La défaite concédée mardi par l’USM El-Harrach face à la JS El-Biar (0-1) au stade du 1er-Novembre a agi comme une véritable déflagration au sein du club.
C’est la deuxième défaite consécutive après celle enregistrée vendredi dernier à Témouchent face au CRT. Deux défaites qui ont éloigné le club de la zone de tête: avec seulement 8 points, l’USMH stagne à la 11e place, à 5 longueurs du leader, dans un championnat dominé actuellement par le NA Hussein Dey, la JS El-Biar, le CR Témouchent, le WA Tlemcen et l’ASM Oran. Derrière ces mauvais résultats se cachent des dysfonctionnements profonds. Selon des sources proches du club, le climat interne est devenu explosif. Le premier problème mis en avant concerne l’hébergement des joueurs: ces derniers auraient été privés d’accès à l’hôtel où ils résident habituellement, faute de règlement des factures. Ils ont dû patienter de longues heures avant que la situation ne soit régularisée in extremis. Un incident révélateur d’une mauvaise gestion chronique et d’un manque d’organisation au sein de la direction.
Une direction absente et silencieuse
Les critiques se multiplient contre le président Sofiane Touahria, accusé d’être absent et déconnecté des réalités du club. Les joueurs et le staff technique ne bénéficieraient d’aucun soutien direct, ni moral ni matériel. Pire, la réunion prévue entre le président et les responsables du complexe olympique Mohamed- Boudiaf, censée discuter d’un éventuel accueil du club au stade Nelson- Mandela de Baraki, a été reportée sans explication convaincante. La direction a justifié ce report par des «raisons techniques», mais ni les membres de l’AG ni les supporters ne semblent y croire. Beaucoup y voient un signe supplémentaire du désordre qui règne à la tête de l’USMH.
Un public frustré et en colère
La situation est d’autant plus tendue que l’équipe évolue actuellement sans la présence de ses supporters au stade du 1er-Novembre de Mohammadia, interdit d’accès au public en raison des réserves émises par la CTC sur l’état des gradins. Les fans harrachis vivent donc leur frustration à distance, impuissants face à la dégradation continue de leur club de cœur. Le ton monte à El-Harrach et ses environs: les supporters dénoncent la gestion catastrophique et appellent à une réaction rapide.
Un appel pressant au changement
Face à ce marasme, le comité des supporters a franchi un cap en appelant publiquement le bureau exécutif à retirer la confiance au président Touahria. Selon eux, le maintien de l’actuelle direction met en danger l’avenir du club. «Le changement est devenu une nécessité absolue», affirment-ils dans un communiqué publié mardi soir, soulignant que la priorité doit être le sauvetage immédiat de l’équipe avant qu’il ne soit trop tard. L’USMH traverse donc l’une de ses périodes les plus critiques de ces dernières années. Les divisions internes, la perte d’unité et la déconnexion entre dirigeants, joueurs et supporters risquent de plonger le club encore plus bas si rien n’est entrepris rapidement. Les prochains jours s’annoncent brûlants dans la maison harrachie. Entre colère populaire, pressions sportives et instabilité administrative, tout indique que le club est à la croisée des chemins: soit il réagit dans l’union, soit il sombre davantage dans la crise.
F. Ch.
