MCO : L’argent de la discorde ?

C’est clair, au MC Oran, l’impasse prend de l’ampleur. L’issue des travaux de l’assemblée générale des actionnaires de la SSPA-MC Oran, tenue avant-hier à l’hôtel Santa Cruz, atteste de la nature du mal qui ronge ce club depuis plus d’une décennie.

 

Aujourd’hui, la balle est dans le camp de deux hommes qui se disputent le droit de décision. C’est pourquoi les débats étaient houleux entre Youssef Djebbari et Mohamed-Ahmed Belhadj, et ce, en présence de Kechra Abdallah, Djamel Mehiaoui, le fils de l’ancien boss du club, d’un représentant de la DJS, de deux huissiers et d’un commissaire aux comptes ainsi que l’avocat de Baba. Comme rapporté dans notre édition d’hier, le premier nommé a catégoriquement refusé la condition du second, celle de verser deux mensualités aux joueurs de l’équipe première. Il a annoncé au passage sa démission de son poste de président du club. Baba a affiché son aptitude à prendre en charge la gestion pour le reste de la saison, en plus d’un versement de deux salaires, affirmant avoir déjà négocié avec les joueurs. Dans sa déclaration, ce dernier a dévoilé le montant global de la masse salariale d’une mensualité. « On a fouiné pour apprendre finalement que la masse de 6 mois à régler est de 18 milliards environ. Les joueurs ne sont pas payés depuis le début de la saison », a-t-il indiqué aux journalistes présents sur les lieux. C’est le motif de la discorde entre les deux hommes allant jusqu’à laisser le club-phare de l’Ouest algérien sans président, mais avec le souhait pour Baba de l’intervention du wali d’Oran. «Maintenant, c’est à lui de voir parce que pour moi, mes intentions sont claires. Je suis venu reprendre le club avec la volonté d’assainir la situation des joueurs et l’ensemble des employés qui sont aussi sans salaire », a-t-il insisté avant de quitter la salle de l’hôtel.

    

Y aura-t-il un autre round ?

Telle est la question qui taraude les esprits de la population du MC Oran en particulier. Vu les conditions dévoilées avant-hier, nul doute que les deux hommes ne devraient pas changer d’avis. Certes, Belhadj a laissé croire à un autre round de négociations dans les plus prochains jours. Mais force est de relever que son rival ne pourrait accepter de verser le moindre centime. Ce dirigeant n’a-t-il pas refusé de doter le groupe de l’équipe première d’eau minérale pendant plus d’une saison ? Certes, il a pris en charge la gestion des dépenses et les primes de match, mais il n’a jamais accepté de verser le moindre salaire. En marge de l’assemblée de ce lundi, il a parlé d’une démission sans la dévoiler à la presse occupée à interroger son rival, Mohamed Ahmed Belhadj. C’est pourquoi, les chances de voir les deux s’affronter de nouveau pour un compromis devant mettre fin à cette impasse sont très minimes, pour ne pas dire nulles.

 

Djebbari refuse de céder ses parts

D’après les présents à l’assemblée en question, dont Belhadj, son avocat et le DG Rafik Cherrak, Youssef Djebbari a refusé de céder ses parts. Cela dit, il a campé sur son départ de la présidence du Mouloudia, comme l’a certifié son collaborateur le DG : « Il a clairement dit aux membres présents qu’il va démissionner de son poste de PCA, c’est la seule certitude à l’heure actuelle. Il était prêt à céder toutes ses actions, mais quand les actionnaires se réuniront ». Interrogé pour savoir pourquoi Belhadj et Djebbari semblaient énervés à la fin des travaux, ce dirigeant a répondu : «Il y a eu des moments de tension pendant les négociations, ces choses-là ne se discutent pas quand on est énervé, quand on est sous pression. Après deux heures de travail, il y a eu des mots. Disons que l’énervement et la fatigue ont fait que cette assemblée extraordinaire n’a pas été au bout.» A la question de savoir pourquoi les travaux ont eu lieu avec trois actionnaires seulement, Cherrak a répondu : «  Non, il y avait Djamel Mehiaoui, Djebbari,  Baba, Kechra et deux mandatements, un au nom de Bessedjerari pour Djebbari et un autre de Abdelhafid Belabbes au profit de Belhadj. Disons que la situation du Mouloudia commande qu’on fasse quelque chose, on ne va pas attendre éternellement que les absents daignent venir.»  

 

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