À moins de 48 heures du rendez-vous décisif face à la Somalie, prévu jeudi au stade Miloud-Hadefi d’Oran, l’Algérie n’a besoin que d’un seul point pour composter officiellement son billet pour la Coupe du monde 2026.
Sur le papier, la mission paraît abordable, mais pour Vladimir Petkovic, le véritable enjeu dépasse largement ce simple calcul comptable : il s’agit de donner un nouveau souffle aux Verts et d’installer, dès maintenant, une dynamique capable de porter l’équipe jusqu’en Amérique. Le sélectionneur national a déjà donné le ton en opérant des choix forts dans sa liste. La mise à l’écart de certains cadres comme Saïd Benrahma ou Ramiz Zerrouki est venue confirmer sa volonté de secouer la hiérarchie. À la place, Petkovic a fait appel à quatre nouvelles têtes : Luca Zidane (Granada), Rafik Belghali (Hellas Vérone), Salim Ben Seghir dit Dorval (Bari) et Samir Chergui (Paris FC). Un signal clair : personne n’a sa place garantie, et le mérite du moment prime désormais sur le statut passé.
Belghali, déjà une évidence ?
Blessé, Youcef Atal laisse un vide sur le flanc droit. C’est Rafik Belghali qui semble appelé à combler ce poste sans réelle concurrence. Une montée en puissance express pour le latéral de Vérone, qui pourrait connaître sa première titularisation avec les Verts dans un match déjà décisif. Une occasion idéale pour tester sa capacité à s’imposer dans la durée. Autre poste scruté de près : celui de gardien de but. Luca Zidane, tout juste convoqué, peut-il déjà s’installer en numéro 1 ? L’hypothèse est crédible, tant Petkovic semble convaincu que le poste mérite une refonte, après les prestations en dents de scie de ses portiers ces derniers mois. Donner les clés au fils du légendaire Zinédine Zidane dès jeudi serait un pari audacieux, mais peut-être nécessaire. Petkovic devra aussi trouver le juste équilibre entre expérience et fraîcheur. Si des cadres comme Mahrez ou Bounedjah restent attendus, le sélectionneur pourrait confier plus de responsabilités à des éléments en pleine ascension, tels Hicham Boudaoui (Nice) ou Billal Kebbal (Reims). Des joueurs en confiance dans leurs clubs, capables d’apporter ce dynamisme qui a souvent manqué aux Verts ces derniers temps.
Le cas Mahrez et l’animation offensive
La question du successeur de Riyad Mahrez continue de planer. Le capitaine reste l’un des joueurs les plus critiqué du groupe, et Petkovic sait qu’il doit préparer l’avenir. Ce match contre la Somalie pourrait donc servir de laboratoire pour tester de nouvelles solutions offensives, notamment sur le côté gauche, où plusieurs options s’offrent à lui. Le défi de Petkovic est clair : trouver le bon dosage entre anciens et nouveaux, entre prudence et audace. Si le résultat contre la Somalie sera scruté avant tout pour sa dimension mathématique - sceller la qualification -, c’est surtout l’attitude et les choix du coach qui seront jugés. L’Algérie veut croire à un renouveau, et Petkovic joue peut-être là sa première carte maîtresse.
Ouenzar Riad