Stéphane Sessegnon : «On ne refera pas nos erreurs du matchs aller»

C’est un Stéphane Sessegnon pas du tout en vacances, très motivé et très disponible qui a accepté de répondre longuement à nos questions. Un Sessegnon dans la peau du leader des Ecureuils du Bénin et qui croit dur comme fer à la qualification de son équipe lors de la dernière journée de ce groupe H. Interview du joueur de Sunderland :

- Stéphane Sessegnon, un match face à l’Algérie capital ce dimanche, puisque le Bénin est encore dans la course à la qualification. Qu’en pensez-vous ?

- En effet, c’est un match très important. Nous sommes troisièmes, à deux points de l’Algérie et du Mali qui comptabilisent 6 points. Nous avons encore notre mot à dire et notre carte à jouer, le match de dimanche sera vraiment très important.

- A titre personnel, que représente cette rencontre pour vous ?

- Je suis déjà très motivé par le fait de jouer ce match à la maison, devant le public béninois. Nous avons fait un beau match à l’aller face à l’Algérie où nous aurions pu revenir avec le point du match nul, car on a tout de même marqué à l’extérieur. C’est aussi une source de motivation supplémentaire, qui va faire que l’on va se transcender dimanche.

- Quelle impression vous a laissé cette équipe d’Algérie ?

- J’ai eu une impression mitigée, car l’Algérie n’était pas au mieux et n’a pas vraiment joué son football. Mais bon, ils ont pris les trois points et dans ce système de compétition c’est l’essentiel. Sinon, c’est une équipe connue sur le continent, qui renferme des talents et nous la respectons. Nous ferons tout pour la battre en jouant avec l’esprit qui nous a animés au match aller, sans réitérer les mêmes erreurs qui nous ont coûté cher. En ne gardant que le positif.

- Connaissez-vous personnellement des joueurs algériens ?

- J’évolue en Europe et j’ai longtemps évolué en France et je connais de réputation certains joueurs algériens, qui évoluent dans des grands clubs et que je vois évoluer à la télévision, mais je préfère ne penser qu’à nous, et ne me focaliser que sur le Bénin pour essayer de faire un résultat dimanche.

- Vous avez énormément manqué aux Ecureuils au match aller. Avez-vous le sentiment que votre retour fera beaucoup de bien sportivement et psychologiquement à vos coéquipiers ?

- J’aurais voulu être là au match aller, malheureusement j’étais blessé. Pour me rattraper, j’essayerai de tout donner sur ce match.

- Vous serez le joueur à surveiller. En avez-vous conscience ?

- Oui, je m’y attends un peu étant donné que je suis le plus « connu ». Mais la force du Bénin, ce n’est pas les « stars » ou pseudo-stars, c’est le collectif, l’envie de bien faire et la solidarité. C’est avec cet esprit-là que nous entrons à chaque fois sur le terrain.

- Pourquoi avoir choisi la ville de Porto-Novo alors que traditionnellement les Ecureuils jouent à Cotonou ?

- On a fait ni plus ni moins que comme l’Algérie. Vous jouez à Blida, nous jouons à Porto Novo (rire). C’est pour mettre la pression sur l’Algérie. Un petit stade et une petite ville.

- On parle d’un terrain en mauvais état. Est-ce aussi pour handicaper les Algériens plus techniques ?

- C’est de bonne guerre (rire). Non, la pelouse est correcte mais pas comme la pelouse algérienne.

- Le Bénin a un calendrier plus favorable en cette fin des éliminatoires avec deux matchs à domicile sur trois. Ne pensez-vous pas que c’est le moment ou jamais de créer la surprise ?

- C’est clair que oui. On y croit. On en est tous conscients. On sait que le calendrier est pour nous et que notre destin est entre nos mains. La balle est dans notre camp. C’est sur le terrain que ça se jouera. Nous n’avons que deux points de retard après tout. Rien n’est joué. Il faudra gérer match par match.

- Comment ça se passe pour vous à Sunderland ?

- Ca se passe bien. J’ai été quasiment titulaire toute la saison. Une saison où l’on a souffert car on a frôlé la relégation. Nous avons réussi à nous maintenir, donc tout va bien.

- Vous êtes vraiment l’âme et le porte-drapeau des Ecureuils du Bénin à travers le monde. Pas trop dur à porter ce statut de leader ?

- C’est une mission très difficile mais c’est aussi une chance énorme d’être le capitaine d’une grande nation et d’une équipe nationale. Le groupe est motivé et discipliné, donc de ce côté-là pas de problème. Ma mission est surtout de les encadrer, de les conseiller et de les motiver à tout moment. Je suis très fier de ce statut, mais je ne me focalise pas là-dessus.

- Quelles sont, selon vous, les forces et faiblesses de l’Algérie ?

- C’est une équipe avec beaucoup d’individualités, avec des joueurs qui peuvent faire la différence sur une action. Mais c’est une équipe qui pèche collectivement. Nous la respectons, mais nous ferons tout pour gagner.

 

A.H.A.

 

«L’Algérie a joué à Blida. Nous lui mettrons aussi la pression à Porto-Novo»

 

«L’impression que m’a laissé l’Algérie : très mitigée»

«Je sais que je serai très surveillé, mais…»

«Je suis le leader, j’en suis conscient»

Il s’excuse du retard

Malgré son statut de grande star au niveau de la sélection béninoise, Stephane Sesseigon n’oublie pas les bonnes manières. Pour nous avoir fait attendre quelques minutes, l’attaquant de Sunderland a tenu à s’excuser à plusieurs reprises. Un geste digne d’un grand professionnel.

 

Très respecté par les joueurs

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Stephane Sessegnon est très respecté par tous ses coéquipiers. Pour preuve et avant son arrivée, tous les joueurs que nous avions sollicités n’ont pas voulu s’exprimer avant leur capitaine. «On sait que le capitaine va venir vous parler, donc on prefère qu’il vous accorde l’interview, après cela on pourra discuter avec vous sans faute», nous ont dit tous les joueurs du Bénin.

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