L’entraîneur national Madjid Bougherra a animé hier une conférence de presse à quelques jours du début du Championnat d’Afrique des Nations des joueurs locaux. Malgré une préparation écourtée et des conditions peu idéales, le sélectionneur des Verts A’ s’est montré déterminé et confiant.
Bougherra a d’abord insisté sur les contraintes de temps qui pèsent sur sa préparation : «C’est difficile pour nous comme pour les autres équipes. On doit tout condenser en 12 séances alors qu’une vraie préparation en demande au moins 4 semaines. On avait envoyé un programme individuel aux joueurs avant le stage pour limiter la casse.» Sur le plan logistique, il se montre rassurant à propos des conditions à venir en Ouganda. «On connaît un peu le terrain. L’hôtel semble bon, le stade aussi, même si plusieurs matchs y seront joués. Le climat est proche de celui d’ici, avec quelques averses.»
«Mentalement, les joueurs sont prêts»
Bougherra a ensuite mis l’accent sur la préparation mentale du groupe, qui débutera le tournoi face au pays hôte. « L’Ouganda sera prêt, on l’a suivie contre la Tanzanie et le Sénégal. Mentalement, mes joueurs le sont aussi. Il reste encore un peu de travail physique, mais on sera prêts le 4 août incha Allah.»
«Un CHAN dans trois pays, c’est aussi ça le charme de cette édition»
À propos du format inédit du CHAN 2024 réparti entre l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya, Bougherra y voit une source de motivation supplémentaire. «C’est un challenge. On va devoir voyager, s’adapter, mais ça fait partie du charme de cette compétition. L’équipe de Benchikha avait réussi à s’imposer à l’extérieur, pourquoi pas nous ?»
Ambitieux, Bougherra assume son envie d’aller au bout. «On est là pour gagner. Pas de faux discours. On prendra les matchs un à un comme des finales. Si tu gagnes tout, tu vas au bout.» Concernant le mercato estival qui perturbe la disponibilité de certains joueurs, Bougherra reste serein.
«Beaucoup de joueurs bougent en ce moment. C’est compliqué pour la cohésion, mais depuis mars, on a posé une base de travail. Contre le Rwanda, j’ai vu beaucoup de choses positives, Ready to go to Ouganda.»
«Un 2e match amical face à la Saoura»
Bougherra est revenu sur le programme de matchs amicaux de son équipe, perturbé par le forfait de la RD Congo. «On devait jouer deux matchs, plus un en interne. Finalement, on a joué la Mauritanie, et on va enchaîner face à la JS Saoura. Il faut du temps de jeu pour tout le monde, on a un groupe élargi.»
«On ménageait Benkhemassa, mais il jouait en club !»
Le sélectionneur a également fait le point sur l’état de santé de ses joueurs. «Globalement, tout va bien al hamdoulilah. Benkhemassa traîne un pépin depuis mars. À chaque fois, on l’a ménagé, mais il jouait en club !
Là, c’est l’équipe nationale. On verra s’il est apte pour le CHAN. Bayazid a eu une béquille, Bouras un coup à la cheville, rien de grave.»
«Mechid, Kohili, Akhrib et Bekkour sont des joueurs d’avenir»
L’intégration de jeunes joueurs n’est pas anodine pour Bougherra, qui regarde déjà vers l’avenir. «Mechid, Kohili, Akhrib, Bekkour… ils ont été intégrés pour apprendre, progresser. C’est aussi un message pour les jeunes : l’équipe nationale est une porte ouverte.»
«Donner du crédit au joueur local»
Bougherra espère que ce CHAN sera une vitrine pour les talents locaux. «Le joueur local a de la qualité. Le CHAN peut être un tremplin, on l’a vu lors de la dernière édition. On veut aller loin, rendre fiers nos supporters et continuer à obtenir des résultats.» Avec un effectif homogène, Bougherra estime pouvoir compter sur chacun de ses éléments. «Je peux aligner plusieurs équipes différentes avec le même niveau de satisfaction. J’ai des solutions à chaque poste, c’est ce qui me rassure.»
«Pour le onze de départ, j’ai quelques idées»
S’il a déjà une base en tête, Bougherra se donne encore un peu de temps pour trancher. «J’ai des idées, mais tout peut encore bouger. Le match contre la Mauritanie servira à donner du temps de jeu à ceux qui en manquent. Le travail tactique a bien avancé.»
«C’est une nouvelle saison, tout le monde repart à zéro»
Interrogé sur certains joueurs en manque de rythme comme Draoui ou Bayazid, Bougherra minimise l'impact. «Tous les joueurs ont arrêté après le 21 juin. Ce stage, c’est un nouveau départ. Même ceux qui ont peu joué sont frais. Il n’y a pas de hiérarchie figée.»
«Bayazid a un profil que beaucoup n’ont pas»
Le coach a défendu la présence de Bayazid dans le groupe. «C’est un attaquant agressif, puissant, bon dans la profondeur. Il connaît ma méthode. On n’a pas beaucoup de profils comme le sien.»
«Draoui est une valeur sûre»
Bougherra compte aussi sur des éléments fiables comme Draoui ou Chetti. «Draoui, c’est un soldat. Il est irréprochable sur le plan tactique et humain. Chetti aussi a des qualités uniques. Ce sont des joueurs importants.».Le sélectionneur a dû trancher dans une liste élargie, au détriment de certains joueurs. «J’avais plus de 35 joueurs en tête. Il y en a qui n’étaient pas disponibles, d’autres que j’ai écartés pour des raisons tactiques. Ce sont des choix difficiles.»
«Avoir Boulbina ça aurait été bien»
Bougherra regrette l’absence de certains joueurs, mais assume ses décisions. «Boulbina aurait été un plus, mais c’est comme Amoura qui est parti après ses quatre buts. Je prévois toujours plusieurs options pour faire face aux imprévus. Chaque poste est étudié dans les moindres détails.»
«Pour le Niger et la Guinée, l’analyse se fera pendant la compétition»
Le manque d’informations sur certains adversaires est une contrainte bien connue du staff. «Pour la Guinée, on a un match contre le Sénégal. Le Niger, on n’a rien. On fera l’analyse sur place. L’Afrique du Sud et l’Ouganda, on les a suivies.»
« Si on veut aller loin, ça doit passer par le match devant l’Ouganda»
Pour Bougherra, la réussite passe par une entame réussie contre l’Ouganda. «On entre direct dans le vif du sujet, dans un stade plein. C’est mieux pour mettre les joueurs dans le bain. Si on veut aller loin, il faut gagner ce match.».Enfin, le coach a insisté sur la maturité mentale nécessaire pour dominer l’équipe hôte. «L’Ouganda joue avec beaucoup d’intensité. Il faudra gérer les temps forts, casser le rythme, s’il le faut, garder la tête froide. Le mental fera la différence.»
S.M.A.