Petkovic : le défi tactique malgré l’absence d’Isak

Publié le : 29 Mai 2025

 

Le sélectionneur national Vladimir Petkovic se préparait à affronter, le 10 juin prochain à Solna, l’un des duos offensifs les plus redoutés d’Europe : Alexander Isak et Viktor Gyökeres. 

Finalement, le danger ne sera que partiel : l’attaquant de Newcastle, auteur de 23 buts et 6 passes décisives cette saison en Premier League, a déclaré forfait en raison d’une blessure à l’aine contractée lors du dernier match contre Everton. Il est contraint au repos et ne sera pas de la partie face aux Verts. La Suède, déjà privée de Dejan Kulusevski, opéré d’un genou à la mi-mai avec Tottenham, doit revoir ses plans. Pour pallier ces absences, le sélectionneur suédois a convoqué Jordan Larsson (FC Copenhague), coéquipier de Chiakha, et fils du légendaire Henrik Larsson, ainsi que Gustaf Nilsson, attaquant du Club Bruges. Deux profils intéressants mais loin d’avoir le poids d’un Isak, pressenti comme le «poison» principal de la défense algérienne. À cela s’ajoute la présence de trois nouveaux visages dans l’effectif scandinave : Axel Norén (Mjällby), Victor Eriksson (Hammarby) et Alexander Bernhardsson (Holstein Kiel). Une Suède en partie remaniée, mais qui reste dangereuse, notamment avec Gyökeres, auteur de 54 buts cette saison toutes compétitions confondues avec le Sporting CP.

 

Premier vrai test européen

Pour Petkovic, ce rendez-vous face aux Bleu et Jaune constitue le premier vrai match de haut niveau depuis sa prise de fonctions en mars dernier. Conscient du défi, le technicien bosniaque avait envisagé de reconduire un schéma à trois centraux pour contrer le duo Isak-Gyökeres. Le forfait du premier va-t-il modifier ses plans ? Rien n’est moins sûr, car la Suède reste une équipe portée sur l’offensive. Les Algériens gardent un souvenir amer de leur dernier affrontement à Malmö en novembre 2022, perdu 2-0 sous l’ère Belmadi. Une rencontre durant laquelle la défense des Verts avait été dépassée dans tous les compartiments de jeu.

Petkovic, qui a supervisé et analysé la Suède par vidéo, a déjà affiché la couleur : «Respecter l’adversaire, oui, mais imposer notre style de jeu aussi. On veut que ce soit l’adversaire qui s’adapte à nous. Ce qui compte, ce sont les principes du jeu, pas la position précise d’un joueur. L’essentiel, c’est que chacun connaisse son rôle et donne tout pour ce maillot, car les supporters le méritent», a-t-il declaré mardi dans son interview sur le site de la FAF.

Autrement dit, la philosophie prime sur les noms. Si la tactique initiale en 3-5-2 devait être appliquée, elle pourrait être maintenue, voire légèrement ajustée vers un 3-4-3 en fonction de l’évolution du match et des atouts à exploiter.

 

Une opposition révélatrice

Le sélectionneur l’a souligné : «Nous jouons souvent contre des adversaires très en forme dès le début du match. Il faut donc tenir 90 minutes à haute intensité. La première mi-temps permet de jauger, la deuxième d’ajuster. Heureusement, j’ai des joueurs de qualité capables de faire la différence en cours de match.»

Pour Petkovic, cette double confrontation de juin (le Rwanda le 5, la Suède le 10) est une étape charnière. «Ma philosophie, c’est de bien travailler aujourd’hui pour être meilleur demain. Le match suivant est toujours le plus important. Notre objectif à court terme, c’est de bien jouer en juin, puis d’aborder les qualifications à la Coupe du monde de septembre avec la meilleure dynamique possible», explique-t-il une partie de sa vision des choses.

Malgré l’absence d’Isak, l’Algérie devra se montrer solide, appliquée et surtout capable de hausser son niveau contre une équipe suédoise certes amoindrie, mais jamais à sous-estimer. Ce premier véritable test européen pour Vladimir Petkovic en dira long sur l’identité de jeu qu’il souhaite insuffler à l’équipe nationale. Il sera également révélateur du véritable niveau de notre système défensif, appelé à tenir le choc lors d’une CAN 2025 qui s’annonce particulièrement relevée, face à des prétendants déterminés à vendre chèrement leur peau.

S. M. A.