Dans cette Coupe arabe, où chaque détail compte et chaque duel peut basculer une rencontre, l’équipe nationale A’ a trouvé un nouveau patron défensif : Achref Abada. Aux côtés de Bedrane, l’enfant d’Ouargla forme aujourd’hui l’une des charnières les plus solides du tournoi.
Combativité permanente, sens du timing, calme dans la tempête, intelligence dans la lecture du jeu… Abada impressionne et s’impose comme la grande confirmation dans la défense des Verts. Abada, c’est d’abord une force mentale rare. Il gagne les duels, au sol comme dans les airs, sans jamais trembler. Il ferme les angles, anticipe, intervient proprement, contrôle l’attaquant… et surtout dégage une sérénité que la défense algérienne n’avait plus affichée depuis longtemps. Dans une EN qui n’a ni Ramos ni Maldini, Abada apparaît aujourd’hui comme un vrai patron capable d’élever le niveau, et sortir des acrobaties qui rappellent le Cannavaro des grands jours.
Sa trajectoire prouve également qu’il est façonné par l’effort. Formé à Touggourt, au Chabab Tebesbest en Régional 2, il rejoint El-Eulma à 19 ans. D’abord dans l’équipe des espoirs, il est rapidement promu chez les seniors grâce à son sérieux et son abnégation. Convaincu de son potentiel, le président d’El-Eulma, Herrada Arras, lui offre un contrat de trois ans. Mais le club ne le paie pas : Abada récupère ses papiers via la justice et quitte El-Eulma avec la rage de prouver sa valeur. Sa meilleure étape commence alors à l’Olympique de Chlef, où Samir Zaoui, son véritable découvreur, croit en lui plus que quiconque.
Un latéral droit de métier
Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’Abada n’était pas défenseur central au départ. Il était arrière droit. Tout bascule en 2021, lorsqu’il doit remplacer, par hasard, un joueur absent dans l’axe, c’était au MCEE, quelques jours avant que Zaoui ne comprenne que l’avenir d’Achref est dans ce poste…. L’ancien international voit chez lui ce que personne n’avait remarqué : timing, puissance, calme, intelligence défensive. « C’est un défenseur qui a quelque chose de différent », dira plus tard Zaoui. Et les faits lui donnent raison : dès ce repositionnement, tout change. Abada devient meilleur avec des carences, à Chlef on lui reprochait de ne pas réussir ses sorties avec ballon, à l’image de ce qu’il propose actuellement avec les Verts, il est plutôt le genre à vouloir dégager le cuir, à intervenir avec une certaine agressivité qui rappelle Benlamri, le défenseur champions d’Afrique 2019, reconnait d’ailleurs que le Ouargli est le meilleur défenseur de la L1.
La bourde sétifienne
Le joueur avait l’occasion de donner un sérieux coup de boost pour sa carrière en optant pour l’ES Sétif en 2024, mais ça a tourné court. Après quelques séances d’entraînement lors de la préparation d’intersaison, la direction sportive (emmenée par Abdelkrim Bira), l’entraîneur Reda Bendris et le manager Abdelmoumen Djabou lui tournent le dos, estimant qu’il ‘’n’avait pas le niveau pour jouer en noir et blanc’’. Une décision qui fait encore débat à Sétif. Selon une source interne, le staff avait ‘’préféré un autre profil’’ une erreur de casting aux conséquences dramatiques pour les Noir et Blanc, confrontés actuellement à tous les types de critiques, eux qui sont passés devant une pépite, qui aurait pu renflouer les caisses du club.
Brisé psychologiquement, Abada résilie, revient à Chlef et répond de la manière la plus noble : par les performances. C’est là qu’il devient l’un des meilleurs défenseurs d’Algérie.
Bougherra lui conseille l’Europe
Même Madjid Bougherra, qui ne l’avait pas utilisé lors du CHAN en août dernier, preuve qu’il n’était pas totalement convaincu, reconnaît aujourd’hui sa progression fulgurante : « Abada revient de loin. Au début, on n’était pas vraiment fans de ses prestations. Mais il avait quelque chose : de la vitesse, une vraie capacité à jouer, une rapidité rare chez un défenseur. Il doit partir en Europe, c’est là-bas qu’il progressera. » Zaoui va dans le même sens : « Abada progresse constamment. Nous avons corrigé ses carences. Il mérite beaucoup plus de lumière. »
Avec la retraite annoncée d’Aïssa Mandi après la Coupe du monde, l’Algérie doit préparer la relève. Chergui, Nair, Benkara les noms circulent. Mais Abada, lui, frappe à la porte avec une force que personne ne peut ignorer.
Son contrat se termine en fin de saison, l’ASO attend des offres, et plusieurs pistes s’ouvrent : l’Europe, mais aussi Al-Ahly et d’autres clubs arabes. Quoi qu’il arrive, il ne restera pas ici, il sera transféré incessamment au grand bonheur de Medouar qui réussira u autre gros transfert après celui de Soudani il y a plus de 10 ans. L’enfant d’Ouargla, celui qu’on disait « pas assez bon » pourrait bien faire cette Coupe arabe le début d’une grande histoire, sur le plan personnel et pour l’EN, Petkovic ne peut pas l’ignorer.
Mohamed Amokrane Smail





