Vous avez failli opter pour le MCA, finalement c’est votre cousin Lotfi Amrouche qui a pris le poste…
Lotfi est mon cousin direct, sachez que si j’avais pris l’équipe du MCA, il aurait été avec moi. Je n’ai jamais vu quelqu’un aussi mordu du Mouloudia comme lui. Je lui ai maintes fois proposé d’entraîner dans les pays du Golfe, il a toujours refusé en disant qu’il est un enfant du Mouloudia et qu’il vit pour ce club. Je suis même convaincu qu’il est mieux indiqué que moi pour diriger l’équipe du Doyen.
Qu’est-ce qui vous le fait dire ?
Il connaît la maison mieux que moi, déjà. En plus, je le redis, c’est un mordu du MCA. Je discute souvent football avec lui, je me suis rendu compte que c’est un passionné de la discipline. Je vois même en lui le Guardiola du Mouloudia.
Carrément !
Oui. Si on lui fait confiance et qu’on le laisse travailler en dehors des problèmes entre les dirigeants et les vieilles querelles mouloudéennes, je suis certain qu’il pourra accomplir avec le MCA un parcours similaire à celui de Guardiola au Barça. Je le dis parce que Lotfi a le Mouloudia dans le sang et que c’est un passionné de football. Je demande seulement qu’on lui donne du temps et qu’on le protège des tourmentes habituelles du club. Il est très correct, il connaît très bien les jeunes du MCA et il les aime surtout.
Samedi prochain, il passera son vrai test à Relizane, en Coupe d’Algérie…
Non, ce sera plutôt le test des dirigeants. C’est maintenant qu’on va voir s’ils peuvent faire un projet avec un enfant du club. Il s’agit de transmettre au coach et ses joueurs la confiance, quel que soit le résultat à Relizane. Mais s’il a un problème, il aura de toute façon toujours une place dans mon staff. Avec sa passion et ses compétences, Lotfi Amrouche ne se refuse pas.
On a appris que la CAF a enfin levé votre suspension pour une supposée agression sur un officiel, quel est votre sentiment ?
C’est mitigé, je suis soulagé mais, en même temps, j’ai un goût amer car il y avait une injustice. Je remercie tous ceux qui ont été à mes côtés durant cette épreuve, notamment les médias qui ont cru en mon innocence. Je remercie également les gens qui m’ont apporté leur soutien au niveau de la CAF, à l’instar du président de la FAF qui était parmi les hommes ayant mis leur poids pour réparer ce tort. Le geste de Raouraoua m’a touché. Ça m’a fait plaisir de savoir qu’un Algérien a farouchement défendu son compatriote.
Désormais, vous êtes libre de reprendre une sélection, le Kenya ne va plus vous lâcher…
Justement, mon téléphone n’arrête pas de sonner, on m’appelle de partout au Kenya : la Présidence, le ministère des Sports, la Fédération et les supporters. Ils n’oublient pas que les résultats que j’ai enregistrés avec ce pays constituent un record. Pour l’instant, je ne compte pas y donner une suite favorable. A un certain moment, j’avais perdu foi en ce continent où les entraîneurs africains ne sont pas vus de la même façon que les européens. Heureusement, j’ai une licence UEFA pro, cela m’a permis de scruter d’autres horizons, c’est ainsi que j’ai eu des propositions de l’Asie et de la Chine notamment qui constitue l’avenir du foot. Je vais prendre du temps avant de me décider.
H. D.