Gamondi : «On vise l’exploit»

Publié le : 22 Novembre 2025

L’entraîneur argentin de Singida Black Stars, Miguel Angel Gamondi, nous a accordé hier une interview dans laquelle il revient sur ses émotions à l’heure d’affronter une nouvelle fois le CRB. Les sentiments de côté, le coach de Singida Black Stars est là pour créer l’exploit. Il revient également sur ses contacts de la saison passée et met en cause les anciens dirigeants qui n’ont pas été corrects avec lui.

 

Vous affrontez le CRB en Coupe de la CAF. Comment se présente cette rencontre ?

Je pense que c’est vraiment difficile d’affronter une équipe comme le CRB en Coupe de la CAF. D’ailleurs, c’était le seul club que je voulais éviter dans cette compétition. Je pense qu’il y a beaucoup de qualités dans cette équipe mais nous allons aborder le match avec beaucoup de sérieux. Si je laisse les sentiments de côté, on est là et on va tout donner pour essayer de faire un bon résultat au cours de ce match. Cependant, je dois le dire, ça va être très difficile pour nous.

 

Outre l’aspect technique, il va y avoir beaucoup d’émotions aussi, non ?

Bien sûr. Comme je l’ai dit, si je voulais éviter le CRB, c’est par rapport à l’aspect émotionnel pas pour le volet sportif. Le Chabab reste pour moi un club à part. Je garde au fond de moi de très bons souvenirs et je continue d’être un supporter du CRB et je ne le cache pas. Je pense que c’est le destin. Je suis content de retrouver beaucoup d’amis. J’ai fait exprès de demander à mes amis de m’entraîner au 20-Aout et ils ont dit oui. J’ai ressenti l’ambiance de 2010 lorsqu’il y avait le public qui chantait des chansons à ma gloire. Beaucoup de choses me sont venues en tête. J’avais un peu les larmes. J’ai retrouvé des employés du stade qui t’embrassent, il y a le pâtissier, l’homme du café et cela reste un très bon souvenir et une expérience humaine hors du commun.

 

Vous avez éliminé les Belouizdadis avec Young Africans en Ligue des champions. Cela fait que vous faites peur à cette équipe. Un commentaire ?

Je connais ma valeur d’entraîneur. Je connais très bien le CRB. Je connais le public et toutes les choses entourant l’équipe. Je continue de suivre l’actualité de l’équipe et ça ne dure pas du tirage au sort uniquement. A la fin de la réunion technique, ce sont les joueurs qui décident. C’est un avantage pour moi d’affronter le CRB dans son propre terrain mais après, je ne pense pas que je fais peur à l’équipe ou à son public. D’ailleurs, je pense plutôt que le public me respecte pour ma philosophie de jeu. J’ai été proche des supporters du CRB mais demain je suis avec Singida et je ferai tout pour prendre un bon résultat.

 

Est-ce que le fait que Singida soit un novice ne vous enlève pas une certaine pression ?

Non, ce que vous dites est correct. C’est vrai, c’est le CRB qui a plus de pression. Comme je l’ai dit, je suis le Chabab en championnat et ce n’est pas vraiment ça. Par rapport aux joueurs qu’il a et aux moyens, l’équipe doit être meilleure et avec une meilleure qualité de jeu. De notre côté, on n’a pas cette pression. On veut sortir un grand match…

 

… et viser l’exploit…

C’est exactement ça. On va jouer plus libéré mentalement. Le CRB aura la pression. Si on commence à avoir le ballon et à faire le jeu, le public du CRB va être énervé. En plus, j’ai vu le match du tout précédent et c’était compliqué. Il faut être honnête. Si l’équipe ne s’était pas qualifiée, ça aurait été une catastrophe. Si le CRB gagne, c’est normal, y a rien à dire. Par contre, si on gagne, ce sera comme gagner la CAF. Ce sera 11 contre 11 et on verra ce qui se passe.

 

Revenons à vous et à votre histoire avec le Chabab. Avant la venue de Ramovic, vous étiez proche de reprendre la barre technique mais ça ne s’est pas fait. Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé ?

D’abord, merci de poser la question parce qu’il est important de remettre les choses dans l’ordre, parce que j’ai écouté beaucoup de choses, notamment que j’avais tourné le dos au club, ce qui est faux. Après, il faut poser la question aux dirigeants du CRB. En ce qui me concerne, j’avais tout conclu et j’étais très heureux de revenir au club. J’étais au Maroc en cette période et j’ai discuté directement avec le président Rabehi. J’ai même parlé à Neggazi qui est un ami. Je leur ai dit que j’avais une offre très alléchante d’Al-Nassr et que je laissais cette offre de côté. J’ai donné 48 heures pour me rendre une réponse.

 

Est-ce qu’ils ont dit ?

On m’a dit que ce n’était pas la peine d’attendre 48 heures et qu’ils allaient me rappeler le lendemain pour tout régler. Cependant, 48 heures sont passées, 72 heures sont passées. Une fois dans l’avion en direction de la Libye, on m’a appelé. C’est là que je leur ai dit que je ne pouvais pas venir. J’étais un peu déçu, je ne le cache pas, parce que j’avais envie de revenir. Ce n’était peut-être pas le bon moment. Je n’étais pas fâché, mais j’aurais aimé qu’on me dise les choses en face et qu’on soit gentlemen avec moi.

 

Si jamais l’opportunité se représente dans l’avenir. Peut-on revoir Gamondi au CRB ?

Quand je suis parti la première fois car la deuxième reste une mauvaise expérience, j’ai eu des supporters qui m’ont appelé et je leur ai dit que lorsque le CRB aura besoin de moi, je suis prêt à venir travailler gratuitement car c’est une équipe qui reste dans mon cœur.

 

Islam Zemam