Rencontré avant-hier aux alentours du stade Ahmed Zabana, Abdelhafid Belabbes a accepté de se livrer, se permettant de donner plus de précision sur le mal dont souffre son club sous la tunique de la société Hyproc.
Que devient Belabbes depuis son retour de La Mecque ?
Je passe mon temps avec la famille, avec les amis sans oublier de suivre tout ce qui touche le football algérien et bien entendu le Mouloudia. Je ne peux que remercier Dieu.
Pour parler du Mouloudia, quels sont les enseignements à tirer de sa préparation ?
Je pense que le club a fait jusqu’à présent un bon recrutement, un recrutement de qualité. Je peux dire que les dirigeants sont conscients qu’il va falloir engager un gardien de but et un attaquant chasseur de buts. S’ils arrivent à combler ce manque, ce serait un recrutement parfait. Pour l’instant, ce recrutement correspond à la grandeur de ce club qu’est le MCO, il ne faut point oublier que le Mouloudia reste un grand club. Pour précision, ce n’est pas réussi à cent pour cent, mais c’est un recrutement acceptable. Il ne leur reste qu’à travailler.
Sauf qu’en parallèle, les problèmes administratifs n’ont pas l’air de quitter le club…
Pour un club qui se respecte, il faut toujours engager un entraîneur avant de commencer le recrutement. Ce n’est pas au milieu de la préparation comme on voit aujourd’hui sachant que jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas d’entraîneur. Heureusement que Tahar est là, c’est un technicien, il a pu combler ce problème qui n’a pas lieu d’être. Grâce à son expérience, il ne faut pas oublier ses passages avec l’USMBA, avec Paradou, avec Biskra et le MCO aussi. Donc, grâce à son expérience, il a pu préparer l’équipe avec deux stages dont le premier a été fait à Oran.
Comment cerner le problème, selon vous ?
Le club a besoin de stabilité et de sérénité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On voit bien que l’absence d’un entraîneur et toutes ces rumeurs colportées un peu partout, ne font que perturber l’équipe. Le problème se pose à mon avis au niveau de la composante des dirigeants. C’est vrai qu’avec l'arrivée de la société (Ndlr : Hyproc), les responsables avaient besoin d’une période de transition sauf que cette phase de transition n'était pas sur la bonne voie. Car tu ne peux pas faire une phase pareille avec des cadres de la société s’ils n’ont pas la moindre notion en sport ou en football. Je vois qu’aujourdhui, la société a changé en faisant appel à d’anciens joueurs. Je pense qu’il fallait cerner ce problème d’abord.
Donc, le club n’avait pas besoin de ce genre de dissonances.
Tout à fait, maintenant je vois que les choses pourraient bien avancer. Quand on fait appel à des anciens joueurs ou des anciens dirigeants, les choses pourraient avancer dans le bon sens pour le MCO. Je dois préciser une chose…
-Allez-y…
Je l’ai toujours dit, au MC Oran il y a trois anciens joueurs qui ont la capacité de diriger l’équipe, Tahar bien sûr, mais aussi Omar Belatoui et Mecheri Bachir. Et ça concerne l’aspect technique, l’aspect organisationnel, ou administratif si vous voulez, je dois citer Tedj Bensaoula, Lakhdar Belloumi et Abdelhafid Tasfaout de par leur statut, ils peuvent apporter beaucoup pour le club.
A votre avis, le projet de formation verra-t-il le jour ?
Là aussi, il faut des compétences, ce ne sont pas les techniciens qui manquent mais il faut des compétences. Parce qu’il faut le dire, depuis 2010, c’est la catastrophe chez les jeunes et c’est dans tous les domaines. Il faut consacrer beaucoup d’efforts pour la réussite de ce projet. Ce n’est pas en gagnant le championnat d’Oranie (Ndlr : au niveau de wilaya) qu’on peut parler de formation, la finalité, c’est former des jeunes et donner de grands joueurs à l’équipe fanion. En Algérie, seule l’Académie de Paradou arrive à le faire. La création d’une formation pour faire payer aux jeunes cinq mille dinars, c’est récolter du vent.
L. M. A.