EN: Les joueurs bannis, les premiers à bénéficier de l’amnistie

Comme il l’a déclaré peu après son élection à la tête de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi compte rassembler et non pas diviser la grande famille du football algérien.

Parmi les premières décisions annoncées lors de son speech d’investiture à l’amphi Omar-Kezzal, réfléchir à une amnistie pour l’ensemble des acteurs du football algérien. Il faut dire que la période de règne de Raouraoua n’aura pas été de tout repos ni pour ce dernier ni pour les différentes structures de la FAF. Certes, il y a eu des dépassements, des irrégularités et des personnes ayant enfreint des règles pourtant infranchissables et qui ont eu ce qu’elles méritaient. Les cas des joueurs contrôlés positifs à des substances dopantes en sont le meilleur exemple. Ces cas-là d’ailleurs ne font pas partie de cette « grâce présidentielle » décidée par le big boss ; Belaili, Boussaid ou encore Merzougui sont liés aux décisions de l’instance suprême du football, c’est elle qui prend le monopole du dossier une fois l’infraction aux lois confirmée. Ils ne peuvent s’accrocher qu’à la petite lueur d’espoir qu’offre un recours au TAS comme celui qu’ont introduit Belaili et Merzougui.

Une longue liste

Durant la période de règne de Raouraoua aussi, des joueurs ont subitement disparu de la circulation ; certains de manière définitive, d’autres ont été réintégrés et souvent selon le besoin. Le dernier exemple en date est la mise à l’écart de Bensebaini qui aura été lourde de conséquences au match du Cameroun puis du Nigeria ; sa présence aurait sans le moindre doute donné un plus dans l’arrière-garde. Sa mise à l’écart aura été pour nombre d’observateurs énigmatique, mais les proches du dossier savaient que le président sortant n’avait pas gobé l’idée d’abandonner l’EN U23 à la veille des JO. Il avait donc ordonné la mise à l’écart de celui-ci ; il aura fallu que la CAN arrive pour décréter une grâce exceptionnelle, après s’être assuré que les joueurs sélectionnés dans l’axe ne pouvaient pas faire l’affaire. La CAN a confirmé finalement que Raouraoua avait totalement tort de marginaliser le produit de l’académie du… PAC.   

 

Ferhat, Ghilas, Feghouli et Medjani

On se dirige donc vers une entrée en vigueur et l’application de cette amnistie dès les prochaines semaines. Ce sont les joueurs qui en profiteront pour le moment.

Qui ne se souvient pas des cas Ferhat, de Ghilas, de Feghouli ou de Medjani ? Il faut dire que lors de la CAN 2017, Leekens a même dû tester Guedioura  dans l’axe, car il avait peur d’aligner Cadamuro contre le Sénégal. Mais la question ne se serait certainement pas posée si Medjani était là, lui qui a été mis à l’écart injustement. Feghouli a, lui aussi, manqué à l’EN dans cette CAN ; avec la fougue qu’on lui connaît et son abattement sur le terrain, les deux ont payé cash des déclarations.

 

Zetchi veut un nouveau départ

Le retour de ce duo est donc plus que sûr, s’ils continuent évidemment à jouer dans le haut niveau. Idem pour un Ferhat qui est parti jouer en Europe pour sa première expérience hors du pays, la mort dans l’âme. Il faut dire que ses représentants avaient arraché le O.-K. des dirigeants du Havre pour sa participation aux JO de Rio, mais la FAF a mis fin à ses espoirs pour une histoire similaire à celle de Bensebaini sous prétexte qu’il s’est absenté au début du stage à Alger. Zineddine est forcément l’un des plus grands gagnants après le changement qui a eu lieu à la tête de la FAF et cette amnistie décrétée ; il redeviendra sélectionnable, tout comme un Ghilas Nabil disparu des radars depuis novembre 2014.

 

Zetchi déclarait il y a tout juste dix jours : « La porte est ouverte à tout le monde et aux exclus ; dans notre politique, on remerciera les entreprenants et on ne bannira pas des fautifs.» Cela résume quelque peu l’envie de changer le mode de fonctionnement de la FAF. Bien sûr le pardon touchera les autres secteurs, tels que l’arbitrage. Mais pour un début, l’urgence est de rassembler tous les joueurs pour en choisir les meilleurs. Le prochain coach risque d’avoir une longue liste de joueurs sélectionnables.

S. M. A.

  

 

Les joueurs inactifs en Europe ne seront plus convoqués

 

E N : les critères de sélection vont changer

La dernière CAN au Gabon aura été un grand échec, mais cela était loin d’être une surprise.

Depuis l’annonce de la liste par Leekens quelques jours avant le début du stage de janvier, les gens savaient déjà que le séjour de l’EN n’allait pas être long.

Le changement opéré avec l’arrivée de Zetchi va permettre à l’EN de renaître, avec une nouvelle mentalité et des critères de sélection nouveaux aussi.

Le nouveau patron de la FAF a promis qu’il donnera leur chance aux locaux, mais a précisé aussi que seuls les meilleurs seront convoqués, qu’ils jouent en Algérie ou ailleurs. Ne plus faire appel à des joueurs inactifs, ce qui donnera certainement la chance à des joueurs qui brillent dans notre championnat.

Cette mesure pousse le futur encadrement technique à faire une vraie purge, à dégraisser l’effectif, et il y aura de la place pour ça, car rien qu’en jetant un œil sur la composante qui a pris part à la dernière CAN, on peut facilement remarquer la présence de quelques éléments, dont l’avenir est plus que menacé avec l’EN.

 

Un minimum de temps de jeu requis

Fini le temps où l’EN ramenait des remplaçants inactifs en sélection ; la décision est inévitable, voire même irrévocable. Certes, c’est le prochain entraîneur qui aura ces prérogatives, mais pour gagner du temps, il aura une feuille de route et une assistance très spéciale ici même en Algérie.

Zetchi, qui a installé Meddane comme responsable sportif de l’EN, lui assignera quelques missions, entre autres ce tri qui doit être fait en fonction des stats. C’est ainsi que les joueurs bénéficiant jusque-là d’une confiance inconditionnelle se verront éjectés des rangs de la sélection. Il n’y aura plus de place pour les remplaçants même s’ils viennent d’Europe, notamment ceux qui ne prennent pas part aux matches. L’exemple le plus frappant est celui de Zeffane qui a été déjà été écarté par l’ancien staff. Comme lui, il y a tant d’autres éléments avec d’autres caractéristiques qui minimisent leurs chances de rejouer avec l’EN : l’âge, ou encore le niveau du club où l’élément évolue, voire même le nom du pays et du championnat où exerce le joueur, tout cela sera pris en considération. La FAF mettra donc en place des critères très sévères.  

 

Redouani, Benghit, Benyahia face à la chance de leur vie

Ainsi, entre 7 et 10 places devraient donc être dégagées pour les joueurs locaux. Cela ne veut pas dire qu’ils joueront d’entrée, car cela relève des prérogatives exclusives du prochain technicien, mais ils auront la chance de travailler pour devenir le noyau de l’autre sélection, à savoir A’, et pourquoi pas bouleverser la hiérarchie en A.

Des éléments comme Redouani, Benguit, Benyahia peuvent dès à présent aspirer à des places au soleil. L’Europe restera toujours là pour renforcer les rangs selon les besoins, surtout que le championnat local ne présente pas toutes les garanties qu’il faut en matière de qualité. L’EN sera plus haut que tout ; il n’y aura pas de place pour les divisions et la création de clans. Aucune partie ne sera protégée, quels que soient sa provenance et son nom, nous dit-on. La FAF sera très compréhensive, mais en même temps elle ne retiendra personne. Elle sera en course permanente contre la montre pour apporter du sang neuf. Cela rendra les places très chères. De bon augure pour l’avenir.

 

S. M. A.

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