A 19 ans, Nabil Bentaleb s’était imposé à Tottenham, l’un des grands clubs de la Premier League. Il a révélé que son avenir international suscitait l’intérêt des responsables des Spurs qui poussaient afin qu’il opte pour la sélection anglaise.
Mais Nabil Bentaleb, motivé par la perspective de jouer la Coupe du monde 2014, choisit l’Algérie et répondit favorablement à la sollicitation de la fédération algérienne de football (FAF) qui le courtisait depuis un bon moment. A 30 ans, il ne regrette pas ce choix, avec 52 capes, la dernière en juin 2024 (Ouganda- Algérie 1-2). N’ayant jamais dissimulé son engagement pour défendre les couleurs de l’Algérie, s’il n’était pas dans le groupe lors des derniers stages, parce qu’il fut victime le 18 juin dernier d’un malaise cardiaque après un Five avec amis dans une salle à Lille. Depuis il porte un défibrillateur et n’a repris que la compétition avec le LOSC qu’à la mi-février, faut-il le signaler. Dans un entretien accordé au podcast de football Kampo Media, Nabil Bentaleb a révélé les pressions extérieures qu’il a subies lorsqu’il évoluait à Tottenham sur le choix de sa nationalité sportive. Le milieu de terrain du LOSC affirme que le président du club londonien et son entraineur avaient tenté de le dissuader de porter les couleurs de l’Algérie. «Pour moi, c’était une évidence. Au moment où l’Algérie m’appelle, il y a mon coach et le président de l’époque, Daniel Levy, qui disent en ‘‘gros’’ : ‘‘Ne choisis pas l’Algérie. Attends, il y a Roy Hodgson qui compte sur toi pour l’Euro 2016. Tu serais éligible avec l’Angleterre’’», a-t-il confié. La pression exercée sur notre international ne s’est pas arrêtée là. En effet, un agent s’en mêle. «A ce moment-là, il y avait un grand agent qui venait parler aussi et qui me disait : ‘‘Ne choisis pas l’Algérie. Ta carrière ne sera pas la même. Choisis la France ou l’Angleterre et ne t’inquiète pas.’’ Mais je n’en avais rien à cirer honnêtement. Pour moi, c’était l’Algérie. C’était le Graal de jouer pour l’Algérie», assume t-il fièrement son choix de défendre les couleurs de son pays d’origine.
Un exemple à méditer pour Cherki et Akliouche
De tout temps, les binationaux subissent une grosse pression pour les dissuader de choisir l’Algérie. L’on se souvient du cas Nabil Fekir que son ancien président à l’OL, Jean Michel Aulas, est allé jusqu’à pousser Didier Deschamps à l’appeler dans l’urgence au téléphone et lui promettre une convocation chez les Bleus. Cette conversation a eu lieu quelques heures après que l’info faisant état du choix de Fekir de défendre les couleurs de l’Algérie avait fuité. Désiré par l’Algérie, Maghnes Akliouche (AS Monaco) et Rayan Cherki (Olympique Lyonnais), malgré leurs excellentes performances avec les Bleuets, n’ont pas eu la chance de franchir le dernier palier qui les sépare de l’équipe de France A. Leur attente risque de se prolonger assez longtemps alors qu’entre-temps l’Algérie, qui les convoite depuis des mois, ne peut non plus les attendre éternellement. Devenue une sélection très attractive, l’EN prend part régulièrement à des challenges intéressants, de quoi motiver les binationaux qui sont réticents à venir défendre les couleurs d’Al Khadra. A l’exemple de Riyad Mahrez ou Ismail Bennacer, qui pouvaient prétendre à une place en équipe de France, ont opté pour l’Algérie et cela n’a eu aucun impact sur leur carrière en club, bien au contraire, ils sont devenus des stars en Europe. Alors que l’EN se trouve dans une situation favorable pour se qualifier à la Coupe du monde 2026, Cherki et Akliouche n’ont pas intérêt à trop tergiverser et doivent vite rendre leur réponse sous peine de rater ce grand rendez-vous planétaire, prévient-on du côté de la FAF.
M. S.