Amadou Pathé Diallo, le coach du Mali, se livre à Compétition
- «Les réserves ? C’est bien beau, mais ce n'est pas du tout correct»
- «Le plus costaud s’est qualifié»
- «On est éliminés, mais la victoire nous intéresse»
- «Je veux quitter sur une bonne note»
- «Dommage qu'un Keita raccroche sans jouer une Coupe du Monde»
Vous venez d’arriver à Alger, quelles sont vos impressions ?
On a été très bien accueillis par le secrétaire général de la FAF. Ça montre l’intérêt que vous nous portez et l’amitié qui lie nos deux pays.
Quel est votre objectif dans cette rencontre ?
Pour nous, ça a toujours été la gagne, même si le match n’a pas trop d’importance pour nous, mais la victoire nous intéresse. De mon côté, je voudrais remettre les clés et sortir sur une bonne note.
Est-ce que vos joueurs seront tous là ?
J’ai convoqué tous les joueurs, et c’est l’administration qui s’est chargée du reste. Je crois que la majorité des joueurs seront là aujourd’hui (Ndlr, hier) et deux vont nous rejoindre demain, dont Seydou Keita, mais aussi les joueurs évoluant au Congo.
On sait que votre Fédération a formulé des réserves après les rencontres du mois de juin et qui concernent des joueurs du Bénin, est-ce que vous y croyez toujours, ou tout simplement vous avez baissé les bras ?
Je l’ai su à gauche et à droite, j’étais en France, je me suis replié. Après les déceptions du mois de juin, je n’ai pas entendu de choses officielles, c’était bien beau, mais je ne pense pas que ça va aboutir, avec tout le respect que j’ai pour l’équipe locale. Je crois qu’on n’a pas le droit de faire ce genre de chose, on doit s’assumer et sortir la tête haute. En tout cas, moi, je me préoccupe par ce qui se passe sur le terrain, je laisse les instances suprêmes s’en charger.
Pathé Diallo est connu pour être le pompier qui vient toujours au secours de la sélection pour assurer l’intérim notamment, avez-vous une idée sur votre avenir et celui de la sélection ?
Ben, écoutez, l’avenir de la sélection du Mali, je crois que l’équipe va continuer tant qu’elle existe, moi, je reste au service de mon pays, comme tout citoyen africain ou malien, qui le fait avec honneur et amour.
Même si elle est déjà éliminée sur le terrain, l’équipe du Mali a le mérite d’être la seule qui a pu battre l’Algérie dans ces éliminatoires l’année dernière au Burkina. Un ascendant psychologique pour votre équipe avant le match de mardi, n’est-ce pas ?
Dans le football, c’est le moment qui compte, c’est passé, on a gagné, moi, c’est mon 2e match comme intérimaire, je pense qu’on doit tourner la page. Mardi, par contre, c’est un nouveau match, avec d’autres acteurs, ce ne sont pas les mêmes conditions, ni l’état d’esprit, donc c’est incomparable.
Finalement, à la veille de la fin des matches de ce groupe qui ont vu l’Algérie arracher avec brio la première place, qu’est-ce qui a fait la différence ?
L’Algérie était plus présente et plus costaude, c’est un championnat et c’est un petit marathon, où il faut arriver à point. Donc, comme on l’a vu, ils ont peut-être trébuché une fois, ce qui n’a pas été notre cas, donc, ils ont bien géré les matches.
C’est sans doute avec un pincement au cœur que vous allez regarder le tirage au sort des barrages prévus le 16 septembre. Il y aura l’Algérie parmi les 10 sélections concernées, que pensez-vous de cette équipe algérienne, et selon vous, est-ce qu’elle peut aller au Mondial ?
Nous, on a beaucoup de respect pour l’Algérie, elle n’est plus à présenter sur l’échiquier mondial. Si j’ai une bonne mémoire, je crois que ça sera la 3e ou la 4e fois qu’elle arrive à une phase finale, si elle se qualifie bien sûr. Pour moi, en tout cas, ça ne sera qu’une juste récompense pour les Verts d’y arriver, car ils le méritent amplement.
Y aura des absents dans votre effectif ?
Oui, Samassa, le gardien, et Sigamary Diarra. L’Algérie a fait preuve de beaucoup de malice, vous avez joué techniquement bien pour l’organisation de ce stage, en profitant à fond de la semaine et de jouer en milieu de la semaine, ça nous rend notre mission plus difficile, et ces deux joueurs ont quelques problèmes familiaux.
Le Mali s’en sort assez bien lors des phases finales de la CAN, mais trouve d’énormes difficultés à s’imposer pour aller au Mondial, comment expliquez-vous cela ?
Pour l’équipe du Mali, il faut une constance. Donc, je pense qu’on ne l’a pas été assez pour aller cette fois-ci au bout. On avait deux matches à Bamako cet été, mais on a trébuché, alors que l’Algérie a su frapper fort. On va essayer de faire les bilans un peu plus tard pour en tirer les conclusions.
Cet énième échec sera payé cash par une génération qui ne pourra pas jouer de Mondial…
Je l’ai dit et je le redis, des joueurs comme Djila Diarra, Seydou Keita, Momo Sissoko, Adama Coulibaly (Police) et Fousseni Diawara sortiront sans jouer un Mondial, c’est frustrant. Une dernière CAN et tout sera fini, de 2002 jusqu’à maintenant.
Ils ont élevé le Mali à un rang important et fait ce qu’on n’a pas fait, en soulevant très haut le drapeau malien dans le monde. C’est dommage pour eux et pour le Mali.
Vous avez soutenu Carteron qui a pourtant quitté le navire vers Mazembe à une période très difficile…
Oui, tous les Maliens doivent lui être reconnaissants. Il a fait un très bon parcours après seulement quelques mois de travail, je crois qu’il mérite notre respect.
Dites-nous coach, comment peut-on motiver une équipe éliminée pour jouer et viser la gagne dans un match comme celui de mardi ?
On est professionnels, il y a aussi le devoir patriotique et professionnel. Vous, par exemple, vous êtes journalistes, c’est ce qui vous a poussé à venir de bon matin pour faire votre boulot, par devoir et par profession. Donc, on est appelés à servir le pays, on le fera avec honneur et amour.
Le nouveau président du Mali a été installé hier, celui de la Fémafoot ne sera connu, par contre, qu’en octobre. Après les grands problèmes au sein de cette instance, ne pensez-vous pas que ce genre de soucis et ce retard perturbent la sélection et le foot en général dans votre pays ?
C’est une coïncidence que ça soit intervenu au moment des éliminatoires de la Coupe du monde. Je crois qu’à l’avenir, on doit faire attention à ça pour pouvoir avoir plus de sérénité autour de l’équipe. Ça n’a pas été fait, je ne pense pas que ça soit le problème principal du foot au Mali. Comme là-haut, il faut assurer la continuité, il y a des candidats, que le meilleur gagne. L’équipe qui sortira vainqueur doit redresser la barre, c’est ce qu’on souhaite.
S. M. A.
Seydou Keita n’arrivera qu’aujourd’hui, selon le coach
Selon l’entraîneur Diallo, Seydou Keita n’arrivera qu’aujourd’hui de Chine. Il aurait été mis au parfum du retard de son capitaine, mais sans que ça ne soit communiqué aux employés de l’ambassade qui l’ont attendu hier sur le vol de 8h45 en provenance de Paris.