Le football algérien est une nouvelle fois endeuillé. Après la disparition de Youcef Bouzidi, c’est une autre icône qui s’en va, Djamel Menad, décédé hier matin à l’âge de 64 ans. Hospitalisé d'abord en Belgique, il avait été transféré par la suite dans une clinique à Alger pour recevoir des soins intensifs.
Malheureusement, son état de santé s’est rapidement dégradé, le conduisant à rendre son dernier souffle. Une triste nouvelle qui a secoué tout le pays et particulièrement les passionnés du ballon rond. Djamel Menad n'était pas seulement un joueur de football. Il était un symbole, un attaquant redoutable, mais aussi un homme humble qui a su marquer les esprits par son talent et sa personnalité charismatique. C'est surtout à la JS Kabylie, lors de ses années dorées entre 1981 et 1987, qu’il a bâti sa légende. Plus de 100 apparitions sous les couleurs jaune et vert, et au moins 39 buts inscrits, souvent décisifs, qui ont fait vibrer les supporters kabyles et algériens en général. Sur le plan national comme international, Djamel Menad a su imposer son style. Sa capacité à lire le jeu, sa technique raffinée et son sens du but faisaient de lui un attaquant redouté par les défenseurs adverses. Il était également reconnu pour son élégance sur le terrain, sa volonté de toujours se dépasser et sa loyauté envers son club de cœur. Pour beaucoup, Menad restera à jamais ce joueur emblématique qui a su allier talent, humilité et passion. Au-delà de ses exploits sportifs, c’est l’homme qui manque cruellement aujourd’hui. Les hommages affluent de toutes parts, chacun rappelant non seulement le footballeur exceptionnel qu’il était, mais aussi l’être humain admirable qui n’a jamais cessé d’inspirer les jeunes générations. Le nom de Djamel Menad restera gravé dans la mémoire collective du football algérien. Sa disparition laisse un vide immense, mais son héritage demeurera pour toujours. Qu’il repose en paix.
- D.
Son but légendaire contre Julius Berger toujours dans les mémoires
Après un passage mémorable de six ans à la JSK (1981-1987), couronné par un palmarès impressionnant, Djamel Menad, fort de son expérience acquise en Europe, notamment en France et au Portugal, décide de revenir au pays pour rejoindre, une nouvelle fois, la JSK, son club de cœur. Ce retour tant attendu s'est révélé particulièrement bénéfique pour le club kabyle, qui, durant ces trois années marquées par son apport précieux, a remporté un doublé exceptionnel : le championnat d’Algérie et la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1995. Le match décisif en finale contre Julius Berger restera à jamais gravé dans les mémoires. Alors que la JSK était menée au score, la pression était immense, d'autant plus que le stade du 5-Juillet était rempli d'un public kabyle venu en masse pour soutenir son équipe. Dans ce moment de doute, l'expérience de Djamel Menad a fait toute la différence. Suite à une passe lumineuse de Hadj Adlene, Menad parvient à inscrire un but magistral, égalisant ainsi et redonnant espoir à toute une équipe ainsi qu'à ses fervents supporters. L’euphorie provoquée par cette réalisation a littéralement enflammé les gradins du 5-Juillet. Boostés par ce moment de gloire, les joueurs de la JSK ont repris confiance, continuant à pousser pour obtenir la victoire. Quelques minutes plus tard, Benchikha parvient à aggraver la marque, scellant ainsi le sort du match et offrant à la JSK une victoire historique qui lui permet de soulever la Coupe d’Afrique tant convoitée. Le rôle de Djamel Menad dans ce parcours victorieux a été déterminant, son retour au club ayant véritablement marqué un tournant dans l’histoire de la JSK. Sa capacité à faire la différence dans les moments cruciaux, son expérience et son talent ont fait de lui un joueur légendaire aux yeux des supporters kabyles.
- D.
Menad, un joueur aux multiples distinctions
Si Djamel Menad est considéré comme une légende, c’est parce que son palmarès impressionnant témoigne de tout ce qu’il a accompli au cours de sa brillante carrière. Formé à la JS El Biar, il a rejoint en 1977 le CR Belouizdad (ex-Belcourt) avec lequel il a remporté la Coupe d’Algérie juniors en 1978. Une année après, il fera partie de la sélection algérienne juniors qui participera au championnat du monde junior au Japon. Mais c’est sous le fameux maillot V du Chabab que Menad s’est révélé lors de son passage en séniors avant de rejoindre la JS Kabylie en 1981, pour ensuite poursuivre son parcours en Europe notamment du côté de Nîmes et Famalicao, avant de revenir à la JSK, et terminer plus tard sa carrière à l’USM Alger lors de la saison 1996/1997 avec à la clé un dernier trophée, la Coupe d’Algérie, Djamel Menad a su marquer son époque par ses performances exceptionnelles. Avec plus de 14 trophées remportés, son palmarès prestigieux reflète une carrière réussie sur tous les plans. Chaque étape de son parcours a été couronnée de succès, que ce soit sur la scène nationale ou continentale. Cette réussite, bâtie sur le talent, l’effort et la détermination, est une source de fierté pour Djamel Menad et tous ceux qui ont eu la chance de le voir jouer.
Cinq fois champion d’Algérie avec la JSK
Après cinq années passées au CRB, Djamel Menad rejoint la JSK en 1981, où il va briller de la plus belle des manières. Avec le club kabyle, il connaît une période dorée en remportant pas moins de quatre championnats d’Algérie lors de son premier passage (1982, 1983, 1985, 1986). Son retour à la JSK en 1993 est tout aussi fructueux puisqu'il ajoute un cinquième titre de champion d’Algérie (1995) à son palmarès déjà impressionnant.
Trois fois champion d’Afrique avec la JSK
La majorité des trophées remportés par Djamel Menad fut avec la JSK. En plus de cinq titres de champion d’Algérie, l’ancien attaquant avait aussi décroché trois coupes d’Afrique avec les Jaune et Vert. Le premier trophée fut la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1981. Un an plus tard, il décroche la Supercoupe d’Afrique en 1982. Lors de son deuxième passage, Menad participe grandement à la finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1995. Trois titres ô combien précieux dans une carrière aussi dominante.
Un palmarès riche en sélection nationale
En plus de ses performances avec les clubs, Djamel Menad était aussi brillant en sélection nationale d’Algérie. En effet, il a participé à cinq éditions de la Coupe d’Afrique des nations : 1984, 1986, 1988, 1990 et 1992. Il a été sacré meilleur buteur de l’édition 1990 qui s’était déroulée en Algérie, avec quatre buts, ainsi qu’un titre de champion d’Afrique contre le Nigeria. Il avait aussi figuré dans l’équipe type lors de deux éditions de la Coupe d’Afrique (1984 et 1990).
- D.
Kamel abdeslam : «L'Algérie a perdu un homme de principe »
L'ancien milieu des Canaris, Kamel Abdeslam, qui avait côtoyé Menad, pendant plusieurs années se dit bouleversé par la disparition de son ancien coéquipier. «Je suis vraiment bouleversé par le décès de Djamel Menad. Sa mort est une tragédie pour nous tous. Le monde du football et l'Algérie ont perdu un homme avec des principes. Il avait marqué son époque et c'est une grande perte. Que Dieu l'accueille en son vaste Paradis», a affirmé Abdeslam.
- D.
Doudane : «Il était mon modèle»
Karim Doudane, le manager général de la JSK, avait joué aux côtés de Menad avant que ce dernier ne devienne son entraîneur. Menad qui était une véritable icône du football national s'était toujours montré modeste et cela l’avait marqué. Il se dit très affecté par le décès de l'un des attaquants les plus doués que l'Algérie a enfantés. «Je ne vous cache pas que je suis sous le choc. Le décès de Menad est une grande perte non seulement pour la JSK, mais aussi pour toute l'Algérie. J'avais joué à ses côtés avant qu'il ne devienne mon entraîneur. A mes débuts avec l'équipe, j'étais tout jeune et Menad n'hésitait pas à m'encourager et à me donner des conseils. Il faisait ça avec tous les jeunes. C'était quelqu'un de très modeste et c'était un modèle pour moi. Il était un joueur de talent avec des valeurs morales. Il n'y a pas que la JSK qui le pleure, mais tout le monde du football. Que Dieu l'accueille en son vaste Paradis», a déclaré Doudane.
- B.
