Gamondi : «Le foot pendant le Ramadhan, c’est dans la soirée»

Publié le : 28 Juin 2015

Miguel-Angel Gamondi, l’ancien technicien argentin du CRB et de l’USMA, explique que le foot n’est pas incompatible avec le mois sacré. Mais, il ajoute que c’est mieux quand on le pratique le soir.

Était-il difficile pour vous de diriger une équipe en Algérie pendant Ramadhan ?

J'ai beaucoup d'expérience dans ce domaine puisque j'ai travaillé dans plusieurs pays arabes durant le mois sacré. Chaque fois, je l'ai fait sans problème. En Algérie, j'ai été confronté deux fois à cette situation, avec le CRB et l'USMA.

Êtes-vous allé jusqu'à jeûner avec l'équipe ?

Non, pas à ce point. Mais je travaillais normalement, sans le moindre souci. Les joueurs arabes et musulmans sont habitués à ça et ils tiennent bien le coup. Ils travaillent sans problème durant le Ramadhan.

Mais en match officiel, ça devient moins facile…

Oui, c'est sûr. Quand j'étais au Maroc, j'ai pris une équipe durant le mois de Ramadhan, c'était en hiver et on jouait à 14h, alors que la rupture du jeûne était à 17h30, c'était un peu difficile. En été, c'est encore plus compliqué parce qu'il y a une grosse demande énergétique et, surtout, un grand besoin d'hydratation car c'est la clé d'un rendement. Si on n’a pas une bonne hydratation, ça peut devenir dangereux pour la santé. Les staffs techniques, eux, sont bien préparés pour gérer cette situation, avec une bonne prévention pour la circonstance.

Des fois, certains joueurs s'énervent facilement durant cette période, n'est-ce pas ?

Oui, peut-être, mais alors dans ce cas on ne parlera pas seulement des joueurs car il faut voir comment sont les gens quand ils conduisent leurs voitures durant le Ramadhan. Surtout deux heures avant la rupture du jeûne ! En tant qu'entraîneur je préfère justement effectuer des séances légères et pas trop étalées dans le temps pour éviter l'énervement. Avec moi, les joueurs travaillent relaxés et dans la joie. La première fois que j'ai pris le CRB on jouait beaucoup de matches amicaux au stade du 20-Août-1955 durant le Ramadhan, on passait de belles soirées très appréciées d'ailleurs par le public. On a même joué contre El-Harrach et tout s'est bien passé entre les supporters, en dépit de la grande rivalité qui les anime. Jouer dans la soirée est l'idéal durant le mois de jeûne. C'est une sorte de récréation et c'est bien pour l'esprit de Ramadhan. Il y a aussi un autre facteur important dont il faut parler.

Lequel ?

La presse joue un rôle très important en matière de communication durant ce mois. Il faut faire attention à ne pas chauffer les esprits. Pour moi, Ramadhan c'est la compétition et la récréation, la presse doit s'employer à expliquer ça aux gens.

Vous êtes en Bulgarie actuellement, peut-on savoir pourquoi ?

J'étais à deux doigts de prendre une très bonne équipe de Bulgarie, qui joue la Champions League, mais la chose ne s'est pas concrétisée, en fin de compte. La semaine prochaine je rentrerai au Maroc où je suis établi. J'ai un grand projet avec Hassaniat Agadir, dont le président est un ami. Je serai le directeur sportif de ce club. Tant que je n'aurai pas trouvé un nouveau challenge sportif séduisant, je préfère me consacrer à ce club où je chapeauterai tout, des catégories jeunes jusqu'à l'équipe professionnelle.

H. D.