L’Égypte passe à l’offensive. Le porte-parole du ministère de la Jeunesse et des Sports, Mohamed El-Chadly, a confirmé que son pays s’apprête à déposer un dossier officiel pour organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2028. Dans une intervention médiatique, il a expliqué que « le ministère a informé la Fédération égyptienne de football de la pleine disponibilité de l’État pour accueillir la compétition continentale.»
Selon lui, l’Égypte ne se contentera pas de candidater : elle entend démontrer qu’elle dispose d’une longueur d’avance en matière d’organisation et d’infrastructures. Le ministère estime que les stades, les routes, les hôtels et les centres d’entraînement répondent déjà aux standards élevés fixés par la CAF. Mohamed El-Chadly a insisté : « L’Égypte est totalement prête, non seulement pour organiser la CAN 2028, mais aussi pour accueillir des événements mondiaux, y compris la Coupe du monde ». Cette confiance institutionnelle s’accompagne d’une volonté politique claire de faire du sport une vitrine internationale.
Du côté de la Fédération égyptienne de football (EFA), le discours apparaît plus mesuré, mais tout aussi intéressé. Une source interne à l’EFA, citée par le média Kooora, affirme que le président Hani Abou Rida abordera le dossier après la fin de l’édition en cours de la CAN. « La Fédération étudiera le sujet avec le ministère avant de déposer officiellement la candidature », a indiqué la même source, soulignant l’existence d’une coordination étroite entre le ministre Ashraf Sobhi et les dirigeants du football égyptien. L’objectif est de présenter, au moment opportun, un dossier solide, techniquement crédible et politiquement soutenu.
Concurrence relevée
Si l’Égypte apparaît comme un sérieux prétendant, la course ne se jouera pas à un seul acteur. Quatre pays sont aujourd’hui clairement positionnés pour accueillir la CAN 2028 : l’Égypte, le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Algérie. Chacun avance des arguments spécifiques. L’Égypte mise sur son expérience récente et sa capacité logistique. Organisatrice de la CAN 2019, elle met en avant son savoir-faire, son réseau d’infrastructures modernisé et une centralisation administrative efficace.
Le Maroc, de son côté, s’inscrit dans une stratégie globale. Le Royaume ambitionne d’obtenir la CAN 2028 deux ans avant la Coupe du monde 2030, qu’il coorganisera avec l’Espagne et le Portugal. Il propose des stades neufs et souhaite capitaliser sur la dynamique actuelle pour s’offrir l’honneur continental. Même si aucune communication officielle n’a encore été faite, et malgré une priorité récemment accordée à d’autres projets, le Maroc pourrait relancer ses chances en s’appuyant sur ses avancées sportives et politiques, la construction de nouvelles infrastructures et une passion populaire affirmée.
Enfin, l’Afrique du Sud revendique son héritage d’organisatrice de grands événements, notamment la Coupe du monde 2010 et la CAN 2013. Elle s’appuie sur une logistique éprouvée et une culture sportive solide, même si la mobilisation politique autour d’une éventuelle candidature reste à clarifier.
La CAF se retrouvera ainsi face à un choix stratégique. Entre expérience, infrastructures et visibilité internationale, les quatre dossiers proposeront chacun une vision différente de l’avenir du football africain. La bataille pour la CAN 2028 ne fait que commencer. Rappelons que l’édition 2028 sera la dernière avant un éventuel passage à une CAN organisée tous les quatre ans.
Mohamed Amokrane Smail





