Un an déjà que Vladimir Petkovic a pris les rênes de l’Equipe nationale. Son premier anniversaire à la tête des Verts a été marqué par un stage réussi en mars dernier, avec deux victoires maîtrisées contre le Botswana (3-2) à Francistown et le Mozambique (3-0) à Tizi.
Un bilan positif, mais le sélectionneur bosnien le sait : la construction d’un groupe solide ne se joue pas que sur les résultats. Depuis cette fenêtre, son staff a basculé en mode observation, scrutant ses cadres tout en élargissant son champ de vision à de nouveaux profils. Fidèle à sa promesse faite lors de sa conférence de presse post-stage, le sélectionneur national a entamé une période de veille active. Son staff passe au crible les prestations des internationaux et des binationaux, avec un double objectif : renforcer le groupe avec de nouveaux visages lors du stage de juin, et éventuellement remplacer certains cadres, contraint de laisser au repos à l’occasion de cette fenêtre exclusivement amicale et de préparation.
Défection
C’est dans ce contexte que se pose la question de la disponibilité de trois joueurs clés : Youcef Belaïli, Ramy Bensebaïni et Mohamed Amine Tougaï. Les trois devraient être concernés par la Coupe du monde des clubs, qui débutera le 14 juin prochain aux États-Unis, soit seulement quatre jours après le match amical des Verts contre la Suède, prévu le 10 juin à Solna. Le Borussia Dortmund, club de Bensebaïni, sera évidemment mobilisé pour cette prestigieuse compétition, tout comme les voisins de l’Espérance de Tunis, qui représentent le continent africain. Or, les clubs engagés dans cette Coupe du monde sont censés entamer leur préparation dès le début du mois de juin, ce qui tombe en plein pendant le rassemblement des Fennecs. Une situation qui place Petkovic face à un dilemme.
La porte entrouverte pour une décision stratégique
C’est dans ce sens donc que le staff national étudie la possibilité d’accorder une dispense exceptionnelle à ces trois éléments. Si la FIFA décide d’imposer ou de recommander une libération anticipée des joueurs pour la Coupe du monde des clubs, le sélectionneur algérien n’aura sans doute pas d’autre choix que de composer sans eux.
Mais au-delà du cadre réglementaire, il y a un choix technique et stratégique à faire. Belaïli et Bensebaïni sont des piliers, mais à 32 et 29 ans respectivement, leur statut dans le groupe pourrait évoluer, notamment pour Tougai, déjà absent lors du dernier stage, et qui n’a pas vu arriver Naïr en catastrophe au CTN, ce dernier aimerait bien bénéficier d’une chance lors du premier match de juin prévu ici au pays avant le déplacement en Europe, Tougaï, encore lui, présente un cas encore plus particulier.
Tougaï entre incertitude contractuelle et enjeu sportif
Le défenseur central de l’Espérance est, en effet, en fin de contrat cet été et son avenir reste flou. Aucune prolongation n’a encore été signée, malgré plusieurs propositions sur la table notamment des pays du Golfe. Le joueur semble décidé à tenter une nouvelle aventure, et son départ est plus que probable. Ce flou contractuel pose la question de sa participation à la Coupe du monde des clubs. S’il quitte le club avant le tournoi, l’Espérance pourrait très bien faire sans lui… et Petkovic, lui, pourrait très bien faire avec. Autrement dit, Tougaï pourrait ne pas être retenu pour disputer ce Mondialito, ce qui le rendrait potentiellement disponible pour la sélection. Un détail important dans le casse-tête que doit gérer le staff national.
Une belle occasion de tester des alternatives
Dans l’éventualité où les trois concernés seraient laissés libres, cela ouvrirait la porte à l’expérimentation. Petkovic et ses adjoints pourraient en profiter pour donner du temps de jeu à de nouveaux profils, comme Naïr ou même Madani, ce dernier est considéré comme doublure de Bensebaïni, et l’absence de ce dernier devrait lui être profitable. D’autres noms circulent également en coulisses, notamment parmi les binationaux qui frappent à la porte depuis plusieurs mois, même si ces derniers ne jouent pas forcément dans l’axe de la défense.
Si la problématique semble réelle pour les joueurs défensifs, celle de Belaïli, en revanche, ne devrait pas poser de soucis, du moment que l’enfant d’Oran a perdu son ancien statut de joueur irremplaçable, devenu depuis son retour le mois dernier, une simple doublure pour Benrahma, Amoura et autres Gouiri. Ce prochain stage de juin, même sans matchs officiels, sera très important. Il permettra à Petkovic de tester de nouvelles associations, de créer des automatismes entre certains joueurs et surtout, de commencer à renouveler un groupe où plusieurs postes devront être renforcés à moyen terme.
Programme
Pour terminer, il est utile de rappeler que le calendrier du Mondialito, déjà fixé, prévoit un match dès le 16 juin entre l’Espérance de Tunis de Tougaï et Belaïli et les Brésiliens de Flamengo à Philadelphie, tandis que le 17 juin, Ramy Bensebaïni et le Borussia Dortmund feront leur entrée face à Fluminense à New Jersey.
S.M.A.