MCA : Mokwena dépose sa marque, mais…

Publié le : 27 Octobre 2025

Arrivé dans un contexte compliqué, Rhulani Mokwena n’a pas tardé à imposer sa rigueur et son style. Invaincu en neuf rencontres toutes compétitions confondues, le technicien sud-africain réussit à maintenir le MCA sur une dynamique positive ; en dépit d’un effectif amputé, en manque de préparation et de recrues.

 

Quand Rhulani Mokwena a posé ses valises à Alger, il a découvert un Mouloudia d’Alger en pleine mutation. Sa mission était loin d’être facile. Il devait faire face à tout et répondre présent sur plusieurs fronts.

 

Gros chantier à son arrivée

 

Entre les joueurs convoqués en sélection, les blessures précoces de Mohamed Bangoura et Abdelkader Menezla, et un mercato inachevé, le Sud-Africain a dû improviser dès les premiers jours. Ses demandes précises tel qu’un défenseur axial, un arrière gauche, des profils comme Mailula ou Mrezigue, tous sont restées sans suite, faute de licences disponibles. Le club n’a pas non plus pu concrétiser les arrivées de stars que les supporters mouloudéen réclamaient.

 

Invaincu sans Ounas ni Belaïli…

 

Cela à l’image d’Adam Ounas ou Youcef Belaïli, pour ne citer que ces deux-là, mais qui étaient pourtant séduits à l’idée de rejoindre le Doyen. Malgré ce contexte défavorable, Mokwena a su préserver la compétitivité de son équipe. En neuf matches, il n’a connu aucune défaite. Cinq victoires et 4 nuls, dont une qualification méritée mais laborieuse face à Colombe Sportive du Sud en Champions League.

 

Pas encore séduisante, son équipe reste solide

 

Loin du football chatoyant qu’il prône, son MCA reste solide, compact et difficile à battre. L’entraîneur mise avant tout sur la discipline tactique, la gestion des temps faibles et la capacité de ses joueurs à répondre physiquement dans les duels. Conscient du manque de rythme de plusieurs cadres arrivés tardivement, à l’image de Boussouf et Ferhat, Mokwena n’a pas hésité à injecter du sang neuf. Les jeunes Hamadouche, Anatouf, Dendaoui et surtout Benhaoua, désormais indiscutable, illustrent parfaitement cette politique audacieuse.

 

Choix risqué mais payant avec les jeunes

 

Ce choix, risqué sur le papier, a permis au MCA de maintenir une cohérence collective tout en construisant l’avenir. Certes, le Mouloudia n’a pas encore trouvé son plein régime, mais il avance. Les enchaînements s’affinent, la cohésion s’installe et la rigueur défensive reste une constante. Avec le retour progressif des blessés et une meilleure condition physique, le groupe devrait rapidement franchir un cap.

 

Rhulani ne s’enflamme pas, il se soucie de construire encore

 

Mokwena, lui, ne s’enflamme pas. Il construit patiemment, convaincu que les bases posées aujourd’hui porteront leurs fruits dans la durée. Critiqué pour le manque de spectacle, Mokwena répond par les résultats. Le Doyen n’a peut-être pas encore le visage d’un prétendant au sacre, mais il possède un entraîneur capable de bâtir un collectif solide dans l’adversité. Et dans le football, c’est souvent le signe d’un grand avenir. Toutefois, ce bilan immaculé ne doit pas masquer le grand « mais » soulevé par les fans et les observateurs. Malgré la solidité retrouvée et les bases tactiques posées, le Mouloudia d'Alger n'a pas encore retrouvé l'allant et le football chatoyant attendus par son public. Le style est pragmatique, les victoires sont laborieuses, et l'unanimité se fait sur ce point le MCA de Mokwena n'est pas encore l'équipe spectaculaire, capable de dominer ses adversaires et de défier les ténors du continent africain. Le technicien sud-africain a réussi la première étape, celle de la reconstruction et de la résilience. La prochaine, qui conditionnera l'ambition de sacre, sera de transformer cette armure en une machine à gagner, à la fois solide et séduisante.

A.Z.