La présence de Vahid Halilhodzic, légendaire avant-centre de Velez Mostar en Bosnie, n’est pas passée inaperçue aux yeux de la presse locale. Radio Slobodna Evropa fait partie des médias ayant la chance de l’approcher. Au micro de cette radio, il dira : «Je suis très heureux que l'équipe nationale de Bosnie s'est qualifiée pour la Coupe du monde. C’est un grand succès que vient de réaliser le sélectionneur Susic et le président Begic. Je suis heureux pour les gens qui aiment ce pays, ceux qui y vivent et aussi ceux qui travaillent à l'étranger, mais qui sont restés malgré tout fidèles à la Bosnie et à son peuple.» Et d’ajouter : «Cette qualification est comme une claque, une gifle pour tous ceux qui croient toujours que les Bosniens ne peuvent pas vivre ensemble. Je parle des hommes politiques, qui, pendant des années, des décennies travaillent pour la division du pays et de ce peuple. Le football, cette équipe nationale leur a envoyé le meilleur des messages. Peu importe ce qui s’est passé la décennie précédente, on se doit de vivre ensemble dans une Bosnie unie et indivisible.»
«Algérie-Bosnie au Brésil ? Désolé, je ferai tout pour gagner»
Vahid Halilhodzic et Susic sont comme Beloumi et Madjer en Algérie. Chacun d’eux à ses fans et chaque partie pensent que son protégé est le meilleur footballeur de tout les temps que la Bosnie a connu. Le tirage au sort n’est pas encore établi que les journalistes bosniens commencent déjà à spéculer sur un face-à-face Susic-Vahid au Brésil. A ce propos, Vaha, comme aiment le surnommer les Bosniens, dira : «Il y a cette possibilité. Si jamais, c’est le cas, soyez sûrs que je ferai tout pour que l’Algérie gagne ce match. Bien que je sois convaincu que la Bosnie est plus forte que mon équipe.»
«Il y a eu plus de drapeaux algériens que français aux Champs-Elysées»
Vahid Halilhodzic sait que l’Algérie compte beaucoup de supporters en France. Mais il n’a jamais imaginé que les Français sortis dans la rue fêter la qualification des Bleus au Mondial allaient être étouffés par les fans algériens, sortis en même temps pour fêter la qualification de l’Algérie. «La plus belle et célèbre avenue du monde - les Champs-Elysées- a été inondée par les fans de l’Algérie. Plus tard, sont venus les fans français avec des drapeaux, mais il se dit qu’ils se sont fait tout petits devant le nombre importants de drapeaux algériens et de voitures d’algériens qui occupaient déjà tout le boulevard ; cela démontre ce que signifie le football pour cette nation. Vous savez, il y a des Algériens partout dans le monde et je suis sûr que, dans chaque ville de ce monde, il y a eu des one, two, three, viva l’Algérie après le match. Je n’ai jamais vu un tel dévouement, un tel amour, une telle dépendance pour le football en général, l’équipe nationale en particulier.»
«Je suis ce que je suis»
«Partout où je suis passé, comme joueur ou entraîneur les gens m’ont adoré. «Partout ou j’ai vécu, joué ou entraîné, vous allez peut-être trouver ça bizarre… je ne sais pas…les gens m’ont adoré. Que ce soit au Maroc, en Turquie, Paris, Lille, Rennes, Nantes, Zagreb…pas la peine de parler de Velez Mostar…J’ai toujours aimé le peuple et le peuple m’a aimé. Aujourd’hui encore, en Algérie, je constate combien le bon peuple d’Algérie m’aime. Il y a forcément une explication à tout cela…je n'aime pas parler de moi, je suis ce que je suis, mais c’est là peut être l’une de mes plus grandes réussites en tant qu’être humain, d’abord, joueur et entraîneur après».
A. B.
