Halilhodzic : «L'Algérie est la seule qui méritait de gagner le Mondial»

Quelques jours seulement après avoir quitté le staff technique de Trabzonspor, Vahid Halilhodzic évoque, dans une interview accordée à France Football, son passage à la tête de l’équipe nationale d’Algérie et le bon Mondial qu’il a fait au Brésil.

Dans cet entretien, il a évoqué d’abord son expérience avec Trabzonspor, sur laquelle il dit : «Le président du club est mon ami personnel. On a discuté et fait le choix d’une résiliation à l’amiable… Ce ne sont pas les résultats qui sont la cause de mon départ.» Vahid a également son passage rapide du staff technique de l’EN vers celui du Trabzon. «Après un travail intense et très délicat avec l'Algérie, j'ai repris un projet cinq jours après la fin de ma mission. Je crois que cela a été prématuré. Il fallait que je me repose. C'est pour ça que j'ai pris une sage décision», a-t-il dit avant d’exprimer quelques regrets d’avoir quitté l’Algérie en disant : «Peut-être que je le regrette… Mais j'ai donné une parole il y a plusieurs années à ce président qui est mon ami. Il m'a sollicité pendant des mois et des mois.» A présent, il ne compte pas reprendre du service. «Je dois me reposer un peu», a-t-il déclaré.

 

«Je n’ai suivi aucun match de l’Algérie»

Interrogé s’il suit ou regarde les matchs de l’équipe nationale, Vahid réplique : «Non, je n'ai pas regardé un seul match. C'est du passé. Et surtout, je ne veux pas faire de commentaires sur le jeu parce n'importe lequel de mes mots pourrait être mal interprété» avant d’enchaîner : «Les Algériens m'aiment, et ça personne ne pourra me l'enlever, mais certains journalistes… certains médias ont tout fait pour donner une image qui n'est pas la mienne.»

 

« Ce peuple m'a donné la plus belle des choses, et je n'oublierai jamais»

Poursuivant sa discussion, l’ex-coach national n’oublie pas l’amour que lui porte le public algérien, sur lequel il dira : «Vous savez, partout où je vais, les Algériens que je croise me sautent dessus. Ils me scandent  ‘‘One, two, three Viva l'Algérie’’. Quand j'arrive à l'aéroport à Paris ou ailleurs en France, les taxis se battent pour me conduire où je veux et gratuitement. C'est le plus grand trophée que j'ai gagné.» Et de poursuivre : «Rien ne peut remplacer ça, l'argent, les récompenses... Ce peuple m'a donné la plus belle des choses, et je n'oublierai jamais. Le président Bouteflika m’a reçu et m’a demandé de rester. Des joueurs continuent à m'envoyer des messages d'amitié, enfin pas tout le monde. C'est comme ça.» Interrogé sur un éventuel retour en Algérie, Vahid ne l’écarte pas et a dit : «Oui, pourquoi pas. J'ai des amis là-bas. J'ai vécu là-bas trois ans intenses. Peu de personnes auraient imaginé que ça se termine comme ça.»

 

«Je pourrai écrire un livre sur Allemagne-Algérie»

Halilhodzic est revenu sur son dernier match avec l’équipe nationale mais également sur le Mondial sur lesquels il dira : «Jusqu’à présent, je n’en ai pas beaucoup parlé. Mais face à l'Allemagne, tactiquement, j'étais au point car j'avais ce qu'il fallait en ma possession, les fichiers étaient déjà prêts. Je peux même faire un livre là-dessus avec tous les détails que vous ne soupçonniez pas. On a bien joué, mais pour en arriver là... L’Algérie est la seule équipe qui méritait de gagner le Mondial.»

                                                     S. B. 

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