L’ancienne légende du Mouloudia s’exprime sur la fin de saison dramatique, les défis à venir et son éventuelle nomination comme manager du club.
Avant de parler football, un mot sur la tragédie survenue lors du dernier match contre le NC Magra ?
Tout d’abord, je tiens à présenter mes sincères condoléances aux familles des supporters décédés. Et j’adresse un prompt rétablissement aux blessés. On a vécu un samedi pas comme les autres… Franchement, ce qu’on a vu ce jour-là vous brise le cœur. Le titre qu’on a gagné n’a plus de charme dans un tel contexte. La vie humaine passe avant tout. Le football ne doit jamais coûter des vies.
Malgré cela, sportivement, le Mouloudia a été sacré champion. Un titre mérité, selon vous ?
Oui, mille fois oui. Le Mouloudia a fait un parcours de champion. L’équipe a montré de la régularité, du sérieux, de la rigueur dans le jeu. Ce n’était pas facile, surtout après le départ de Belaïli, qui représentait à mes yeux 50 % du potentiel offensif. Mais le collectif a pris le relais, et c’est ce qui a fait la différence. C’est un titre mérité, conquis avec du caractère.
L’arrivée de Bangoura a été déterminante, vous êtes d’accord ?
Absolument. Pour moi, la venue de Bangoura a été un tournant de la saison. Ce joueur a apporté un vrai plus à l’attaque. Il a cette capacité à se rendre disponible, à peser sur les défenses, à marquer dans les moments clés. Il termine meilleur buteur du club, ce n’est pas un hasard. S’il avait été là depuis le début, le Mouloudia aurait été sacré bien avant la dernière journée.
Beaucoup s’interrogent sur le départ de l’entraîneur Faouzi Ben Yahia. Que pouvez-vous en dire ?
Je suis mal placé pour juger sa décision. C’est son choix, et il faut le respecter. Je sais que la direction a tout fait pour le garder, mais il a préféré partir. Il y a sûrement des raisons personnelles ou sportives. Ce que je retiens, c’est qu’il a apporté beaucoup au club et qu’il laisse un bon bilan.
Justement, quel profil d’entraîneur faut-il aujourd’hui au MCA ?
Il faut un coach qui peut nous faire franchir un palier en Afrique. Peu importe qu’il soit algérien ou étranger. On a gagné deux championnats en trois ans, maintenant, il faut viser la deuxième étoile. Gagner la Ligue des champions, c’est le rêve de tout le monde. Il faut un entraîneur ambitieux, expérimenté, capable de gérer un effectif riche et de grandes attentes. Je fais confiance au président. Il sait ce qu’il fait.
Et au niveau de l’effectif ? Le groupe doit-il être renforcé ?
Bien sûr. Même une équipe championne a toujours besoin de renforts. Le haut niveau, ce n’est pas que la stabilité, c’est aussi la concurrence et l’évolution. Je pense que le Mouloudia a besoin de quatre à cinq joueurs de qualité, à des postes bien ciblés. On veut aller loin en Ligue des champions, dominer le championnat… Pour ça, il faut de la profondeur et des profils complémentaires.
Votre nom est annoncé comme pressenti pour devenir le nouveau manager général du club. Qu’en est-il ?
J’ai vu ça, oui, dans votre journal notamment. Mais pour être très clair : jusqu’à présent, ni le président ni un dirigeant ne m’a contacté officiellement. Maintenant, si on fait appel à moi, je suis prêt. Je suis un homme du Mouloudia, je l’ai toujours été. Servir mon club, c’est un honneur. Je ne tournerai jamais le dos au Doyen.
Que pensez-vous du travail de la direction actuelle ?
Franchement, il faut reconnaître ce qui est : en trois ans, le président a remporté deux titres de champion et une Supercoupe. Ce n’est pas rien. Il y a eu des choix forts, parfois critiqués, mais les résultats parlent. Même avec les départs de Ben Yahia et de Khazrouni, je suis convaincu qu’il prendra les bonnes décisions pour l’avenir. Le club est entre de bonnes mains.
Pour conclure, un mot pour les supporters ?
Je voudrais leur dire merci. Merci pour leur amour, leur fidélité, leur passion. Et surtout restez toujours derrière cette équipe. On aura besoin de vous encore plus cette saison. Et surtout prions tous ensemble pour que plus jamais on ne vive un drame comme celui de la dernière journée. Le MCA est une grande famille. Restons unis, pour l’amour du Doyen.
M. Z.