EN: Hanni : «Je suis un 10, j’aime jouer derrière les attaquants»

Publié le : 15 Mars 2016

Le milieu de terrain offensif du FC Malines, Sofiane Hani, pressenti pour rejoindre les rangs de la sélection nationale, ouvre son cœur à Compétition et revient sur les étapes importantes de sa carrière. De ses débuts à sa formation en passant par les nombreux clubs dans lesquels il a évolué, le joueur joue cartes sur table. Il parle aussi de son ressenti lorsqu’il a reçu la convocation de l’équipe nationale et se montre humble à l’heure de rejoindre les Verts ne voulant pas brûler les étapes. Entretien.

 

«Le 4-4-2 de Gourcuff me convient parfaitement »

 

«La Chine n’est pas dans mon plan de carrière»

«Ce qu’a fait l’EN au Brésil est formidable»

«Respect et humilité à l’heure d’intégrer l’équipe nationale»

 

 

Beaucoup de supporters de l’EN ne vous connaissent pas encore, ou pas assez, parlez-nous de votre parcours…

J’ai commencé à jouer au football à Ivry-sur-Seine. Puis, j’ai fait le saut pour rejoindre Vitry. Après ces deux aventures, j’ai décidé de rejoindre l’AC Boulogne-Billancourt. Dans cette équipe, il y avait beaucoup de recruteurs qui venaient voir des joueurs et parmi eux les recruteurs du FC Nantes. Ces derniers m’ont supervisé à plusieurs reprises et au bout de 3 mois, j’ai reçu un appel des dirigeants de ce club pour que j’aille signer chez eux. C’est ce que j’ai fait  en signant pour une période de 3 ans au centre de formation puis 3 ans en tant que professionnel. Après mon passage au FC Nantes, j’ai rejoint le championnat turc et plus précisément la formation de Kayseri Erciyesspor où j’ai joué pendant deux ans. Par la suite, j’ai opté pour la formation d’Anakaraspor où je suis resté une saison. Puis, le FC Malines est venu me chercher et j’ai signé un contrat de trois ans au sein de cette équipe.
Pourquoi avoir quitté le FC Nantes ?
C’est très simple, mon contrat est arrivé à terme et je n’ai pas reçu de proposition pour prolonger. Donc, j’ai quitté pour aller autre part et trouver ce qui me convenait le plus pour poursuivre ma carrière.
Avant-hier, vous avez brillé de mille feux en réalisant un double doublé avec deux buts et deux passes décisives…
Effectivement, je suis très content de ma prestation. J’ai pu aider mon équipe et c’est le plus important. Il faut continuer comme ça et faire en sorte de m’améliorer encore plus pour les matchs à venir. Actuellement, je me sens très bien et je suis en confiance avec la réussite à mes côtés. Pourvu que ça dure.
Vous attendiez-vous à être le meilleur buteur du championnat à ce moment de la compétition ?
Sincèrement, non. Je ne m’attendais nullement à être le meilleur buteur du championnat. Comme je ne suis pas un attaquant de pointe, je n’y pensais même pas. Cependant, à mon poste, je pense qu’il est très important d’être décisif pour mon équipe et de l’aider à enregistrer de bons résultats. Après, ça fait toujours plaisir de marquer des buts et être décisif quand je le peux.
C’est  ce qui interpelle, vous n’êtes pas attaquant. Quel est votre poste préférentiel ?
Bien que je ne suis pas un attaquant… J’ai toujours été un 10. Derrière les attaquants et c’est le poste auquel j’évolue au sein de mon club. C’est le poste dans lequel je me sens le plus à l’aise et où je m’épanouis le plus sur le terrain.
Vos prestations ne passent pas inaperçues puisque bon nombre d’équipes s’intéressent à vous. Qu’en est-il ?
C’est vrai qu’il y a eu des contacts. J’ai même reçu des offres, ce n’est pas vraiment une surprise. Toutefois, je ne m’occupe pas vraiment de tout cela et je ne suis pas intéressé par tout ce qui se dit, car on n’est pas dans une période de transferts, ça ne sert à rien de parler ni d’y penser. Le plus important pour moi, c’est de continuer à être performant et de bien finir la saison sportive. Pour le reste, on verra après avec mon club.  
Il y a eu même des destinations exotiques comme la Chine…
Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est que pour moi, la Chine, ce n’est pas une piste séduisante. J’ai un plan de carrière que je compte suivre. La Chine n’en fait pas partie pour le moment. Je n’ai que 25 ans, je ne vais pas aller jouer là-bas, pas pour le moment en tout cas. Quand je suis venu en Belgique, je m’étais fixé comme objectif de progresser et de faire de belles choses. Après, je souhaite rester en Europe et rejoindre de meilleurs clubs.
Parlons de l’EN maintenant. Quel regard avez-vous sur cette équipe ?
Avant qu’il n’y ait quoi que ce soit, j’ai toujours pensé que l’équipe nationale était une très bonne équipe. Il y a de très bons joueurs qui composent le groupe et c’est une excellente chose. Elle a beaucoup progressé ces dernières années et a enregistré de très bons résultats depuis pas mal de temps. Elle attire aussi la passion de ses supporters. On fonde beaucoup d’espoirs sur elle. Je peux dire sans risque de me tromper que c’est une grosse équipe.
Vous étiez spectateur en 2014.  Comment avez-vous vécu le Mondial de l’EN au Brésil ?
Franchement, c’était une immense joie. L’équipe nationale a fait une très belle campagne en Coupe du monde et a procuré de la joie aux supporters qui sont allés l’encourager durant la compétition et ils ont dû avoir de sacrés moments de joie. Moi, j’étais tout autant fier et content de ce parcours fantastique. Ça, c’est le côté supporter qui parle et qui a vécu devant sa télé le parcours formidable de l’équipe lors du dernier Mondial. Maintenant, en tant que joueur, c’est une autre paire de manches.
Et ça aurait eu l’air de quoi en tant que joueur ?
C’est une toute autre histoire que de vivre cette compétition en tant que joueur. La première chose qu’on se dit, c’est : «Oh purée, j’aimerais y être et vivre ces moments-là.» Quand on voit l’engouement qui est suscité autour de l’équipe, c’est phénoménal. Les supporters qui sont partout et l’ambiance est extraordinaire. Quand on les entend qui crient le nom des joueurs, ça donne envie d’entendre les fans crier ton nom. C’est un sentiment particulier qui donne envie de vivre pareille aventure.
Revenons à vous. Comment avez-vous réagi lorsque votre convocation vous est parvenue ?
J’ai reçu la convocation de l’équipe nationale par le biais de mon club. On a reçu un mail où il y avait ma convocation.
Il se passe quoi dans votre tête sur le coup ?
C’est une immense joie qui vous envahit. On ressent de la fierté car avant tout, c’est un rêve de gosse qui prend forme et qui devient une réalité. Après, c’est aussi une sorte de reconnaissance pour le travail qu’on fait en club. Ce qui était le meilleur, c’est que lorsque j’ai reçu ma convocation, j’ai reçu la visite des membres de ma famille. Donc, on a partagé ce moment ensemble. C’était des moments de joie et de fierté.
Vous allez intégrer le groupe. Comment appréhendez-vous cela ? Vous vous dites, j’y vais doucement ou bien sans se poser de questions ?
Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est qu’en tant que nouveau joueur, je vais me présenter au groupe avec respect, avec humilité. Je suis le petit nouveau, je vais y aller étape par étape. Je ferai en sorte de vite m’intégrer au sein de l’équipe et me familiariser avec le groupe de joueurs. Par la suite, je penserai à mon apport personnel pour l’équipe.
En équipe nationale, il y a une forte concurrence aussi…
Je pense que c’est tout à fait normal. Cependant, je vais y aller étape par étape et faire en sorte d’avancer doucement mais sûrement. Après, je tâcherai de faire parler mon apport pour l’équipe. Il n’y a pas de problème de ce côté-là.
L’EN évolue en 4-4-2 avec Christian Gourcuff. Ce système vous convient-il ?
Il n’y  a aucun souci à se faire là-dessus. Durant ma formation,  j’ai pratiquement fait l’essentiel de mon travail avec ce schéma de jeu. Donc, c’est un système qui me va bien et qui m’arrange particulièrement bien.
Il y a eu certains joueurs comme Ghezzal ou encore Djebbour qui étaient de vrais bosseurs pour l’équipe mais qui ne marquaient pas pour l’équipe et ça leur a créé des problèmes. Quel genre de joueur êtes-vous ?
Je pense que chaque joueur doit travailler pour l’équipe. C’est une chose primordiale. Après, il faut aussi essayer de tirer profit de certaines situations qui se présentent à vous. Etre décisif pour son équipe est à mon avis une très bonne chose. L’aspect collectif est le premier mais si on peut être décisif, alors il faut prendre sa chance.
Vous auriez pu intégrer l’équipe de France. A un moment, vous n’avez pas hésité ?
Non, pas du tout. Je n’ai jamais hésité à choisir l’équipe nationale. J’ai fait des étapes en équipe de France. Cependant, lorsque je suis passé professionnel, la question ne se posait plus.

Merci pour ce temps que vous nous avez accordé, on espère vous voir très bientôt à Alger…

Oui, Incha Allah !

I. Z.