Au lendemain de la reprise des entraînements, nous avons eu l’occasion d’échanger avec le milieu de terrain de la JS Kabylie, Aymen Bendaoud. Le joueur, qui a purgé sa suspension de deux matchs à la suite de son expulsion contre l’US Biskra, est désormais disponible pour réintégrer le groupe à partir de la prochaine rencontre face au MCEB. L’ancien joueur du CSC nous a accordé cet entretien sans langue de bois. Il y évoque son absence forcée lors de deux grosses affiches, ses ambitions personnelles, la concurrence au milieu de terrain et le travail de l’entraîneur Zinnbauer.
Après cinq jours de repos, vous avez repris l’entraînement. Comment s’est déroulée la séance ? Quelle ambiance règne dans le groupe ?
Effectivement, après la belle victoire contre le CRB, nous avons bénéficié de cinq jours de repos bien mérités. La reprise s’est faite dans une ambiance très positive. Tout le monde est motivé, concentré et, surtout, conscient des enjeux qui nous attendent en cette fin de saison. Le groupe vit bien, les automatismes sont là et on sent que chacun a envie d’apporter sa touche personnelle. On prépare chaque match avec la même intensité car notre objectif est clair, finir la saison en force et offrir de la joie à nos supporters. L’ambiance est fraternelle, le staff met de bonnes conditions de travail et il y a beaucoup d’entraide dans le vestiaire.
Vous vous apprêtez à affronter le MCEB, une équipe solide. Comment aborderez-vous ce match ?
On sait que ce sera un match difficile. Le MCEB est une formation en forme, qui joue bien, avec un effectif homogène. Leur parcours cette saison mérite le respect. Mais nous aussi on a nos arguments. On va bien analyser leur jeu, étudier leurs points forts et leurs points faibles et mettre en place une stratégie adaptée. Ce sera une bataille tactique, physique et mentale. C’est un match très important, qui peut marquer un tournant pour nous. À domicile ou à l’extérieur, on ne lâche rien. En tout cas, on doit faire preuve d’efficacité, rester concentrés de la première à la dernière minute et saisir chaque opportunité.
Vous avez été expulsé face à Biskra, ce qui vous a coûté deux matchs de suspension. Avec le recul, comment vivez-vous cet épisode ?
Je le vis avec regret, bien sûr. C’est toujours frustrant de ne pas pouvoir aider ses coéquipiers, surtout dans des matchs aussi importants face à l’USMA et au CRB. Honnêtement, je pense que le carton rouge était un peu sévère. Un jaune aurait suffi. Mais bon, c’est la décision de l’arbitre, il faut l’accepter. Ce qui me rassure, c’est que l’équipe a très bien réagi. Les gars ont sorti deux prestations solides et ces six points nous ont permis de nous installer confortablement à la deuxième place. Maintenant, cette histoire est derrière moi. Je veux revenir plus fort et prouver que je peux être un élément important dans cette fin de saison décisive.
Durant votre absence, Babacar Sarr a brillé, notamment face à l’USMA où il a inscrit le but de la victoire. Comment jugez-vous sa prestation ?
Sarr a été excellent, je suis très content pour lui. Il a su saisir sa chance et apporter un plus à l’équipe. Que ce soit lui, Boudjemaâ, Amriche ou moi, on est tous au service du collectif. La concurrence entre nous est saine, elle nous pousse à nous dépasser chaque jour à l’entraînement. Ce qui compte, c’est que la JSK en tire profit. Celui qui joue doit donner le meilleur de lui-même et c’est cette dynamique qui renforce l’équipe. Il y a du respect entre nous, on s’encourage, on se parle et je pense que c’est ce qui fait notre force, un groupe uni, avec des ambitions communes.
Pensez-vous réintégrer le onze de départ face au MCEB ?
Physiquement, je me sens prêt. J’ai travaillé dur pendant ma suspension pour rester au top. Maintenant, la décision appartient au coach. Il observe, il juge et il fait ses choix en fonction de ce qu’il voit. Quel que soit son choix, je le respecterai à 100 %. Si je joue, je donnerai tout. Si je suis sur le banc, je soutiendrai mes coéquipiers avec la même énergie. Ce qui compte, c’est que la JSK continue sur sa lancée. On a besoin de tout le monde pour aller au bout. Personnellement, je serai prêt à assumer mes responsabilités si on fait appel à moi.
La JSK est bien placée pour accrocher une place africaine. Est-ce un objectif réalisable, selon vous ?
Oui, clairement. Il reste six matchs et tout peut arriver. Si on garde cette dynamique, si on reste concentrés et solidaires, on peut terminer sur le podium. Ce serait une belle récompense pour tous les efforts fournis depuis le début de la saison. Mais on sait aussi que chaque point sera précieux. Le match face au MCEB est crucial. Une victoire nous rapprocherait un peu plus de notre objectif. On doit gérer cette dernière ligne droite avec sérieux, lucidité et, surtout, avec ambition. Il faut y croire jusqu’au bout.
Le coach Zinnbauer semble avoir transformé l’équipe. Quel est votre avis sur son travail ?
Le travail du coach est remarquable. Depuis son arrivée, il a imposé une méthode, une rigueur et, surtout, une philosophie de jeu qui nous correspond. Les résultats sont là et les progrès sont visibles. Il insiste beaucoup sur les détails, sur la discipline tactique et ça se reflète sur le terrain. Plusieurs joueurs ont franchi un cap grâce à lui. Personnellement, j’ai beaucoup appris à ses côtés et je sens que j’ai encore une marge de progression. C’est un entraîneur qui communique beaucoup, qui motive et qui fait confiance à ses joueurs. Il a ramené de la stabilité et une vraie identité de jeu.
Sur le plan personnel, quels sont vos objectifs pour cette fin de saison ?
J’aurais vraiment aimé être convoqué en équipe nationale A’. C’était un de mes objectifs. Malheureusement, mon expulsion m’a probablement coûté cette chance, car le sélectionneur Madjid Bougherra n’a pas pu me voir lors des matchs où il était présent, notamment face au CRB. C’est une déception mais je ne vais pas baisser les bras. Je continue à travailler dur. Si je suis performant avec mon club, les choses viendront naturellement. Je veux terminer la saison en force pour mon équipe et pour moi-même. Et, surtout, je veux retrouver ma meilleure version pour aider la JSK à atteindre ses objectifs.
Un dernier mot pour les supporters, qui ne cessent de vous soutenir…
Nos supporters sont incroyables. Ils nous suivent partout, ne lâchent jamais rien et nous portent à chaque match. Leur soutien fait toute la différence. On sent leur amour pour le club et leur passion. Honnêtement, jouer pour eux est une fierté. On se donne à fond pour leur rendre cette énergie. J’espère qu’on pourra leur offrir une qualification africaine à la fin de la saison. Ils le méritent amplement. Je tiens à les remercier du fond du cœur et à leur dire de continuer à croire en nous. Le meilleur reste à venir.
S. D.
