À moins de huit mois du coup d’envoi de la Coupe arabe des nations, qui se tiendra au Qatar en novembre prochain, Madjid Bougherra s’active déjà en coulisses pour construire une sélection compétitive, capable de défendre fièrement les couleurs nationales. Le sélectionneur de l’équipe locale a enclenché une nouvelle phase de prospection, avec l’ambition assumée de rééditer l’exploit de 2021, où l’Algérie avait conquis son premier titre arabe.
Cette édition 2025, programmée à quelques jours seulement du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire (prévue en décembre), impose un défi de taille : celui de composer une sélection performante sans les cadres de l’équipe première, mobilisés pour la CAN. Ainsi, il est très peu probable que les piliers des A comme Ryad Mahrez, Houssem Aouar, Youcef Belaïli, Tougaï ou encore Ahmed Kendouci puissent prendre part au tournoi arabe.
Une revue d’effectif élargie
Au Cameroun en 2022, la prestation des A de Belmadi était très en dessous des attentes avec une élimination prématurée de la compétition, une descente aux enfers qui avait forcément un lien avec la participation de plusieurs cadres à la Coupe arabe qui venait de prendre fin au Qatar.
En pus de la fatigue et le Coronavirus qui avaient chamboulé les plans de Belmadi, il y avait cet ascenseur émotionnel vécu par les joueurs, euphoriques à Doha puis obligés de redescendre de leur nuage pour préparer une CAN qui allait se jouer dans des conditions extrêmes.
Conscient de ces contraintes, Madjid Bougherra a décidé d’éviter de commettre les erreurs du passé et de bâtir sur une base plus solide, il évitera de mettre dans l’embarras Petkovic, et cela nécessite une révision totale de ses plans. L’ancien capitaine des Verts a donc élargi sa liste de joueurs suivis, en multipliant les contacts et les déplacements pour observer de près plusieurs profils évoluant hors des frontières, notamment dans les championnats arabes du Golfe. Son objectif est clair : renforcer la sélection locale avec des éléments habitués à un certain niveau d’exigence, sans pour autant compromettre la cohésion de groupe ni toucher aux cadres des A.
Premier tri
Selon des indiscrétions, Bougy s’intéresse particulièrement à des noms bien précis. En première ligne, on retrouve Mohamed Daghmoum, pièce maîtresse du club égyptien Al- Masry (Port-Saïd), mais aussi un trio actif en Saudi Pro League : Amir Sayoud, Mehdi Abid et Mohamed Bouzouk, tous sous les couleurs d’Al- Raed. D’autres profils sont également sur ses radars, à l’image du milieu offensif d’Al Wakrah, Boulaya, ainsi que l’expérimenté Yacine Brahimi, toujours influent dans le championnat qatari.
Des premiers échanges ont été amorcés avec plusieurs de ces joueurs. Le message de Bougherra est clair : ils sont désormais sous surveillance et devront maintenir un haut niveau de performance pour espérer figurer sur la liste finale. À travers cette démarche, le sélectionneur cherche à créer une dynamique positive autour du groupe local, tout en injectant de l’expérience et du sang neuf sans pour autant pénaliser le noyau des A.
Négociations
Parallèlement, l’équipe sera toujours bâtie autour d’un noyau dur issu du championnat national. Mais là encore, l’incertitude plane autour de certains joueurs clés. Le meilleur buteur actuel de la Ligue 1, Adel Boulbina, est en instance de départ vers l’Europe. Un transfert qui, s’il se concrétise, pourrait le rendre inéligible et pour cette Coupe arabe et pour le CHAN, en cas de qualification le mois prochain.
Fidèle à sa méthode, Bougherra ne limite pas ses recherches aux pays arabes. Son réseau s’étend également à l’Europe, où il garde un œil attentif sur certains binationaux ou joueurs de double nationalité évoluant dans des championnats moins médiatisés, voire à d’anciennes pépites de la Ligue 1 algérienne, c’est notamment le cas du duo du club russe du Dinamo Makhatchkala Merezigue et Azzi, des tentatives sont en cours pour pouvoir les assurer pour ladite période compétitive.
Coordination
Ce travail de fond s’inscrit dans une logique de complémentarité entre les deux sélections nationales. Madjid Bougherra et Vladimir Petkovic, le sélectionneur de l’équipe A, ont déjà tenu plusieurs réunions pour définir les rôles et la répartition des joueurs entre les deux groupes. Une coordination indispensable, compte tenu de la proximité entre les deux échéances majeures. Bougherra peut s’appuyer sur l’expérience de l’édition 2021, qu’il avait brillamment remportée avec une équipe composée de joueurs issus des championnats arabes, renforcée par des figures comme Bounedjah, Mbolhi, Bedrane ou encore Brahimi. Cette aventure, conclue par un sacre historique à Doha, reste dans toutes les mémoires et constitue un modèle à rééditer.
Noyau local
À travers cette nouvelle campagne, Madjid Bougherra vise un double objectif : continuer à donner de la visibilité au vivier local, tout en gardant l’Algérie au sommet du football arabe. Dans un contexte de transition générationnelle, la Coupe arabe 2025 représente bien plus qu’un simple tournoi. Elle est une opportunité pour de nouveaux visages de s’affirmer, et pour le football algérien de confirmer son statut de grande nation du ballon rond, l’entrée en lice pourrait se faire plus aisément, en cas de qualification et de participation au prochain CHAN dans sa version est-africaine, c’est pour cela que la double confrontation à venir contre la Gambie sera décisive. En cas de réussite, un premier noyau d’éléments locaux sera créé, le staff aura ensuite tout le temps pour composer le reste du groupe.
S.M.A.