Salim Boutamine: «Je suis fier de cette équipe»

Son nom est intimement lié à l’USMA. Comme ses aînés, les défunts Guitoune, Keddou et El Okbi, comme Meziani et ceux venus après, Azzedine Rahim et Bilel Dziri. Lui c’est une légende. Salim Boutamine. Un talent gigantesque, un homme d’une modestie incommensurable. Il est un des rares joueurs à avoir son nom à lui seul dans une chanson à la gloire des Rouges. De son amour de l’USMA de sa retraite, il en parle, comme il jouait au ballon, simplement mais avec une touche bien propre à lui.

Salim Boutamine, un nom indissociable de l’USMA. Cette USMA qui est au seuil d’une finale historique. Un commentaire ?

Que voulez-vous que je vous dise ? L’USMA est toute proche d’un grand exploit. Les joueurs sont déjà à féliciter pour cet élogieux parcours. Mais une fois arrivé à l’ultime étape maintenant, il faut songer à remporter le trophée, ce qui représenterait un exploit extraordinaire. Mais pour cela il reste quand même deux matches à jouer.

Qu’est-ce que vous ressentez en voyant votre équipe animer une finale de Ligue des Champions africaine, vous l’ancienne idole, l’ancienne star de l’USMA ?

De la fierté, c’est sûr. Ce club, cette équipe, nous l’aimons et tout ce qui pourrait la rendre encore meilleure nous le lui souhaitons. En tant qu’Usmiste, je suis très fier du parcours que réalise cette génération. Mais comme je viens de vous le dire, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin, là maintenant, il faut tout donner afin que cette coupe tant convoitée, vienne chez nous et trône dans la vitrine du club. Ma génération à moi, sommes arrivés aux quarts de finale de la Coupe des coupes, qui, aujourd’hui, a été jumelée avec la coupe de la CAF pour en faire la CAF Cup. La génération d’aujourd’hui et en finale de la plus prestigieuse coupe d’Afrique des clubs, je lui souhaite de nous ramener ce trophée.

Star incontestée de l’USMA, votre aura est restée la même. Vous êtes une idole pour toute une génération est pourtant on ne vous voit pratiquement plus. Pourquoi ?

Parce que je suis comme ça, c’est tout. Après avoir pris ma retraite, je suis revenu au club en 1998, alors que j’avais pris en charge l’école de football alors le club était présidé par Saïd Allik. Je suis revenu une deuxième fois en 2007 pour prendre en main l’équipe minime, mais là, j’ai fait une seule saison et je suis rentré chez moi. On me demandait des résultats, ce qui n’est pas normal du tout pour des jeunes de cet âge-là. La politique du club n’était pas la mienne alors j’ai dû une fois de plus quitter. Moi je ne comprends pas comment peut-on demander à des jeunes des résultats, cela est complètement en porte-à-faux avec l’apprentissage. On ne peut pas allier, apprentissage et résultat, les deux sont incompatibles. Quand j’ai discuté avec le DTS, il m’a dit «Salim, je suis désolé, mais ça vient d’en haut». Voilà pourquoi on ne me voit pas sur les terrains de foot.

Vous reviendrez quand même un jour ?

Oui, je veux bien si je trouve un environnement en adéquation avec les principes fondamentaux de la formation. Je viens d’avoir le diplôme FAF1, je vais m’attaquer à celui de FAF 2 ensuite d’autres diplômes qui me permettraient de transmettre mon savoir aux jeunes. Je pense qu’il faut que les anciens qui ont un savoir un vécu, une grande expérience, mettent tout cela au service des jeunes. C’est même un devoir. Comme on m’a transmit le savoir je me dois de le transmettre à mon tour.

Revenons à l’USMA et la finale de LdC. Si, pour ce match, vous aviez un conseil à donner aux joueurs, qu’est ce que vous leur diriez ?

Je leur dirais deux choses. La première c’est de ne pas se précipiter, ne pas paniquer. Même si on ne marque pas durant les quinze ou les vingt premières minutes il faut absolument garder son sang froid. Il ne faut aucun cas s’affoler et se déconcentrer. C’est un match important oui, mais pour il réussir est tout aussi important de rester concentre et surtout solidaires les uns les autres. Se motiver sur le terrain, s’encourager les uns les autres. Ceci est très important. Mon deuxième conseil est : Ne changer pas vos habitudes. Celui qui, d’habitude dort à 22h, qu’il dorme à 22h, celui qui va à son lit à 23h le fasse à la même heure. Ne pas bousculer vos habitudes, cela risquerait de vous perturber. Et bonne chance les gars, ramener nous cette coupe.

Vous y serez demain à Omar-Hamadi ?

Si on m’invite oui, je serai vraiment heureux d’assister à ce match historique. J’ai entendu dire que la direction du club va inviter les anciens, alors j’espère que j’y serai. Sinon, je ne daigne pas aller au stade au risque de me faire rabrouer à la porte d’entrée.

A ce point ? Mais vous êtes Salim Boutamine…

Oh ! Non, cela ne veut rien dire. J’ai déjà eu une mésaventure alors je sais de quoi je parle, et je ne suis pas le seul dans ce cas là, j’en connais des anciens qui ont été empêchés d’entrée au stade, parce que le préposé à la porte ne les connaissait pas. Mais bon…  

M. O. 

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