès cette saison ?
Il faut rester réaliste. Nous sortons d’une période compliquée, avec un remaniement important dans l’effectif. L’idée est de bâtir une équipe compétitive et d’assurer une certaine stabilité. Si nous arrivons à jouer le haut du tableau, ce sera une belle récompense. Mais ce qui m’importe le plus, c’est de mettre en place un projet solide sur plusieurs saisons.
Le public oranais est connu pour être passionné et exigeant. Quel message souhaitez-vous lui adresser ?
Je comprends parfaitement notre public. Leur passion est une richesse qui se transforme parfois en une pression supplémentaire. Ce que je leur demande, c’est de rester derrière l’équipe, surtout dans les moments difficiles. Le MCO a besoin de son public, et je suis convaincu que le soutien du 12e homme peut faire basculer beaucoup de matchs en notre faveur.
Oran est considéré comme un vivier de talents. Quelle est votre stratégie pour ce qui est du futur centre de formation ?
C’est l’un de mes chevaux de bataille. Le Mouloudia doit redevenir ce club formateur. Nous avons déjà entamé un travail de restructuration, avec des catégories bien encadrées. L’objectif est que, d’ici deux ou trois ans, plusieurs jeunes issus de notre formation intègrent régulièrement l’équipe première. C’est le seul moyen de bâtir une identité forte et de pérenniser le projet sportif.
Le football moderne demande aussi une gestion financière rigoureuse. Où en est le MCO ?
C’est un autre chantier. Nous avons hérité d’une situation financière compliquée, mais nous avons commencé à assainir la gestion. Notre priorité est d’assurer la stabilité salariale et de respecter nos engagements vis-à-vis des joueurs et du staff. La confiance se construit aussi par la régularité dans ce domaine.
Un dernier mot ?
Je veux réaffirmer que la réussite du MCO ne dépend pas uniquement de sa direction ou de son entraîneur. Elle dépend de l’union de toutes ses composantes : dirigeants, joueurs, staff, supporters et autorités locales. Si nous tirons tous dans le même sens, je suis convaincu que le Mouloudia retrouvera la place qui est la sienne, parmi les grands du football algérien.
A.L.