Kader Ferhaoui : « Aouar et Ait Nouri seront une plus-value pour l’EN »

 

Ayant disparu de la circulation depuis longtemps, l’ancien joueur professionnel de Montpellier et de Saint Etienne, un titulaire en équipe nationale au milieu des années 80, a récemment déposé sa candidature pour le poste de DTN. Il explique dans cet entretien ce qu’il l’a motivé à postuler pour ce poste et évoque l’EN. Il prévoit un retour en force des Verts prochainement.

 

Entrons dans le vif du sujet, vous avez postulé pour le poste de DTN (directeur technique national), après une longue absence dans le football algérien, c’est une surprise…

Comme j’exerce le métier de formateur depuis plus de 20 ans, je me suis dit pourquoi ne pas venir travailler pour mon pays que j’aime beaucoup. Quand j’étais joueur, je ressentais une grande fierté en portant le maillot de la sélection nationale. En apprenant que la Fédération cherchait un directeur technique, j’ai décidé de me porter candidat.

 

Finalement, on a désigné quelqu’un d’autre, en l’occurrence Mustapha Biskri, êtes-vous au courant ?

Je l’ai lu dans la presse mais à l’heure où je vous parle (entretien réalisé hier en fin de matinée, ndlr), je n’ai pas encore eu la confirmation de la FAF.

 

Le fait de rester éloigné pendant longtemps des affaires du football algérien vous pénalise, non ?

En football, on vous oublie vite si vous n’êtes pas à côté (rires). Mais détrompez-vous, je suis bien renseigné sur le football algérien. Donc si j’ai déposé ma candidature pour le poste de DTN, au fond de moi, je savais que c’est une mission que je peux assurer pour donner un coup de main au football de mon pays, ce qui est d’ailleurs ma seule prétention.

 

Puisque vous dites que vous suivez le football algérien, l’année 2022 a été marquée par l’amère élimination en Coupe du monde….

Tu es champion d’Afrique et tu es à quelques secondes d’une qualification, c’est un énorme coup de massue. Personnellement, j’étais très déçu par la manière avec laquelle on a été privé de ce grand rendez-vous du football mondial. Cela reste l’un des tristes moments de l’histoire de l’équipe nationale. Mais bon, on ne va pas s’apitoyer éternellement sur notre sort, il faut tourner la page.

 

Quand on voit le niveau de ce Mondial, notamment des sélections africaines, il y a de quoi avoir des regrets d’avoir raté cet évènement…

Avec les joueurs que l’Algérie possède actuellement, c’est clair, on pouvait faire quelque chose dans ce Mondial. Sans être trop chauvin, l’EN avait les moyens de représenter dignement le continent africain, contrairement à d’autres nations qui ont fait de la figuration. Cependant, comme je l’ai dit, il est temps de tourner la page et de penser dès à présent à rebondir en préparant sérieusement les futurs challenges.

 

La CAN 2024 ou la Coupe du monde 2026 ?

Commençons d’abord par la Coupe d’Afrique des nations de 2024 ; l’EN doit reprendre son règne sur le continent, un rang qu’elle occupait avant 2022, et, après, chaque chose en son temps.

 

En 1989, vous aviez vécu le même drame avec l’élimination à la Coupe du monde 1990 par l’Egypte, comment l’avez-vous vécue ?

Rappelez-vous, on avait joué au Caire dans un contexte très, très électrique. On a été éliminé à cause d’un tas de détails. Mais bon, on ne va pas revenir en arrière, ça fait partie du passé. Aujourd’hui, l’Algérie est mieux armée en matière de qualités et moyens, reconstruire une équipe compétitive poserait moins de problèmes qu’avant. Franchement, je reste assez optimiste, l’EN renouera bientôt avec les bons résultats.

 

Avec le renfort d’Aouar et Ait Nouri, les supporters de l’EN sont plus qu’optimistes, est-ce le cas pour vous ?

Aouar est un joueur pétri de qualités qui évolue de surcroît dans l’un des grands clubs de France, à savoir l’Olympique lyonnais. Il est fort techniquement et possède une bonne vision de jeu. Son apport à la sélection sera très bénéfique si, bien entendu, il daigne opter pour l’Algérie. Quant à Ait Nouri, le fait qu’il joue chaque week-end les matchs de Premier League avec Wolverhampton lui permet de progresser beaucoup, car le championnat anglais est d’un niveau très relevé. Oui, ces deux joueurs seront une plus-value pour notre sélection nationale,  il n’y a aucune raison de ne pas croire qu’ils rendront l’EN encore plus forte, car ils ont les qualités.

 

Votre fils Rayan (25 ans), qui évolue à Laval, est-il votre digne héritier ?

Je laisse aux autres le soin de le juger. Il évolue avec un joueur issu de l’école algérienne Zakaria Naidji, mon fils joue au milieu de terrain.

 

L’encouragez-vous à jouer pour l’Algérie ?

De temps en temps, on parle de la sélection algérienne, il espère évidement en faire partie un jour, mais ni lui ni moi ne pouvons le décider. Après, c’est à l’entraîneur national de faire ses choix.

  1. S.

 

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