Comme annoncé dans notre précédente édition, la direction du Mouloudia d’Alger se retrouve devant un nouveau dilemme.
Les problèmes s’accumulent et les dirigeants, loin d’avoir l’expérience pour la gestion de certains épineux dossiers, n’arrivent plus à trouver des solutions. Le cas du milieu de terrain et capitaine d’équipe, Sofiane Bendebka, vient de mettre davantage la direction du nouveau président du conseil d’administration, Abdelnacer Almas, dans une situation délicate. Les dirigeants veulent s’épargner d’autres problèmes, mais un nouveau cas après ceux de Chafaï et Azzi, partis facilement lors du mercato d’hiver, se profile à l’horizon. Il faut dire que c’est à un laisser-aller que l’on assiste au sein de cette formation mouloudéenne. En moins d’un mois, le vieux club algérois se permet de laisser partir trois cadres de l’équipe. Quitter le club à tout moment en incluant des clauses dans leur contrat montre que les dirigeants mouloudéens négocient en position de faiblesse avec les joueurs. Après Chafaï et Azzi, qui ont décidé de rejoindre les championnats d’Arabie Saoudite et du Qatar, c’est au tour de Bendebka d’annoncer son départ du Mouloudia d’Alger.
L’avenant inclus dans le contrat a été signé le 8 juillet 2017
Le milieu de terrain et capitaine des Vert et Rouge avait fait savoir à ses coéquipiers, à l’issue de la rencontre face au WA Boufarik, qu’il quittait le club. Il affirmait être en possession d’une clause qui lui permet de partir de l’équipe. L’avenant a été inclus dans le contrat le 8 juillet 2017, c’est-à-dire à l’époque où Kamel Kaci-Saïd était directeur sportif. Même si l’avenant est caduque du moment qu’il n’a pas été déposé au niveau de la LFP, le joueur est sûr de pourvoir rejoindre son nouveau club. Plusieurs choses plaident en sa faveur. Bendebka se retrouvera en fin de contrat dans cinq mois et pourrait quitter le club sans aucune indemnité de transfert. L’ancien joueur du NA Hussein Dey a affirmé à ses proches qu’il pouvait déposer son contrat au niveau de la FIFA, mais la procédure allait prendre du temps pour qu’il puisse être libéré. De là, son club, Al-Fateh, n’est pas en mesure de l’attendre davantage, surtout que la deuxième moitié de la saison est courte.
Le MCA ne va pas faire opposition
Mais selon nos sources, la direction du Mouloudia d’Alger ne va pas faire opposition pour bloquer le transfert du joueur. Se trouvant en fin de contrat, les dirigeants ne veulent pas le voir partir sans contrepartie au mois de juin prochain. De ce fait, ils ont convenu avec le joueur de "racheter" sa libération. Ainsi, Bendebka va se soumettre aux clauses de son contrat où il est stipulé qu’il devrait payer un stage à l’étranger pour 40 personnes. Le joueur va laisser un chèque de garantie ayant l’équivalent de 800 millions de centimes en plus de céder trois mensualités. Sachant que Bendebka est rémunéré à 240 millions par mois, le total est de 720 millions en plus des 800 millions de garantie, la libération du capitaine des Vert et Rouge s’élève à 1,5 milliard de centimes. Une chose est sûre, le MCA vient de perdre son meilleur joueur.
Ilyès Nassim
Si le MCA est le grand perdant sportivement
La Sonatrach, le grand gagnant économiquement
Pour les supporters mouloudéens, l’attitude des dirigeants du club est incompréhensible. Les joueurs font ce qu’ils veulent devant des responsables dépassés par les évènements et ne connaissant rien dans la gestion des équipes de football. Ainsi, après Chafaï et Azzi, le Mouloudia va perdre un autre cadre de l’équipe, en la personne de l’un de ses meilleurs joueurs. Bendebka a affirmé qu’il devrait rejoindre un club saoudien et semble même assuré d’avoir sa libération. En effet, trois joueurs, et pas des moindres, ont quitté le club entre le 24 décembre et le 26 janvier. Le premier à quitter le club était Farouk Chafaï, le 24 décembre dernier, soit au lendemain de la dernière journée de la phase aller. Suivi par Ayoub Azzi, qui a rejoint Umm Sallal, le 7 janvier puis le Camerounais, Rooney Wankewai, parti à titre de prêt à l’AS Aïn M’lila le 20 janvier avant que le capitaine Sofiane Bendebka n’annonce son départ pour Al-Fath, le 26 janvier. Il est clair que perdre quatre joueurs en un laps de temps aussi court constitue un véritable dilemme pour un club, qui aspire jouer les premiers rôles en championnat.
8 milliards économisés en moins d’un mois
Mais si sportivement le MCA reste le plus grand perdant dans l’affaire, économiquement, la Sonatrach est incontestablement la grande gagnante. Même si cette risque de faire jaser et affaiblirait sensiblement un groupe de plus en plus à la dérive, le plus important pour les responsables de la Sonatrach c’est d’avoir récupéré une très bonne somme d’argent. En effet, en moins d’un mois, la masse salariale a enregistré une baisse sensible. Ainsi, le club va récupérer les salaires de Chafaï, 350 millions/mois, Bendebka 240/mois, Ronney 200/mois et Azzi avec 180 millions/mois. Avec un petit calcul, c’est tout simplement 970 millions de centimes économisés par mois, soit presque 6 milliards jusqu’à la fin de la saison actuelle (mois de juin). En plus, la direction de Sonatrach va récupérer environs 2 milliards de centimes d’indemnités de transferts de Bendebka (1,5 milliard), Chafaï (410 millions) et Azzi (400 millions). C’est dire que Sonatrach pense plutôt à économiser de l’argent au grand dam des supporters.
Ilyès Nassim
