À quelques jours du départ pour le Maroc, la sélection nationale est déjà pleinement entrée dans le vif du sujet. Depuis hier, les joueurs ont commencé à rejoindre le Centre technique national de Sidi Moussa, marquant officiellement le coup d’envoi du stage de préparation à la Coupe d’Afrique des nations 2025.
Un regroupement attendu, révélateur d’un état d’esprit nouveau et d’une volonté commune d’aborder ce rendez-vous continental avec sérieux et détermination. Les premiers internationaux ont foulé le sol algérien dès la matinée d’hier, en provenance de différents pays. Les arrivées se sont enchaînées à l’aéroport Houari-Boumediene, dans une atmosphère sereine et détendue. Aïssa Mandi a été le premier à se présenter, rapidement suivi par Houssem Aouar, avant que le flux ne s’intensifie au fil des heures. Tous ont été aussitôt pris en charge pour être conduits directement au CTN de Sidi Moussa, où les choses sérieuses ont débuté avec une première séance d’entraînement programmée en début de soirée.
Les images diffusées à la télévision ont montré un groupe quasiment au complet, avec la présence, en plus du duo Mandi-Aouar, de Riyad Mahrez, Zorgane, Ismaël Bennacer, Bekrar, Farès Chaïbi, Adil Boulbina, Baghdad Bounedjah, Jaouen Hadjam, Ramiz Zerrouki, Hicham Boudaoui, Luca Zidane, Mohamed Amoura, Rayan Aït- Nouri, Ramy Bensebaïni, Anis Hadj Moussa, Kebbal, Samir Chergui, Redouane Berkane, Dorval, Mohamed -Amine Tougaï, Zineddine Belaïd et Ibrahim Maza. Ce dernier, très sollicité par les voyageurs présents sur les lieux, a cristallisé une grande partie de l’attention.
Conscients des erreurs du passé, les agents de la FAF ont adopté une attitude plus souple, permettant aux supporters d’approcher les joueurs et d’immortaliser ces moments. Une flexibilité assumée, née notamment de l’incident survenu il y a deux mois, lorsqu’un vieil homme avait été empêché de prendre une photo avec Mahrez, un épisode qui avait choqué l’opinion. Cette ouverture a été bien accueillie et a contribué à renforcer les liens entre le public et les internationaux, dans un climat apaisé et respectueux.
Pas de temps à perdre
Sur le plan sportif, le groupe a parfaitement respecté le rendez-vous. La préparation a démarré sans perdre une minute, avec un programme individualisé mis en place par le staff technique. Plusieurs joueurs, à l’image de Bounedjah ou de Mahrez, étaient à l’arrêt depuis plusieurs semaines et ont suivi des séances adaptées en solo avant même ce début du stage. D’autres, sollicités le week-end avec leurs clubs, ont bénéficié de soins et de séances de récupération. Un état des lieux complet est prévu avant d’entrer dans la préparation spécifique du match de la première journée face au Soudan. L’aspect psychologique occupe également une place centrale dans ce regroupement. Cette CAN a une saveur particulière pour l’Algérie, qui reste marquée par deux éliminations précoces au Cameroun et en Côte d’Ivoire.
Tourner la page
Le groupe compte encore de nombreux rescapés de ces éditions, ce qui impose un travail de fond pour tourner la page, responsabiliser chacun et insuffler un esprit conquérant. Des consignes claires seront distillées tout au long des 72 heures précédant le départ, programmé vendredi, afin de préparer mentalement l’équipe à l’exigence du tournoi. L’intervention de la FIFA a, par ailleurs, permis aux joueurs de rejoindre la sélection dans les délais, après avoir honoré leurs engagements avec leurs clubs. Un détail loin d’être anodin, tant il a favorisé des arrivées sans pression, avec des joueurs disponibles, impliqués et visiblement heureux de retrouver le maillot national. Cette adhésion collective constitue l’un des signaux forts de ce début de stage.
Mission réhabilitation
Désormais, l’équipe nationale est définitivement plongée dans l’ambiance de la CAN. Au-delà des objectifs affichés, il s’agira de réhabiliter la sélection et de lui redonner le niveau qui lui sied. À six mois de la Coupe du monde, une nouvelle sortie prématurée aurait des conséquences lourdes. Vladimir Petkovic, en plus de dégager un onze de départ, devra trancher sur le schéma tactique le plus adapté, entre une défense à quatre plus classique et une organisation à trois axiaux avec un milieu dense en 3-5-2.
Cette dernière option, testée lors du dernier stage en Arabie saoudite, séduit le staff et les joueurs, car elle valorise les qualités offensives des latéraux, cela explique éventuellement la présence massive de ces derniers dans la liste des 28. Dans un climat studieux mais détendu, les Verts semblent animés par une même volonté : réussir cette CAN marocaine. Le travail a commencé, non pas avec 23 ou 25 joueurs, mais avec 28, Petkovic aura la dure mission de faire des choix et à gérer des humeurs, espérons que le groupe adhérera et que le groupe affiche une concentration totale sur l’objectif. Le compte à rebours est lancé.
Mohamed Amokrane Smail
