Les Rouges, qui ne comptent que trois petits points d’avance sur leurs frères ennemis, se feraient un malin plaisir de leur damer le pion et les battre, les projetant à six points derrière. Dans ce match pas comme les autres, il y aura des duels et à tous les niveaux. Sur le terrain, les vingt-deux acteurs vont se livrer à une bataille sans merci et des duels, il y en aura à profusion. Sans cette stupide loi du huis clos, on aurait assisté à un duel extraordinaire dans les gradins aussi, et c’est dommage. Sur le terrain, il va y avoir des confrontations directes entre des protagonistes. Côté USMA, Zemmamouche dans les buts reste l’un des cadres et des atouts majeurs. Il aura en face, à l’autre bout du terrain, un ex-international aussi, Fawzi Chaouchi. Il serait alors très intéressant de surveiller la prestation de l’un comme de l’autre. Qui du placide Zema ou du bouillonnant Chaouchi s’illustrera dans ce derby ?
En défense, nous avons choisi deux duels, quatre joueurs vont se faire face et s’affronter directement et sûrement se rendre coup pour coup, il s’agit de Chafaï-Djallit et Ferhat-Zeghdane. Là, il n’y a pas à dire, ça va certainement beaucoup bouger. Khoualed, le capitaine des Rouges, aura pour mission de stopper le bolide Djallit, un beau duel en perspective. Et puis, il y aura aussi Ferhat-Zeghdane qui ne manquera pas d’attirer les regards. Dans ce duel, c’est l’élégance et la technique confrontées à la fougue et la furia. Ferhat devra faire parler sa technique tout en faisant attention aux chevauchées de Zeghdane qui risquent de faire mal. Au milieu du terrain, il faut bien surveiller le duel entre Koudri et Hendou. Deux styles, deux façons de jouer et une bataille à gagner. Y aura du spectacle. Enfin, sur le banc de touche, deux monstres sacrés. D’un côté O Rei, Artur Jorge et de l’autre Die WieBe Hexenmeister (le Sorcier blanc) Otto Pfister. Qui de ces deux entraîneurs saura mener son équipe vers la victoire dans ce derby de la capitale ?
Des duels que nous vous présentons ici un à un.
M. M.
Zemma-Chaouchi : Une très vielle histoire
C’est là un duel à distance. Ces deux gardiens de but constituent chacun pour son équipe une grande force. Zemmamouche, côté USMA, est quelque part « Monsieur 50% » de son équipe. On l’a vu dernièrement contre le NAHD où il a été tout simplement une citadelle infranchissable. Sur sa ligne, il est quasiment imbattable, il a d’énormes qualités, comme ses arrêts réflexes qui font de lui un des meilleurs dans son poste. Cependant, le gardien de but usmiste n’est pas franchement en confiance. Le but qu’il a encaissé en Ligue des champions face à l’AS Kaloum en témoigne. En face, Chaouchi est capable du meilleur comme du pire. Pas au mieux de sa forme, le gardien de but mouloudéen peut vous sortir un match digne des plus grands portiers de la planète. Déstabilisé, peu concentré, il peut passer à côté de son sujet. Entre ces deux gardiens, il y a une vielle histoire de vengeance, les supporters des eu clubs la connaissent très bien.
Djallit-Chafaï: le mouloudéen veut se rattraper
Ces deux garçons ne vont certainement pas se faire le moindre cadeau. Le buteur mouloudéen a besoin de marquer des buts, mais ne se laissera pas faire par un Chafaï plus incisif que jamais. Djallit, auteur d’une belle prestation contre le CRB, se ferait un malin plaisir d’inscrire son nom parmi les buteurs de ce derby. Vif, alerte, Djallit est en incessant mouvement. Tel un félin, Djallit est un joueur qui percute inlassablement et multiplie les appels de balles. très faible lors de la phase aller, le buteur de la saison 2013/2014 veut se rattraper, l’USMA en est une bonne occasion pour le faire. Chafaï a du boulot avec lui, y a pas à dire. Mais le défenseur usmiste a des atouts à faire valoir. Intelligeant, ayant une bonne lecture du jeu, il a un sens de l’anticipation au-dessus de la moyenne, en plus de sa puissance physique, c’est là son grand plus atout.
Ferhat-Zeghdane, duel de techniciens
Là, il y aura de très belles choses à voir. L’attaquant usmiste, élégant technicien, aura fort à faire face à un Zeghdane très en jambes ces dernières semaines. Ferhat, qui excelle dans le maniement de la balle avec une certaine finesse, devra se frotter à la fougue et à la puissance d’un Zeghdane qui ne lui laissera, certainement pas, le temps de manœuvrer et de se mettre sur son bon pied. Le premier est très technique alors que le second est fougueux et très offensif. Ferhat devra se méfier et ne laisser trop de champ à son antagoniste. Celui-ci monte assez souvent prêter main-forte à ses coéquipiers et créer le surnombre. Le laisser monter à sa guise pourrait déstabiliser quelque peu l’arrière-garde des Rouges. Mais laisser Ferhat s’amuser devant pourrait aussi être payé très cher.
Koudri-Hendou : la bataille sera rude
Avec ce duel, on aura carrément un match dans le match. Koudri, qui fait souvent office de taulier de cette équipe usmiste, aura comme principale tâche de «contrôler» l’entrejeu et neutraliser toute velléité adverse. Koudri, qui couvre des kilomètres sur le terrain, ne doit en aucun cas laisser le Mouloudia construire dans la zone intermédiaire. Bien sur ses jambes, frais physiquement, le milieu de terrain des Rouges peut annihiler toutes les tentatives, mais qu’en sera-t-il avec un Hendou qui monte en puissance et qui s’affirme comme le dépositaire du jeu mouloudéen ? Entre ces deux joueurs, il faut s’attendre à un combat acharné. Koudri, qui excelle dans la récupération, opposera sa présence physique et sa lecture du jeu à la finesse de Hendou. Le Mouloudéen, qui a le sens de l’orientation, est devenu une des pièces maîtresses du jeu des Vert et Rouge. Il incombe à Hendou, par qui toutes les balles passent, de faire avancer le bloc vers l’avant et trouver les espaces entre les lignes adverses. C’est justement ce que Koudri aura comme mission d’empêcher le Mouloudia de développe son jeu à partir de la ligne médiane. Un très beau duel en perspective.
Pfister-Artur Jorge : Entre deux vieux routiers
Il y aura du lourd sur les deux bancs de touche. D’un côté Otto Pfister et de l’autre Artur Jorge. Le Sorcier blanc vs le Roi Artur, quelle belle affiche ! Les deux messieurs ayant roulé leur bosse un peu partout à travers la planète nous convieront, vendredi prochain, à un choc inédit ; c’est la première fois qu’ils s’affrontent directement. Cependant dans ce derby très attendu, le coach usmiste ira avec une cote qui ne cesse de baisser. On lui reproche beaucoup de choses dans la gestion de son groupe. L’USMA version Otto Pfister n’arrive toujours pas à décoller, comme en témoignent ses résultats en dents de scies en championnat. C’est tout le contraire de son rival, Artur Jorge. Le Portugais, qui avait pris le temps de bien connaître son équipe et donc ses joueurs, traverse une période de grâce. Sous sa houlette, le Mouloudia engrange les victoires. Le vieux club de la capitale en est à sa quatrième de rang. Un vrai exploit cette saison. Sur le plan purement technique, la différence de styles est apparente. Le jeu de l’USMA est stéréotypé, classique, à l’image de l’école allemande des années 70 (la rigueur tactique, la condition physique et la technique en moins). Quatre défenseurs, quatre hommes au milieu et deux attaquants qui se replient dès la perte de la balle en fermant les couloirs sont le credo d’un Otto Pfister fidèle au 4-4-2 classique, mais avec différentes variantes, selon l’évolution du jeu. En face, Artur Jorge est plus… moderne dans sa façon de faire évoluer son équipe. Quatre défenseurs, certes, mais avec plus de liberté aux joueurs sur les couloirs qui montent à tous les coups, apportant un surnombre dans la zone adverse. Le Lusitanien utilise assez souvent trois hommes au milieu du terrain et s’il faut en mettre un quatrième, il fait avancer un défenseur au lieu de faire reculer un attaquant.
Une bataille tactique, il y en aura une forcément lors de ce derby de la capitale, c’est sûr. Un seul point noir pour ce match : le public n’y est pas convié.
M. M.
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