Hadid : «J’ai beaucoup mûri»

Publié le : 6 Octobre 2025

Appelé pour la première fois en sélection nationale A’, le gardien Mohamed-Idir Hadid revient avec nous sur son parcours, ses moments difficiles, ses ambitions avec la JS Kabylie et ses rêves sous le maillot national.

 

Tout d’abord, félicitations pour cette première convocation en équipe nationale A’. Comment avez-vous vécu ce moment ?

Merci beaucoup. Franchement, c’était un moment très particulier. Quand j’ai reçu la convocation, j’ai ressenti beaucoup d’émotion. On rêve tous de ce genre de moment, surtout quand on sait d’où on vient et les efforts qu’on a dus fournir. Porter les couleurs nationales, même avec la sélection A’, c’est une immense fierté. Je remercie Dieu, ma famille, mes coéquipiers et, bien sûr, la JSK, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.

 

Vous rejoignez la sélection A’, dans un contexte où la concurrence est forte. Quel est votre état d’esprit ?

Je viens avec beaucoup d’humilité, mais aussi avec de l’ambition. Je sais qu’il y a de très bons gardiens ici, des joueurs qui ont beaucoup d’expérience. Mon objectif, c’est d’apprendre, de progresser et de montrer que je mérite ma place. Je veux prouver que les efforts faits avec la JSK n’ont pas été vains.

 

Cette convocation est le fruit de vos performances régulières avec la JSK. Depuis la saison passée, vous avez beaucoup progressé. Comment expliquez-vous cette évolution ?

C’est vrai, j’ai beaucoup mûri. La saison dernière, j’ai eu ma chance à un moment où l’équipe traversait une période difficile et où Gaya Merbah était indisponible. J’étais relégué au statut de troisième gardien, mais j’ai continué à travailler sérieusement jusqu’au jour où j’ai eu ma chance. J’ai essayé de la saisir avec courage et concentration. Depuis, je n’ai plus lâché. J’ai travaillé dur à l’entraînement, j’ai écouté les conseils du staff technique et de mes coéquipiers plus expérimentés. Le poste de gardien de but, c’est avant tout une question de mental. Et je pense que j’ai gagné en sérénité et en confiance.

 

Pourtant, au début, une partie du public n’était pas tendre avec vous. Certains supporters réclamaient même votre départ…

Oui, c’est vrai. Je m’en souviens très bien. Ce sont des moments difficiles pour un jeune joueur. Quand tu entends des critiques, parfois injustes, tu peux facilement perdre confiance. Mais moi, j’ai choisi de ne pas répondre, de travailler en silence. Avec le temps, j’ai compris que le meilleur moyen de convaincre, c’est sur le terrain. Aujourd’hui, les mêmes supporters qui me critiquaient viennent me féliciter après les matchs. Et ça, c’est ma plus belle récompense.

 

À ce moment-là justement, on réclamait le recrutement d’un nouveau gardien après la blessure de Gaya Merbah. Comment aviez-vous vécu cette situation ?

Oui, je m’en souviens très bien. C’était une période compliquée, parce que les gens doutaient de ma capacité à tenir la cage de la JSK. Certains disaient qu’il fallait recruter un gardien plus expérimenté, et je peux les comprendre : ils voulaient le meilleur pour leur club. Mais moi, je savais ce dont j’étais capable. Je me suis dit que c’est le moment de prouver que je mérite ma place. J’ai travaillé encore plus, sans parler, sans répondre. Et petit à petit, les matchs m’ont donné raison. Cette période m’a beaucoup forgé mentalement.

 

Vous êtes de la région et enfant du club. Que représente pour vous le fait de porter les couleurs de la JSK ?

C’est quelque chose de très fort. La JSK, c’est plus qu’un club pour moi, c’est une école de vie. J’y ai grandi, j’y ai tout appris. Défendre les couleurs de mon club de cœur, c’est un honneur et une fierté. Mais c’est aussi une grande responsabilité, parce qu’en tant qu’enfant du club, les attentes sont encore plus grandes. Les supporters veulent te voir briller, mais ils ne te pardonnent rien. Je le sais, et c’est pour ça que je donne tout à chaque match. Je veux rendre à la JSK ce qu’elle m’a offert.

 

Justement, ressentez-vous une pression particulière du fait d’être un joueur de la JSK ?

Quand tu portes ce maillot, tu ressens quelque chose de spécial. Ce n’est pas seulement du football, c’est une histoire, une culture, un symbole. Il y a cette fierté d’appartenir à un public passionné, mais aussi cette pression permanente de représenter dignement la région. Parfois, ce n’est pas facile, mais c’est aussi ce qui te pousse à te surpasser. La JSK, c’est la mentalité du courage et de la dignité. Et j’essaie de la représenter du mieux possible.

 

Vous êtes aujourd’hui titulaire indiscutable à la JSK. Comment gérez-vous cette responsabilité?

Être gardien de la JSK, c’est une grande responsabilité, parce que ce club a une histoire, un public exigeant et une culture de la gagne. Quand on porte ce maillot, on doit être à la hauteur. Chaque match est un test. Je me dis toujours que je dois honorer la confiance de l’entraîneur et de mes coéquipiers. J’essaie aussi d’être un leader calme derrière, de parler, de guider la défense. Un bon gardien, ce n’est pas seulement des arrêts spectaculaires, c’est aussi de la communication et de la constance.

 

Après un début de saison un peu mitigé, la JSK a retrouvé son niveau avec quatre victoires consécutives, dont deux en Ligue des champions. Comment expliquez-vous ce retour en force ?

On a traversé une période compliquée en début de saison, c’est vrai. Mais dans le vestiaire, on n’a jamais douté. On savait qu’il fallait juste du temps pour que le groupe se mette en place et retrouve la confiance. Les quatre victoires de suite, dont les deux contre Bibiani Gold Stars, montrent que la JSK est sur le bon chemin. On a retrouvé nos repères, notre solidarité, et, surtout, notre efficacité. Maintenant, il faut garder cette dynamique et continuer à progresser.

 

Vous avez disputé le match aller contre Bibiani Gold Stars malgré la fièvre. On vous a vu très concentré et décisif. Pouvez-vous nous en parler ?

Oui, c’est vrai. La veille du match, j’avais de la fièvre, je ne me sentais pas bien du tout. Le staff m’a laissé le choix, mais je ne pouvais pas imaginer laisser l’équipe dans un match aussi important. J’ai serré les dents, j’ai tout donné et, heureusement, on a gagné sans encaisser. C’était un moment fort, parce qu’il symbolise ce que je ressens pour ce club.

 

Vous affronterez maintenant l’US Monastir au prochain tour. Comment aborderez-vous cette double confrontation ?

Avec beaucoup de sérieux et d’humilité. L’US Monastir est une très bonne équipe et elle réalise de bons résultats en championnat cette saison. Ce sera un test difficile, mais nous avons confiance en nos capacités. L’objectif est d’aller le plus loin possible dans cette Ligue des champions et offrir de la joie à nos supporters. On sait qu’ils attendent beaucoup de nous, et on va tout faire pour les rendre fiers.

 

Parlons des ambitions de la JSK cette saison. Le club est-il capable de remporter le titre cette saison?

La JSK doit toujours viser haut. C’est un club qui a une histoire, un palmarès,et une base de supporters immense. L’objectif, c’est de jouer le titre jusqu’au bout et de retrouver la place qui est la nôtre, tout en réalisant un bon parcours en Ligue des champions. On sait que ce ne sera pas facile, car le championnat est très disputé, mais nous avons un effectif solide et un groupe uni. Si on garde la même rigueur et la même mentalité, je suis convaincu qu’on peut accomplir de grandes choses cette saison.

 

Et sur le plan personnel, quels sont vos propres objectifs pour cette saison ?

Personnellement, je veux continuer à progresser, à gagner en expérience et en régularité. Mon premier objectif est d’être constant dans mes performances et de garder un maximum de clean sheets. Ensuite, bien sûr, j’aimerais confirmer ma place parmi les meilleurs gardiens du championnat et continuer à attirer la confiance des entraîneurs nationaux. J’espère que cette convocation en A’ sera un tremplin pour aller plus loin, pourquoi pas un jour avec l’équipe nationale A.

 

Vous venez d’intégrer la sélection nationale A’. Pensez-vous déjà à franchir un cap et viser l’équipe nationale A ?

Bien sûr, c’est un objectif. Tout joueur rêve d’évoluer un jour avec l’équipe première. Mais je ne brûle pas les étapes. Pour l’instant, je veux apprendre ici, montrer que je mérite cette convocation et progresser au contact des meilleurs. Si je continue à bien travailler avec la JSK et à être régulier, je sais que tout est possible.

 

Un dernier mot pour les supporters de la JSK…

Oui, je veux les remercier du fond du cœur. Même quand c’était dur, je savais qu’ils aimaient ce club plus que tout. Aujourd’hui, je suis fier de défendre leurs couleurs. Je leur promets qu’on va tout donner pour les rendre heureux cette saison. La JSK mérite d’être tout en haut, et on va se battre pour ça.

M. H.