C’est finalement le Soudan que l’Algérie affrontera en quart de finale du CHAN 2024. Les «Crocodiles du Nil» ont décroché la première place du groupe D à l’issue de leur match nul (0-0) face au Sénégal, mardi soir à Zanzibar.
Avec 5 points au compteur, à égalité avec le champion en titre, les Soudanais ont pris l’avantage grâce à une meilleure différence de buts (+4 contre +1), validant ainsi leur ticket pour affronter les protégés de Madjid Bougherra. Ce quart de finale du CHAN 2024 entre l’Algérie et le Soudan n’aura rien d’une découverte pour Bougy. Le sélectionneur des Verts a déjà croisé la route des “Crocodiles du Nil” à deux reprises. D’abord, lors de la Coupe arabe 2021 à Doha, où son équipe, alors renforcée par plusieurs internationaux, avait écrasé le Soudan (4-0) grâce notamment à un doublé de Bounedjah. Puis en septembre 2022 à Oran, lors d’un match amical remporté (2-0) par les Algériens, avec des buts signés Meziane et Mahious. Deux joueurs qui, justement, figurent aujourd’hui dans son effectif et qui pourraient avoir un rôle clé dans ce quart de finale.
Un passif historique qui pèse
Cette confrontation résonne aussi comme un rappel du CHAN 2011, disputé au Soudan. L’Algérie d’Abdelhak Benchikha avait affronté par deux fois les “Faucons de Jediane” (2e surnom des Soudanais). Un nul (0-0) en phase de poules, puis une défaite cruelle (0-1) lors du match de classement pour la médaille de bronze. L’EN avait alors terminé 4e, après avoir chuté en demi-finale face à la Tunisie aux tirs au but. Quatorze ans plus tard, le scénario remet les deux nations face à face dans un match couperet. L’histoire n’est donc pas anodine.
Un Soudan solide, mais irrégulier
Pour cette édition, le Soudan s’est offert la première place du groupe D, grâce à un nul arraché face au Sénégal (0-0) et un goal-average favorable (+4 contre +1 pour les Lions de la Teranga). Les hommes de Kwesi Appiah, également coach des A, ont alterné le chaud et le froid : d’abord un petit nul contre le Congo 1-1 et une démonstration contre le Nigeria (4-0), avec des prestations plus brouillonnes qui rappellent la trajectoire de nos A’..
Composée à 80 % de joueurs issus des deux géants de Khartoum, Al-Hilal (13 éléments) et Al-Merreikh (9 joueurs), cette équipe mise sur l’engagement physique et une solidarité défensive solide. Mais son irrégularité peut aussi être un talon d’Achille. Pour Bougherra, l’avantage est clair : il connaît cette équipe, ses points forts comme ses points faibles. Mieux encore, certains de ses cadres actuels ont déjà marqué contre le Soudan. Meziane et Mahious, buteurs lors de l’amical de 2022, gardent un souvenir frais de ce duel. Un atout psychologique non négligeable à l’heure de préparer une bataille qui s’annonce tendue.
Un défi de taille
L’EN A’ a souffert en phase de groupes, incapable de convertir ses occasions malgré une armada offensive sur le papier. Si la défense a tenu le choc, l’efficacité offensive reste la principale équation à résoudre. Face au Soudan, qui n’a disputé que trois matches dans son groupe (contre quatre pour l’Algérie), les Verts devront se montrer plus tranchants devant. L’expérience de Madjid Bougherra et la mémoire des confrontations passées devront servir de fil conducteur aux Verts. Pour espérer retrouver le dernier carré, l’équipe nationale devra se montrer réaliste et conquérante dans des matches où la moindre erreur peut être fatale. Le sélectionneur disposera de trois séances pour accorder ses violons et permettre à ses joueurs de vite s’acclimater au retour au niveau zéro, après avoir évolué en altitude lors du premier tour. Un défi supplémentaire, d’autant plus que la rencontre se jouera sur une pelouse parfaitement connue du Soudan, qui y a disputé ses trois matches. Au «Magic» Bougherra désormais de trouver la formule gagnante pour mener l’EN vers les demi-finales.
S. M. A.
