EN : 2 350 jours sans victoire à la CAN !

Publié le : 23 Décembre 2025

L’Algérie abordera son entrée en lice face au Soudan avec un poids historique rarement aussi lourd à porter. Si le palmarès continental reste respectable – 21 participations, 80 matches disputés, 28 victoires pour 24 nuls et 28 défaites, 97 buts inscrits contre 91 encaissés –, une donnée écrase aujourd’hui toutes les autres et fait froid dans le dos : l’équipe nationale n’a plus gagné le moindre match en phase finale de Coupe d’Afrique des nations depuis son sacre de 2019 en Égypte.


Ce dernier succès remonte précisément au 19 juillet 2019, jour où Baghdad Bounedjah faisait basculer la finale face au Sénégal sur une frappe déviée devenue mythique. Depuis ce soir de gloire au Caire, plus rien. Entre le 19 juillet 2019 et le 24 décembre 2025, date de ce match très attendu contre le Soudan, il s’est écoulé exactement 2 350 jours, soit 6 ans, 5 mois et 5 jours, sans la moindre victoire algérienne en phase finale de CAN.

 

Une éternité pour une sélection qui se revendique encore double championne d’Afrique. Cette disette résume à elle seule la débâcle vécue par les Verts ces dernières années sur la scène continentale. Deux participations consécutives, lors des CAN 2022 et 2024, six matches joués, aucune victoire. Un bilan qui explique en grande partie l’objectif minimal fixé par la FAF à Vladimir Petkovic pour cette édition : franchir le premier tour. Rien de plus.

 

 Bounedjah : le dernier but décisif 


La fédération ne pouvait raisonnablement exiger davantage d’un sélectionneur à la tête d’une équipe incapable de s’imposer, même face à des adversaires abordables sur le papier, à l’image de la Mauritanie lors de la précédente édition.
Le but de Bounedjah en finale contre le Sénégal reste ainsi le dernier but décisif algérien en Coupe d’Afrique des nations. Une statistique lourde, presque traumatisante, qui accentue la pression autour de cette sélection. Le statut de champion d’Afrique impose des responsabilités, encore faut-il être capable de les assumer. Or, ni en 2022 ni en 2024, l’Algérie n’a su porter ce costume. Les désillusions se sont enchaînées, jusqu’à cette CAN 2022 qui a marqué l’effondrement brutal du château de cartes bâti en 2019. Dès le match d’ouverture raté face à la Guinée équatoriale, la série historique de 35 matches sans défaite prenait fin, ouvrant une période de doutes dont l’Equipe nationale ne s’est jamais vraiment relevée en phase finale de CAN.


C’est donc dans ce contexte pesant que débute cette nouvelle aventure continentale, avec un premier test face au Soudan qui dépasse largement le simple cadre des trois points. L’Algérie est appelée à gagner, impérativement, pour mettre un terme à une guigne qui la poursuit depuis plus de six ans et demi. La mission s’annonce toutefois loin d’être aisée. Le Soudan est une équipe qui ne réussit guère aux sélections algériennes ces dernières années, comme l’ont montré le CHAN et la Coupe arabe, où les A’ ont souvent peiné à trouver la solution. Les Crocodiles du Nil ont progressé, s’appuyant sur un style accrocheur, des gabarits solides et l’apport déterminant du sélectionneur ghanéen Kwesi Appiah, qui a profondément transformé cette équipe. Un adversaire désormais difficile à manœuvrer, presque un piège.
Face à cette réalité, l’enjeu est clair : il ne s’agit plus seulement de bien débuter une CAN, mais de rompre une malédiction devenue insoutenable. Pour l’Algérie, battre le Soudan, c’est renouer avec la victoire, retrouver un minimum de crédibilité continentale et, surtout, commencer à refermer une plaie ouverte depuis le soir glorieux – et lointain – du 19 juillet 2019.
S. M. A.