FIFA : L’éjection de Raouraoua préméditée ?

Publié le : 29 Mai 2015

« C'est un moment difficile pour le football, les supporteurs et la FIFA », a réagi le président de l'instance mondiale Sepp Blatter, après le nouveau scandale déclenché par l'arrestation de plusieurs responsables soupçonnés de corruption.

« De tels comportements n'ont pas leur place dans le football, et nous nous assurerons que ceux impliqués seront exclus du jeu », a ajouté Blatter dans un communiqué où il livrait sa première réaction.

A quelques jours du congrès de la FIFA et de l’élection prévue du nouveau président aujourd’hui, les douteuses transactions accomplies par l’instance du foot mondial ces dernières années refont surface pour venir ‘’perturber’’ des élections qui prenaient un sens bien précis.

A la tête de la FIFA depuis 1998, Blatter préparait sa réélection, mais ce qui s’est passé dans un luxueux hôtel suisse la matinée de mercredi a poussé l’UEFA à intervenir. Platini et son instance, à travers un communiqué, ont réclamé le report pur et simple du scrutin : « L'UEFA considère que le congrès de la FIFA devrait être reporté et que l'élection à la présidence devrait se dérouler dans les six mois », a expliqué à Varsovie Gianni Infantino, le SG, à l'issue d'une réunion du CE tenue à Varsovie en marge de la finale de l'Europa League. 

Nouvelle bataille entre Hayatou et Platini

Moins de 24 heures après cette tentative de l’UEFA à travers son SG de déséquilibrer Blatter, la CAF et Hayatou réagissent et apportent leur soutien indéfectible à Blatter, en souhaitant surtout le maintien des élections, histoire de titiller Platini. Cela s’est passé au cours de la réunion de la Confédération de mercredi à Zurich : « La CAF suit avec une attention particulière les évènements qui ont cours en ce moment dans la grande famille du football. Elle réaffirme son engagement à œuvrer et à coopérer pour la sauvegarde des valeurs éthiques et morales qui sous-tendent la pratique de ce sport, son organisation et son administration »,
explique l'instance dirigée par Issa Hayatou qui s’en mêle pour prendre une revanche qui lui tenait tant à cœur, le Camerounais n’ayant pas oublié l’immixtion du Français en novembre dernier dans la crise engendrée par le virus Ebola et le retrait du Maroc de l’organisation de la CAN. 

Les amis du Suisse 
Hier après le scandale et 24 heures avant le scrutin, les médias du monde entier se sont intéressés à ce qui se passe dans les coulisses de la FIFA. Un rapport allemand a décortiqué la situation et essayé d’établir une liste des principaux complices du Suisse. L’actualité des derniers mois serait, selon weser-kurier.de, un site allemand d’information, révélatrice de plusieurs indices. D’après eux, l’éjection de Raouraoua et d’Anouma du bureau exécutif de la FIFA aurait un lien avec les pratiques douteuses de la FIFA et de son patron. Ils vont plus loin en pointant du doigt les nouveaux venus, à savoir le Tunisien Bouchemaoui et Constant Omari, le Congolais, les accusant d’être de fidèles serviteurs de Blatter, rappelant les démêlés du Tunisien avec la justice dans le cadre de scandales bancaires en Suisse, ainsi qu’Omari, qui serait aussi l’un des pions utilisés par Blatter pour bloquer les réformes démocratiques à la FIFA.

Le rapport qui s’est contenté de cette information sans entrer dans le détail nous laisse entendre que tout ce qui s’est passé lors des cinq derniers mois était minutieusement calculé, et que le retrait de Raouraoua n’était en réalité qu’une partie d’une grande machination visant à conforter le Suisse dans son royaume.

A noter, enfin, que Sepp Blatter brigue un cinquième mandat à la présidence de la FIFA, face à un seul adversaire, le prince jordanien Ali bin Hussein, qui, dans un communiqué, a évoqué jeudi "un jour triste pour le football".

M. A.