EN : la leçon de Stockholm

Publié le : 12 Juin 2025

La défaite des Verts face à la Suède (3-4) mardi soir à la Strawberry Arena de Solna a laissé un goût amer. Mais au-delà du résultat, cette rencontre amicale a servi de révélateur. 

 

Le sélectionneur Vladimir Petkovic l’a reconnu : «Une défaite reste une défaite », mais il a aussi tenu à souligner les points positifs, notamment le sursaut d’orgueil de ses joueurs en fin de match. Menée 4-0, l’équipe nationale a réussi à revenir à 4-3 et à faire douter les Scandinaves dans les derniers instants.

Ce retour spectaculaire n’efface toutefois pas une première heure de jeu inquiétante. Et à quelques mois de la CAN, et avec les éliminatoires de la Coupe du monde qui reprennent dès septembre, le temps des essais est terminé.

 

L’entame toujours problématique

Comme lors de plusieurs sorties précédentes, les choix initiaux du coach n’ont pas été très bons. L’équipe nationale commence souvent ses matchs dans la difficulté, avant de retrouver de l’allant après la pause grâce aux ajustements du staff. Cette capacité à réagir est un atout, certes, mais elle trahit aussi une certaine impréparation dans l’approche initiale. Petkovic devra impérativement mieux anticiper pour éviter de courir après le score, car contre des adversaires plus solides, cette réaction pourrait s’avérer insuffisante.

 

Fébrilité

Le secteur défensif reste le point noir de cette rencontre. Petkovic l’a reconnu, tout comme Aïssa Mandi après le match. Le bloc défensif, dans son ensemble, est à revoir. Mandrea, titularisé dans les buts, a alterné entre arrêts décisifs et erreurs de jugement. Il a notamment montré ses limites face à Sema, un attaquant évoluant dans le modeste championnat chypriote.

Sur les côtés, Farsi a souffert, tout comme l’association Aït Nouri - Benrahma sur le flanc gauche. Mahrez, peu inspiré, n’a pas non plus aidé ses partenaires à se libérer. Au milieu, l'association Boudaoui - Bennacer n’a pas convaincu, et la performance décevante de Hicham Boudaoui soulève des interrogations.

 

La concurrence s’intensifie

L’inefficacité offensive affichée par Gouiri et ses partenaires a ouvert la porte à une relance de la concurrence. Les entrées réussies de Bentaleb, Chaïbi, Atal et Bounedjah ont montré que des alternatives crédibles existent dans l’effectif. Petkovic en est conscient. Dès septembre, l’équipe nationale plongera dans le vif du sujet, avec deux matchs cruciaux pour sécuriser une qualification quasi acquise pour la Coupe du monde 2026. Il n’y aura plus de matchs amicaux, plus d’expérimentations. Le sélectionneur l’a affirmé : les essais sont terminés. Il s’agira alors de stabiliser définitivement l’ossature du groupe qui disputera la CAN 2025 en janvier prochain. Avec près d’une cinquantaine de joueurs suivis depuis son arrivée, Petkovic devra désormais trancher. Les allers et retours dans les listes seront moins nombreux et les places de plus en plus chères. La «leçon de Stockholm» ne réside pas uniquement dans le score : elle rappelle l’urgence de bâtir un groupe cohérent, compétitif et stable, capable d’affronter les échéances majeures à venir.

S. M. A.