Kashi : «Tôt ou tard, je jouerai en EN»

Ahmed Kashi, ce nom a fait le tour des rédactions comme potentielle recrue de Vahid Halilhodzic pour le Mondial. C’est intervenu au moment où Guedioura était inactif, Lacen pas encore compétitif et Yebda jouant des bouts de match. Ce milieu de terrain défensif était sur la short liste de Vahid, mais sans suite. Cela est resté au stade de la réflexion du sélectionneur national qui a préféré reconduire les anciens et faire appel à une pépite de Tottenham, Nabil Bentaleb. Pour Ahmed Kashi, l’EN, ce n’est pas encore fini pour lui. A 25 ans, il attend que le prochain sélectionneur lui fasse appel pour les éliminatoires de la CAN 2015. Si tel sera le cas, il viendra dans la peau d’un joueur de la L1 française puisqu’il vient d’accéder avec Metz cette saison. Il revient avec plus de détail dans cet entretien qu’il nous a accordé.

Vous êtes en vacances en Algérie, où êtes-vous ici pour autre chose ?

Oui, je suis en vacances. Cela fait plus d’une semaine qu’on est en famille, ça se passe merveilleusement bien pour nous.

 

Vous les passez où exactement ces vacances ?

A Alger, en famille. C’est vrai qu’on aurait aimé faire un tour au bled et voir notre terre, mais ce sera pour une autre fois, incha Allah.

 

Et votre bled, c’est où ?

C’est en Kabylie, un village de Tizi Ouzou, je ne me rappelle plus son nom. (Son père vient à la rescousse), c’est Touguenseft, Aït Toudert dans les Ouacifs.

Mais c’est bientôt fini nos vacances, on doit rentrer lundi.

 

Vous auriez certainement aimé être à l’heure actuelle à Sidi Moussa qu’en vacances ?

C’est sûr. Etre en sélection, c’est le rêve de tout joueur. C’est l’aboutissement. Evidemment que j’aurais aimé être en EN à Sidi Moussa, préparant le Mondial, mais c’est aussi ça le mektoub. Aussi, faudrait-il que je plaise au staff technique.

 

Vous étiez sur les tablettes de Vahid…

Officiellement, non. Personne n’est venu me voir pour me dire de me préparer à une éventuelle convocation.

 

Mais dans la presse, sur les forums, on parlait beaucoup de vous. Tout ce beau monde était sûr que vous seriez en EN…

En toute franchise, moi aussi, j’ai cru en mes chances. J’ai eu des échos qu’on s’intéresse à moi en sélection, mais aucune approche officielle, encore moins un contact. Ce sont juste des gens qui sont venus recueillir des informations me concernant avec une promesse qu’on me fera appel en sélection, sans suite.

 

Cela ne vous a-t-il pas gêné qu’on parle de vous en sélection, mais en fin de compte, aucune convocation ne vous parvient…

Non, absolument pas. Moi, je crois aux faits. Au concret, tant qu’aucun officiel de la fédération ou un membre du staff technique ne m’a pas appelé, je ne prends pas au sérieux ce qu’on me dit.

 

Vous attendez-vous à une sélection ?

Je vous mentirais si je vous dis non. Je pense que j’ai réalisé une bonne saison à Metz, et quelque part, au fond de moi-même, j’attendais qu’on me rende visite et qu’on se donne la peine de me voir.

 

Déçu que cela ne se soit pas fait…

Du tout, je me dis que tout est question de mektoub. Chaque chose en son temps. Et puis, j’ai encore le temps.

 

Vous espérez toujours faire partie de la sélection…

C’est un rêve que je veux réaliser, c’est le couronnement de ma carrière. A 25 ans, je pense que c’est le moment d’y être.

 

Pas au Mondial…

Oui, je sais que c’est impossible et que l’entraîneur national a fait son choix.  Même si on m’avait convoqué et que je n’irai pas au Mondial, je comprendrai cela. C’est du ressort de l’entraîneur, il a un groupe avec lequel il travaille, il ne veut pas chambouler son équipe.

 

Vous jouez au milieu de terrain. Vous savez que la concurrence est rude à ce poste…

Oui, je sais. Il y a de bons éléments qui sont présents en sélection, mais, franchement, la concurrence ne me fait pas peur.

 

Bentaleb et Mahrez ont rejoint la sélection sur le tard, Mahrez n’a pas encore joué son premier match… (Il nous coupe.)

C’est un choix du sélectionneur, il a ses raisons. S’il a agi ainsi, c’est qu’il a jugé que ces joueurs méritent d’y être.

 

Vous ne vous dites pas que vous auriez mérité au moins qu’on vienne vous voir dans un match…

C’est sûr que si on a supervisé un de mes matches, j’aurai ma chance de disputer une place en sélection. Cela ne s’est pas fait, on ne doit pas se lamenter, il faut continuer à travailler et attirer l’attention sur soi.

 

Avec Metz en L1, vous serez plus exposé sur le plan médiatique…

Disons que j’aurai plus de chances d’être vu et mieux exposé médiatiquement.

 

Donc, vous confirmez que vous allez rester à Metz…

Oui, je suis sous contrat avec ce club et c’est sous ses couleurs que je vais jouer en L1.

 

Ça se passe bien avec ce club…

Parfaitement. On a réalisé une très belle saison. On avait assuré l’accession pratiquement à la fin de la phase aller. On avait beaucoup d’avance sur nos adversaires.

 

Cela vous a permis de faire une phase retour sans pression…

Effectivement, nous avons joué plus libérés.

 

Il y a deux ou trois années, vous avez failli signer à l’ESS avant de vous rétracter…

Oui, c’est ça. C’est en 2012. Je me suis présenté à Sétif pour signer mon contrat. Les dirigeants m’ont rencontré en France et j’ai trouvé leur discours attirant.

 

Qu’est-ce qui vous a empêché de signer alors ?

Un malentendu. Un gros malentendu pour moi. On s’est mis d’accord, on m’a remis un chèque, et le lendemain j’ai été à la banque où je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas d’argent. Je me suis alors dit : ça commence bien. J’ai remis le chèque et j’ai illico presto quitté les lieux.

 

Sans donner une autre chance aux dirigeants de l’ESS…

Il fallait qu’on soit francs avec moi dès le départ. J’ai constaté que ce n’était pas le cas, j’ai alors décliné l’offre.

 

Et vous êtes allé signer à Metz

Oui, c’est ça.

 

Ne pensez-vous pas que si vous étiez restés à l’ESS, vous seriez à présent en sélection ?

Peut être que oui, peut être que non. C’est vrai, quand j’ai décidé dans un premier temps de venir jouer en Algérie, c’était effectivement pour me rapprocher de la sélection, mais je ne pouvais pas supporter certaines choses, c’est plus fort que moi.

 

Il n’y avait que l’offre de l’ESS en Algérie…

C’était suffisant à mes yeux pour renoncer au projet de jouer en Algérie.

 

Vous ne regrettez pas d’avoir rejoint Metz au risque d’être loin des yeux des Verts…

C’est un beau risque que j’ai pris. Avec Metz, j’ai vécu une expérience exaltante avec à la clé l’accession en Ligue 1. Après, c’est vrai que, médiatiquement, je n’étais pas bien exposé pour attirer les regards sur moi. Je pense que ce n’est que partie remise. Tôt ou tard, je ferai partie de l’EN.

 

Peut-être après le Mondial…

Je le souhaite vivement. Il y aura une nouvelle équipe technique à la tête de la sélection, cela va me permettre d’avoir enfin ma chance et de disputer les éliminatoires de la CAN.

H. B. 

 

«J’ai failli jouer à l’Entente»

«On m’a parlé de l’intérêt de Vahid, mais sans suite»

 

«Il y aura une nouvelle équipe technique à la tête de la sélection, cela va me permettre d’avoir enfin ma chance et de disputer les éliminatoires de la CAN»

Bio express

 

C’est le 18 novembre 1988 qu’Ahmed Kashi a vu le jour en France. En parallèle à sa scolarité, le jeune joueur dont les parents sont originaires des Ouacifs va suivre le foot et s’inscrit au CS Louhans-Cuiseaux, avant de rejoindre La Berrichonne de Châteauroux en 2007. A 19 ans, il joue avec ce club son premier match en L2 face à Reims. Une belle aventure débutera alors, car cela va le conduire, trois années plus tard, à Metz où il s’affirme également titulaire et arrive à accéder en L1. Ahmed Kashi était tout près de rejoindre la sélection algérienne avant que Vahid Halilhodzic ne décide de garder le même groupe qu’il a sous sa coupe pour aller avec au Mondial. A 25 ans, le jeune Kashi est en train d’écrire son parcours dans le foot. Il ne fait que débuter.

 

 

Tags:

Classement