L’Algérie hérite de la Jordanie, l’Argentine et l’Autriche : le bon, la brute et le truand

Publié le : 6 Décembre 2025

Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026 a placé l’Algérie dans un groupe J aussi inattendu qu’équilibré, aux allures de scénario western : la Jordanie en «bon», l’Argentine de Messi en «brute» et l’Autriche en «truand». 

Trois adversaires, trois styles, trois histoires qui s’entrecroisent, avec une entrée en lice face aux champions du monde et 2 des trois matches qui auront lieu au Texas... La Jordanie représente, a priori, le tirage le plus abordable pour les Verts. Un football du Moyen-Orient que l’EN connaît bien, un adversaire discipliné mais au niveau globalement moyen, dont les caractéristiques rappellent celles de l’Arabie saoudite ou de la Palestine. Le récent match contre les Saoudiens a d’ailleurs offert des enseignements précieux pour préparer ce duel, et l’Algérie pourrait encore affronter en mars ou en debut juin une sélection de la région pour affiner ses repères.

 

Messi reste Messi

 

La «brute», c’est évidemment l’Argentine de Lionel Messi. Certes, la star n’est plus le joueur stratosphérique qu’elle fut, et sa ferveur s’est quelque peu estompée aux USA. Mais Messi reste Messi : capable de dégainer à n’importe quel moment. Le public albiceleste a été rassuré ces dernières semaines en voyant des signaux positifs sur sa participation au Mondial. L’icône affrontera l’Algérie pour la deuxième fois, dix-huit ans après le match amical de Barcelone en 2007 (4-3). Surtout, l’EN ouvrira sa Coupe du monde face à l’Argentine, un choc qui impose une préparation spécifique. Il n’est pas exclu que la FAF programme, en mars, un sparring-partner sud-américain. Le Brésil, qui a herité du Maroc, apparaît comme l’adversaire idéal pour se rapprocher du style latino-américain fondé sur la vitesse d’exécution et la technicité.

 

Et puis, il y a «le truand» : l’Autriche. Un mot qui, dans l’histoire du football algérien, ne peut être dissocié de l’infâme «match de la honte» de Gijón, le 25 juin 1982. Ce jour-là, la RFA et l’Autriche ont tué le jeu dès la 10ᵉ minute, après un but de Hrubesch. Pendant 80 minutes, les deux équipes ont feint de jouer, assurant leur qualification commune et éliminant l’Algérie. Les spectateurs lançaient «embrassez-vous» dans les tribunes et scandaient « Argelia ! Argelia ! » Dans un mélange de colère et de dégoût. Cette combine en direct, jamais sanctionnée, poussera la FIFA à modifier les règles en imposant des derniers matchs de groupes joués simultanément. Une page sombre du football mondial, qui a privé les Verts d’un parcours historique.

 

Combine inoubliable

 

Durant cette même Coupe du monde, l’EN avait subi une défaite contre cette même sélection, un match où l’EN de Belloumi et Madjer est restée statique sans réaction, ce qui a fait dire à l’époque au peuple algérien que les Germaniques avaient ‘’empoisonné les nôtres’’ avant de subir le pire avec la fameuse combine. Quarante-quatre ans plus tard, l’Autriche revient sur la route de l’EN, avec cette fois une dimension strictement sportive. Un football germanique réputé pour sa puissance physique, sa rigueur et son intensité. Petkovic, qui a entamé son cycle mondial en juin dernier lors d’un match dense et ouvert contre la Suède (4-3), savait qu’il faudrait préparer ses joueurs à ce type d’affrontement.

 

D’ailleurs, la Suède présente plusieurs similitudes avec l’Autriche dans l’impact, le pressing et la verticalité, même si les contextes et les cultures de jeu diffèrent. Avec trois adversaires représentant trois continents et trois identités tactiques radicalement différentes, le défi pour les Verts est immense mais stimulant. Reste désormais à la FAF de calibrer une préparation cohérente, notamment en vue du choc d’ouverture face aux champions du monde. Une rencontre qui pourrait donner le ton d’un Mondial où l’EN aura tout à gagner. Attendons pour voir.

S.M.A