EN : Petkovic, l’heure des choix décisifs

Publié le : 28 Août 2025

C’est l’heure de la rentrée pour l’EN, qui entamera dès lundi prochain un stage au CTN de Sidi Moussa, avec en ligne de mire une double confrontation décisive dans la course à la qualification au Mondial 2026 en Amérique. 

L’équation est claire : les Verts doivent absolument remporter leurs deux prochains matches et espérer un faux pas du Mozambique (une défaite ou deux nuls) pour valider leur billet. Dans ce contexte, la préparation de septembre s’annonce capitale, avec deux rendez-vous programmés le 4 face au Botswana à Tizi-Ouzou puis à la Guinée, le 8, à Casablanca. À quatre rencontres de la fin de cette campagne mondiale et à moins de trois mois de la CAN 2025, l’Algérie n’a plus droit à l’erreur ni au bricolage. Petkovic l’a d’ailleurs confié à Walid Sadi en marge du dernier regroupement de juin : ce stage-là représentait sa dernière fenêtre d’observation, avant de stabiliser son groupe dès ce mois de septembre. Si la FAF n’a fixé que des objectifs “mesurés” pour la CAN, l’entraîneur bosnien sait que la barre est placée plus haut du côté de ses supérieurs : atteindre au minimum les huitièmes ne comblera personne. Il ne prendra donc aucun risque en septembre, et cela devrait se refléter dans la liste des convoqués, attendue ce matin au stade Nelson Mandela, lors de la conférence de presse qui lancera officiellement une saison longue et chargée.

 

Défections

Comme à chaque début d’exercice, l’entraîneur devra composer avec un groupe encore loin de sa pleine forme. En juin, les joueurs sortaient d’une saison usante ; en septembre, c’est une autre problématique : ceux qui reviennent d’une préparation physique intense n’ont pas encore trouvé leur rythme de croisière. Cela explique certaines absences de marque. Ainsi, comparé à juin, plusieurs éléments manqueront : Mohamed Farsi, Mohamed-Amine Madani et Himad Abdelli sont indisponibles car blessés. Ces forfaits pourraient ouvrir la porte à des joueurs déjà dans les plans élargis du sélectionneur, mais il est peu probable que de véritables nouveaux visages soient appelés. Dans les buts, le coup dur concerne Oukidja, qui ne sera pas là à cause d’une blessure, malgré ses efforts pour retrouver un club et rester compétitif. Petkovic devrait se tourner vers Guendouz, de retour au pays mais toujours sans match officiel avec le MCA. À ses côtés, le public guette la présence éventuelle de Bouhalfaya, héros du dernier CHAN et en pleine forme, avec des statistiques plus convaincantes que celles de Benbot ou même Mandrea. Ce dernier reste un cas délicat : toujours sous contrat à Caen en National (3e division française), il évolue dans un championnat qui n’est pas jugé au niveau du statut d’international algérien. En défense, la blessure de Farsi est une véritable perte. Atal devrait reprendre le flanc droit, éventuellement épaulé par Guitoun, convoqué en juin mais libéré faute d’une condition physique satisfaisante. Le solide CHAN de Halaimia pourrait, lui aussi, inciter Petkovic à tenter le coup plus tard, même si ce n’est pas encore la priorité. À gauche, Hadjam sera bien présent, tandis qu’Aït Nouri, un temps donné forfait, devrait être retenu mais manquera le Botswana et espèrera un retour contre la Guinée. Le staff pourrait donc rappeler Ahmed Touba, fraîchement transféré au Panathinaïkos, absent en juin, mais vu en mars. Son profil offre une double utilité : alternative dans l’axe en l’absence de Madani et doublure pour Hadjam si Aït Nouri n’est pas prêt. L’option Khacef reste également d’actualité après son apparition encourageante lors du CHAN. Dans l’axe, Mandi, Bensebaïni et Tougaï seront de la partie, même si le premier vit une période compliquée avec le LOSC, où son temps de jeu se réduit.

 

Bennacer, le dilemme
Au milieu, le cas Ismaël Bennacer concentre les débats. Sans club et sans la moindre minute officielle depuis la saison passée, il n’a théoriquement aucune chance d’être retenu. Mais l’histoire a déjà montré que Petkovic sait faire des exceptions. On se souvient qu’à la même période l’an dernier, il avait soutenu Atal malgré son inactivité, allant même jusqu’à lui offrir du temps de jeu avant que le latéral ne rebondisse à Al Sadd. La situation de Bennacer ressemble à ce précédent : en difficulté, en perte de repères, mais toujours doté d’un statut particulier. Le sélectionneur lui donnera-t-il une ultime chance ? Cela intervient alors que Chaïbi revient fort et qu’Abdelli, opéré du dos, sera forfait. Derrière, le noyau habituel sera présent : Aouar, Zerrouki, Boudaoui, Maza, Benzia et Bentaleb.

En attaque, la hiérarchie reste stable. Mahrez et Hadj Moussa à droite, Amoura et Belaïli à gauche, Gouiri dans l’axe : les titulaires de la liste sont connus. Mais des incertitudes persistent. Bounedjah, touché avec Al Shamal, reste incertain. Chiakha Amine, lui, pourrait ne pas être convoqué, son récent transfert vers une modeste équipe danoise (après son échec à Copenhague) pesant lourd dans la balance. La surprise pourrait venir de Kebbal, éclatant dès l’entame de saison avec le Paris FC. Ses performances n’ont laissé personne indifférent et il figure déjà dans la liste élargie depuis novembre dernier. S’il est retenu, il pourrait apporter une option précieuse à l’attaque des Verts.

S.M.A.