EN : le casse-tête de Petkovic pour le stage de juin

Publié le : 20 Avril 2025

Alors que le programme du stage de juin prend forme en coulisses, Vladimir Petkovic envisage d’élargir son groupe. Mais entre la fin du rêve Cherki-Akliouche, les incertitudes à plusieurs postes et l’absence de nouvelles têtes fortes, le sélectionneur devra sans doute faire avec les moyens du bord. 

Une gestion fine s’impose pour maintenir la progression entamée depuis son arrivée. Au sortir du dernier rassemblement de mars, Vladimir Petkovic s’était exprimé sans trop entrer dans les détails sur le programme estival des Verts. « On n’a pas encore établi le programme du mois de juin. Il y a déjà quelque chose, mais rien de concret. L’idée, c’est de prendre des joueurs en plus », avait-il déclaré, tout en rappelant que « les portes restent ouvertes pour tout le monde ». Depuis, le discours n’a pas changé, mais en coulisses, le travail a repris. La cellule de prospection a été réactivée, on suit l’évolution des joueurs déjà appelés dans leurs clubs respectifs, tout en gardant un œil sur quelques pistes extérieures, sans pour autant donner l’impression qu’un grand bouleversement se prépare.

Le seul changement et certitude pour l’instant, c’est le programme. La FAF a officialisé un match amical contre la Suède, prévu le 10 juin à Solna près de Stockholm. Le lieu et l’adversaire du premier match – prévu cinq jours plus tôt – ne sont pas encore fixés, mais il est très probable qu’il se tienne à Constantine. Ce double rendez-vous pourrait permettre au sélectionneur d’élargir son groupe, de faire des essais, de redonner du temps de jeu à certains, et, pourquoi pas, d’intégrer quelques nouveaux visages en prévision de la reprise de la grande aventure CM2026 en septembre.

Un rêve s’éloigne

Mais à ce jour, aucune annonce ne suscite l’enthousiasme. L’espoir, un temps nourri, de voir débarquer les deux pépites issues de la formation française, Rayan Cherki et Maghnes Akliouche, s’est sérieusement estompé. D’après les derniers échos, le premier aurait définitivement tourné la page de l’équipe d’Algérie, écartant toute possibilité de changement de cap. Quant au second, il ne semble pas vraiment pressé de trancher, préférant garder la porte ouverte à un avenir avec les Bleus. Une douche froide pour les supporters algériens, qui s’étaient déjà projetés dans un scénario de rêve, voyant ce duo créatif de Ligue 1 associé à Mahrez, Aouar, Belaïli, Bounedjah ou encore Amoura dans un secteur offensif de très haut niveau.

 

Nair

Or, en dehors de ces deux profils très médiatisés, aucun autre nom ne semble pouvoir « consoler » l’opinion publique. La réalité du moment impose une certaine humilité : il faudra probablement faire avec le groupe en place, sans illusion sur l’émergence soudaine d’un talent caché. On est loin des années fastes où les oiseaux rares se succédaient à un rythme effréné.

Dans cette optique, il paraît logique de donner davantage de temps de jeu à certains éléments intégrés récemment. Nair, par exemple, a plongé dans l’aventure en mars. Il attend désormais qu’on lui donne une vraie chance, et le match du 5 juin devrait lui offrir cette opportunité. Il n’est pas le seul dans ce cas. D’autres joueurs en manque de minutes ou récemment appelés pourraient être mis en avant. À ce titre, le latéral droit de Toulouse, Rafik Massali, continue d’envoyer des signaux positifs. Ses performances en Ligue 1 sont scrutées avec attention. Son profil, polyvalent et régulier, pourrait intéresser un staff à la recherche d’alternative dans un couloir droit où les blessures d’Atal à Al-Sadd, se multiplient.

 

Des réajustements plutôt qu’une révolution

Le poste de gardien de but reste, quant à lui, une réelle source de préoccupation. Rien ne semble tourner rond dans ce compartiment depuis plusieurs mois. Anthony Mandrea vient de vivre une fin de saison cauchemardesque avec Caen, relégué en National. Alexandre Oukidja traverse une période compliquée à Metz, et Guendouz ne donne pas assez d’assurances. La question du gardien titulaire est donc toujours ouverte, et un renfort à ce poste, qu’il soit interne ou externe, ne serait pas de trop. Le milieu de terrain n’échappe pas non plus aux interrogations. Le retour attendu d’Ismaël Bennacer est une bonne nouvelle, mais la blessure de Kendouci, solide avec Ceramica Cleopatra et en pleine progression, a laissé un vide que Zorgane ne peut pas combler. Le joueur de Charleroi peine à convaincre, et cela pourrait rouvrir la porte à d’anciens visages, à l’image de Haris Belkebla, solide cette saison avec Dijon au côté d’Abdelli, ou à de nouveaux talents comme Titraoui. Le jeune milieu du Paradou, en pleine ascension, est régulièrement cité comme un élément à fort potentiel. Son profil plaît, et son intégration pourrait répondre à un besoin à la fois technique et symbolique : celui de rappeler que la formation locale a encore son mot à dire.

Enfin, en attaque, le retour de Baghdad Bounedjah, blessé en mars, est à signaler. Son expérience et sa capacité à peser sur les défenses adverses restent précieuses, surtout dans un système qui repose souvent sur une animation offensive dense et technique.

Au final, le stage de juin s’annonce plus comme une phase de réajustement que comme une révolution. Petkovic devra composer avec les moyens du bord, dans une période où les promesses sont rares et les certitudes encore floues. Mais c’est peut-être dans ce flou qu’émergera, comme souvent, une surprise que personne n’avait anticipée.

S.M.A.