Même si Bologne, pour garder son joyau, a demandé une somme totalement folle, à savoir entre 18 et 20 millions d’euro pour transférer Taïder, les Nerazzurri ont quand même posé sur la table la somme colossale de 10 millions d’euros plus deux moitiés de joueurs (la copropriété de joueurs est une pratique courante en Italie), le Slovène Khrin et le Ghanéen Alfred Duncan. Si vous ajoutez la somme déjà payée par le club de Massimo Moratti pour enrôler un autre Algérien, à savoir Ishak Belfodil. Un joueur transféré de Parme contre 10 millions d’euros plus la star italienne Cassano Pas besoin d’être mathématicien pour évaluer la valeur de ce duo algérien, que l’Inter fait tout pour réunir. Le «package» Belfodil-Taider vaut donc 10 millions + 10 millions d’euros + Cassano + Khrin + Duncan. Walter Mazzari, le coach milanais, semble, en accord avec sa direction, prêt à dépenser 20 millions plus trois joueurs pour réunir l’ancien duo qui faisait fureur à Bologne. Pas mal pour deux «petits jeunes».
Mazzari en rêve, Halhilodzic l’aura
Mais si pour Walter Mazzari, réunir Saphir Taïder et Ishak Belfodil sous les couleurs nerazzurri est un rêve, car il a très bien expliqué qu’avec Taïder il récupérera un milieu de terrain technique bosseur et un véritable poumon, il augmentera par la même les performances d’Ishak Belfodil, qui s’entend parfaitement sur et en dehors des terrains avec son compatriote pour avoir évolué avec lui à Bologne lorsque les deux joueurs sont arrivés d’Italie en provenance de la région Rhône Alpes. Car, rappelons que même en France, les deux joueurs n’étaient pas loin l’un de l’autre, puisque Belfodil était à Lyon et Taïder à Grenoble. Mais tant que rien n’est signé, le rêve de Mazarri n’est pour le moment qu’un pieux rêve, car le Bologna FC fait plus que de la résistance et il faudra faire preuve de beaucoup de persuasion pour convaincre Pioli and Co ou alors attendre la saison prochaine. Par contre, même si les négociations Inter-Bologne n’aboutissent pas, ce duo choc à plus de 20 millions d’euros va reprendre du service lors de ce mois d’août. Et là, pas besoin de négociations marathon ou de payer la moindre indemnité de transfert. Il suffit juste qu’il s’agisse d’une date FIFA. Le deux joueurs vont se retrouver du 12 au 15 août prochain, pour participer au stage de Sidi Moussa et au match amical face à la Guinée, car Vahid Halilhodzic les a tous les deux convoqués. Mazarri en rêve, Halilhodzic va le faire, mais ni avec le maillot des Rossoblu de Bologne ou du Nerazzurro milanais, mais celui des Verts d’Algérie. Vahid Halilhodzic qui a dû lire avec intérêt tous les articles et les déclarations des consultants du football italien, qui parlent tous en ce moment de la meilleure façon d’utiliser les deux Algériens ensemble.
«Un duo qui fera mal»
Soyons sûrs que du côté de l’Inter de Milan aussi, si la situation ne se débloque pas d’ici là, on regardera attentivement la chaîne Canal Algérie, le 14 août prochain, pour juger sur pièce du bien-fondé de ce duo Taïder-Belfodil, face au Sily National de Guinée. Car une grosse somme d’argent est en jeu, et même si toutes les déclarations des spécialistes du football italien concernant l’entente parfaite et la complémentarité entre les deux joueurs sont plutôt optimistes, on n’est jamais trop prudent. Des déclarations, comme la dernière sortie de l’ancien joueur Salvatore Bagni qui déclarait avant-hier : «Saphir Taïder et Ishak Belfodil ont déjà fait très mal ensemble par le passé et si un accord est trouvé avec Bologne, leur association fera à nouveau des dégâts en Serie A. Ce sont des joueurs certes jeunes, mais en avance sur leur âge question maturité. Par rapport à leur période bolognaise, où ils venaient d’arriver de France, ils ont aujourd’hui gagné en expérience (…) A Bologne, il joue milieu offensif, en sélection il est plus milieu défensif, mais dans le milieu à trois voulu par Mazzari à l’Inter, qui ressemble beaucoup à celui de Pioli à Bologne, il sera comme un poisson dans l’eau avec le Colombien Guarin et le Croate Kovacic, juste derrière Belfodil.» Une déclaration de Bagni, qui indique même le schéma tactique qui sied le mieux aux deux joueurs algériens et qui n’a pas dû tomber dans l’oreille d’un sourd, connaissant la méticulosité avec laquelle le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, prépare ses matchs. Le Bosniaque, qui fera tout pour que ce duo «fasse mal» comme dirait Bagni aussi en sélection, a dû lire les dernières déclarations indiquant que si chez Belfodil la météo du moral semble au beau fixe, du côté de Saphir Taïder il y a du vague à l’âme.
Atangana : «Saphir n’est pas heureux»
On le sait, Saphir Taïder ne s’exprime pas beaucoup dans les médias. Et lorsqu’il a quelque chose à dire, il choisit souvent de le faire par l’intermédiaire de son agent, George Atangana, qui est aussi l’agent de Belfodil. L’agent italien de Taïder qui, dans une longue déclaration à nos confrère du Corriere Di Bologna, a dit que son joueur avait du «vague à l’âme» et qu’il n’était pas content du traitement que lui infligeait son club Bologne, pour lequel il a sué sang et eau. Atangana explique en gros dans cette déclaration que le numéro 19 des Verts a deux touches sérieuses avec Manchester United et l’Inter, mais que tout est sclérosé par la somme de 18 à 20 millions d’euros demandée par Bologne et qui est disproportionnée pour un joueur du calibre de Taïder. Pour Atangana, si Taider vaut 20 millions d’euros, son salaire doit être doublé pour être en adéquation avec ce montant. Nous vous proposons un résumé de cette longue interview de l’agent de Taïder. «L’Inter n’a même pas pris contact directement avec Saphir et moi, car ils ont pris peur en apprenant que Bologne voulait 20 millions d’euros et ont préféré discuter avec eux d’abord. Par contre, Manchester United a pris contact avec nous, mais nous leur avons indiqué de faire comme l’Inter et de d’abord essayer de raisonner Bologne (…) Saphir aimerait que son club le traite avec respect et n’oublie pas que depuis qu’il est à Bologne, il crache ses poumons à chaque match pour les couleurs Rossoblu (…) Car dans le football moderne, vous devez être payé en fonction de votre rendement. Hors, lorsque Saphir apprend que d’autres joueurs du vestiaire, moins importants que lui en terme de rendement et d’importance, ont vu leur salaire augmenter et que lui stagne à 250 000 €, un salaire moyen de Serie A, qui ne bouge pas quoi qu’il fasse, il prend ça comme un manque de reconnaissance. (…) Car mon joueur est international, il va peut-être jouer la prochaine Coupe du monde et il est convoité par deux très grands clubs à qui on demande 18 millions minimum. Soit il vaut ces 18 millions et à ce moment-là, il faut lui donner le même salaire mensuel que tous les joueurs de Serie A qui valent cette somme. Soit on le laisse partir à sa valeur réelle et on le laisse négocier un bon salaire avec son nouveau club. (…) Aujourd’hui, Saphir n’est pas heureux. Et moi je ne fais que mon travail en défendant mon joueur qui ne veut que ce qu’il ne mérite pas plus.»
Belfodil : «Je me sens de mieux en mieux»
Si du côté de Saphir Taïder, George Atangana a beaucoup de travail, du côté d’Ishak Belfodil, qui se trouve actuellement aux USA et qui affrontera ce soir, au stade d’Indianapolis, les «Blues» de Chelsea, tout semble baigner dans l’huile. L’Algérien l’a d’ailleurs confirmé lui-même dans une interview qu’il a accordée à nos confrères d’Inter Channel, à qui il a déclaré : «Tout se passe très bien pour moi. Je n’étais jamais allé en Amérique et je savoure ce voyage en prenant beaucoup de plaisir. Cerise sur le gâteau, j’ai la chance de participer à un tournoi prestigieux (NDLR, La Guinness International Champions Cup). Depuis notre arrivée ici, nous travaillons dur, et nous nous préparons du mieux que nous pouvons pour affronter notre prochain adversaire, Chelsea. Notre rythme va en augmentant grâce à notre bonne préparation, et même si Chelsea est une grande équipe, nous allons faire de notre mieux (…) Je voudrais rassurer tous les supporters en leur disant que je me sens de mieux en mieux. J’ai retrouvé ma forme et j’espère donner plus que ce que j’ai donné jusque-là. Le Ramadhan se termine dans une semaine, une période qui, comme vous le savez, avait handicapé le début de ma préparation et cela me donne du courage car je pourrais enfin donner la pleine mesure de mes moyens.»
Le duo très content de se retrouver à Blida
Ces deux amis, qui ont toujours gardé le contact, malgré le fait que leurs chemins se soient séparés depuis un an, sont vraiment heureux de se retrouver en équipe nationale, d’après nos informations. Si Saphir Taïder avait déclaré récemment à notre envoyé spécial en Italie, Mohamed Stitou : «J’aimerais le voir en sélection, il a toutes les qualités et le talent pour s’imposer en sélection. Maintenant, on reste des joueurs, ce n’est pas à nous de décider, il y a un sélectionneur qui fait ses choix et connaît très bien son travail. De ce côté, je ne doute pas de ses choix, tout en espérant que l’équipe nationale disposera du meilleur groupe, incha Allah.» Du côté de Belfodil, c’est du côté des réseaux sociaux que le joueur s’est félicité de sa sélection en se disant prêt à aider à monter haut le drapeau national, tout en remerciant les supporters de leur soutien.
Bougherra : «Belfodil, soit le bienvenu»
Le capitaine de l’équipe nationale, Madjid Bougherra, en plus d’être un redoutable défenseur, pourrait se reconvertir dans la voyance en devenant médium, car dans un entretien qu’il nous avait accordé le 30 août dernier, il avait prévu un an avant la venue d’Ishak Belfodil en équipe nationale et avait même accepté de nous dévoiler ce qu’il allait lui dire lors de son arrivée à Sidi Moussa en avant- première. Jugez-en plutôt, c’est impressionnant : «Ishak Belfodil, soit le bienvenu en équipe nationale, tu as fait le bon choix ! Ce joueur, j’ai eu l’occasion de le voir jouer l’année dernière avec Lyon en début de saison. J’ai vu des résumés de matchs de Bologne la saison passée et je peux vous dire que c’est le meilleur recrutement de l’équipe nationale. Ce joueur a toute la panoplie d’un attaquant moderne. Les appels de balle, la vitesse et surtout le gabarit. Il est très grand et fort, et en Afrique, c’est capital aujourd’hui pour réussir. Il me rappelle Zlatan et je suis très fier de la décision qu’il a prise pour nous rejoindre et de répondre à l’appel de son pays. Vraiment bravo.»