Menad : «Chaouchi va peut-être tirer les penaltys»

Publié le : 7 Octobre 2012

Depuis qu’il a pris l’équipe en main, les Mouloudéens ont retrouvé leur football. L’ancien goleador des Verts des années 80 croit dur comme fer que le Mouloudia va revenir en force. Dans cet entretien que nous avons réalisé juste après l’entraînement d’hier, Djamel Menad répond à toutes nos questions avec beaucoup d’humilité. Il parle de tout ce qui concerne le MCA. Ecoutons-le.  

- Tout le monde est unanime à dire que c’est le meilleur match du Mouloudia depuis le début de la saison. Qu’en pensez-vous ?
- C’est ce qu’ont m’a dit. C’est notre meilleur match depuis le coup d’envoi du championnat. Il faut savoir que le résultat ne reflète pas la physionomie du match. Avec tous mes respects à l’équipe de la JSMB et ses supporters, on aurait pu gagner la rencontre avec un score lourd sans que personne crie au scandale. C’est vrai qu’on a réalisé un bon match, mais il reste beaucoup de chose à peaufiner.
- Vous ne pensez pas que le tournant du match était ce penalty raté par Hachoud ?
- Non, je ne suis pas d’accord. Ce n’était que le début de la rencontre et on aurait pu marquer bien avant. Ce que je retiens de ce penalty raté, c’est la réaction de mes joueurs après le ratage. On s’est créé deux à trois occasions de marquer. Ce qui montré que sur le plan mental, cela ne nous a pas bloqué pour qu’on joue notre football.
- En tant que technicien et ancien joueur, comment expliquez-vous ces ratages aux penalties ?
- Je pense que nos joueurs, que ce soit Babouche ou Hachoud, étaient énervés et non concentrés. C’est pour cette raison qu’ils ont raté les penalties. Quand vous voyez l’élan que prend Ronaldo pour tirer les penalties, vous comprenez que tout cela est calculé, c’est ce qui manque à nos joueurs. Cela ne veut pas dire que je vais exclure Babouche et Hachoud, car, moi aussi j’ai raté des penalties.  
- C’est quoi le remède ?
- Le remède est simple. C’est de programmer après chaque séance des tirs au but comme je l’ai fait la veille du match contre la JSMB. On a tiré, je crois, 70, malheureusement, cela n’a pas suffi pour qu’on transforme notre penalty. Je sais une chose, avec le temps, on va trouver cette réussite.
- Après que Hachoud eut raté le penalty, nous avons remarqué que vous avez dit quelques mots à vos adjoints. Peut-on savoir ce que vous avez dit ?
- J’ai dit : «Ce n’est pas possible, je crois que c’est la guigne et la poisse qui nous poursuivent.»
- Après le match, nous avons appris que les joueurs ont voté pour que Chaouchi tire les penalties, est-ce vrai ?
- Effectivement, Chaouchi est venu me voir pour me dire qu’il veut tirer les penalties. Comme vous le savez, Chaouchi est un gagneur et il voulait gagner ce match.
- Qu’avez-vous répondu ?
- Je lui dis seulement, incha Allah.
- On comprend par là que c’est lui qui va tirer les penalties ?
- C’est possible, mais c’est un risque. Imaginer qu’il rate son tir et que le gardien adverse lance son coéquipier, on va le payer certainement cash. En tous les cas, après les séances de tirs au but, c’est moi qui choisirais les tireurs.
- Passant à votre système de jeu. On a constaté que vous avez opté pour le 3-5-2, pourquoi ?
- Je vais vous dire une chose, le système de jeu change à tout moment, il est flexible. Même en une seule rencontre, on peut évoluer avec trois stratégies de jeu. Cela dit, le choix du système dépendra de l’adversaire. Le plus important pour moi, c’est la manière avec laquelle on aborde nos rencontres et surtout le placement sur le terrain. Comme vous l’avez constaté, on est en nette progression.  
- Contrairement au 3-5-2 de Rabier, l’équipe a bien réagi avec vous. C’est quoi le secret ?
- Je ne vais pas dire que j’ai la baguette magique, mais je dirais que j’ai trouvé une complémentarité au milieu de terrain. Ce n’est pas normal qu’un Ghazi ne joue pas alors qu’il est l’un des meilleurs joueurs du championnat. Les Metref et Kacem, même s’ils sont encore loin sur le plan physique, sont indispensables. Ce trio est la colonne vertébrale de l’équipe.   
- On a remarqué aussi que même Chaouchi ne dégage plus le ballon. Est-ce que ce sont vos consignes, surtout que lors des premiers matchs, il perdait beaucoup de balles à cause de ses dégagements ?
- Oui, c’est moi qu’il lui avait demandé de ne plus faire de longues passes. Lorsque Djallit est entre trois défenseurs, il ne peut rien faire. Donc, je suis pour la construction de l’attaque à partir de la défense, mais de temps à autre il doit tenter le coup lorsqu’il voit que son attaquant peut réussir son coup.
- Malgré le bon rendement de l’équipe, vous n’avez pas encore réalisé votre première victoire avec le Mouloudia ?
- Ne vous inquiétez pas, ça va venir. Mon objectif n’est pas de réaliser ma première victoire, mais de construire une équipe solide. Comme je vous l’ai dit, j’ai trouvé la bonne formule au milieu de terrain, il me reste les deux autres compartiments pour ensuite balayer tout ce qui sera sur notre passage.
- La trêve va-t-elle arranger les affaires pour que l’équipe soit plus forte ?
- Je ne vous cache pas que j’aurais aimé partir en stage en Tunisie pour recharger les batteries et rattraper le retard sur le plan physique, malheureusement, la ligue a avancé la journée du 28 au 24. En tous les cas, on va se contenter du travail qu’on va effectuer ici à Alger pour améliorer l’équipe sur tous les plans. Je sais qu’au fil des matches, l’équipe aura un meilleur rendement.
- Face à l’USMBA vous êtes obligés de gagner le match pour rester parmi le peloton de tête…
- Certes, on est obligés de gagner nos matches, mais le plus important, c’est la manière. Le public vient au stade et il paye son ticket pour voir du spectacle. On est obligés de lui offrir un beau spectacle et avec des résultats probants.
- Parlons maintenant d’un sujet qui a tenu en haleine les supporters, qui n’est autre que la signature du protocole d’accord avec Sonatrach. Quel est votre point de vue ?
- Je pense que c’est la meilleure chose qui puisse arriver au Mouloudia, un club qui a énormément souffert sur le plan financier ces dernières années. Il faut que le club profite de la venue de Sonatrach pour devenir l’un des meilleurs du continent.
- Les problèmes d’argent étaient la cause du mauvais rendement des joueurs. Avec la venue de Sonatrach, vous allez travailler dans de bonnes conditions…
- Absolument. Lorsqu’il n’y a pas de problèmes d’argent, l’entraîneur se concentre uniquement sur le travail et c’est pareil pour les joueurs. À vrai dire, chacun aura son rôle dans le club. Comme dit l’adage, l’argent c’est le nerf de la guerre et, pour réussir nos objectifs, il faut mettre le paquet pas seulement sur le plan des résultats, mais aussi pour construire un centre de formation, un stade pour que le club devienne un vrai professionnel.
- Tout le monde sait que l’avenir de l’entraîneur dans un club c’est les résultats. Admettons que vous réalisiez un bon parcours avec le MCA, êtes-vous le genre d’entraîneur qui peut rester des années dans un club ?
- Je suis un entraîneur qui aime travailler à long terme, mais tout dépendra du projet. Je suis une personne logique et pragmatique. Je suis contre l’idée de limoger des entraîneurs comme on change nos chemises. Il n’y a pas mieux que la stabilité. Le meilleur exemple est Alex Ferguson qui est depuis plus de 25 ans à Manchester United. Mais d’un autre côté, je suis contre le recrutement d’entraîneurs qui n’ont même pas un diplôme, et là je parle des étrangers. Cela ne veut pas dire que je suis contre les étrangers, mais il faut ramener les meilleurs.
- Certains joueurs refusent le banc, vous ne craignez pas que cela risque d’influer négativement sur le rendement de l’équipe ?
- Personne ne peut me dicter sa loi. Je ne suis pas venu au Mouloudia pour faire le gendarme, chacun doit assumer sa responsabilité, mais je ne vous cache pas que j’ai constaté qu’il y a un bon état d’esprit dans le groupe et le fait qu’il y ait une grande rivalité et de la concurrence est une bonne chose pour l’équipe. J’ai expliqué aux joueurs que le jour des matchs je choisis les meilleurs et ils ne seront que 11 pas 20. Donc, chacun doit cravacher pour faire partie des onze rentrants. Ce qui est sûr, je ne lèserai personne.  
- Quelles sont vos relations avec les supporters ?
- J’entretiens de bonnes relations avec les supporters du MCA. Il y a un respect mutuel entre nous. Je sais qu’ils ont mal digéré la défaite contre l’USMA, mais je leur promets qu’au match retour ça sera une autre paire de manches, car le Mouloudia va montrer un autre visage. Je leur demande de continuer à soutenir l’équipe et, incha Allah, on va leur offrir de la joie et du plaisir à la fin de cette saison.
M. Z.