Hannachi : «La JSK n’a pas dit son dernier mot»

C’est une fête de l’Aïd El-Adha un peu particulière que vient de passer le président de la JSK. Contacté par nos soins, hier dans la journée, Mohand-Cherif Hannachi, d’habitude joyeux lors de ce genre d’événements, semblait fatigué, en colère et surtout préoccupé par l’avenir de son club.

On va commencer par vous souhaiter une bonne fête de l’Aïd El-Adha…

Je vous remercie. Je profite de cette occasion pour souhaiter à tous les Algériens, les supporters de la JSK plus particulièrement une bonne fête de l’Aïd El-Adha… Espérons que les prochaines seront meilleures, parce qu’il faut le dire, celle-ci vient dans des circonstances un peu particulières.

 

On imagine ce que vous ressentez. La mort d’Albert Ebossé, qui était plus qu’un joueur pour vous, suivie des sanctions au niveau local et continental, le départ de l’entraîneur Broos…Difficile de parler de fête après tout ça…

Vous avez tout dit. Le club, la famille de la JSK en général passent des moments difficiles. On avait beaucoup d’espoir dans cette équipe. On voulait jouer les premiers rôles en championnat, aller loin en Champions League. On a fait le recrutement qu’il faut, la préparation qu’il faut. Mais ce qui s’est passé, ce qui se passe actuellement, on est déçus, les supporters aussi.

On vous sent à bout. Contre qui vous êtes en colère ?

Ebossé est notre fils et personne ne le pleurera, ni le regrettera autant que nous. Au-delà de l’aspect humain, c’est la JSK le grand perdant dans cette histoire. Je suis en colère contre ces gens qui veulent profiter de cette

occasion, saisir cette chance pour nuire au club. Leur but est clair : ils veulent nous achever. Ce sont des gens malintentionnés avec des idées diaboliques. J’en veux aux anti-JSK qui tirent sur une ambulance. Pendant qu’on enterrait notre fils, ils creusaient notre tombe. Pourquoi étaient-ils aussi pressés de nous sanctionner ? Comment peuvent-ils sanctionner quelqu’un avant même que l’enquête ne soit bouclée ? Partout dans le monde, on ne prononce les sentences qu’une fois le dossier étudié, l’accusé écouté. Pourquoi on a été jugés sans même déterminer les vraies raisons de la mort d’Albert ? Pourquoi on est dans le banc des accusés tout simplement ?! La JSK doit être dans l’autre camp, celui de la victime. C’est nous qui devrions exiger que justice soit faite, c’est nous qui devrions demander des comptes. Au lieu de ça, on se retrouve accusé, sanctionné et traîné dans la boue. C’est une honte, c’est injuste, mais on ne va pas se laisser faire. Je vous assure aujourd’hui en ces jours sacrés que la JSK n’a pas dit son dernier mot. Mohand-Cherif Hannachi n’a pas dit son dernier mot. On va se battre. On ne se laissera pas faire, et tant que je suis là, je ne permettrai à personne de toucher à ce club.

Votre colère est justifiée et vos arguments sont forts convaincants, mais vous ne pensez pas que le mal est déjà fait…

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Même les condamnés à mort et à tort ont vu leur jugement annulé. Cette affaire n’a pas encore livré tous ses secrets et la JSK n’est pas encore condamnée.

Revenons, si vous le voulez, à l’actualité. Qui remplacera Hugo Broos ?

Je ne sais pas. Comme je vous l’ai dit précédemment, notre manager général, Samy Idries, est en contact avec Djamel Menad. Ils ont rendez-vous dans les prochains jours. De mon côté, je suis en train d’étudier certaines autres options au cas où les négociations avec Menad n’aboutiraient pas. On ne veut pas se précipiter au risque de nous tromper. On va prendre le temps qu’il faudra pour faire le meilleur choix possible.

 

«Aït Djoudi de retour à la JSK», cette rumeur a fait le tour des rédactions. Qu’en est-il au juste ?

Azzedine de retour à la JSK ? Arrêtez, mais c’est une blague ! Les gens avancent et vous voulez que je retourne en arrière ! Pour mettre un terme à tout ça, je dirais que ce monsieur n’a pas été contacté et son retour à la JSK n’est pas envisageable, ni maintenant, ni plus tard, ni jamais.

C’est par rapport à ce qu’il a dit à Broos lors de la réunion Gourcuff-entraîneurs nationaux…

C’est par rapport à beaucoup de choses. Ecoutez, je ne veux pas entrer dans les détails au risque de dire des choses que je ne veux pas forcément dire. Je vous ai dit pas d’Aït Djoudi à la JSK, point barre.

Vous avez procédé à un remaniement du Conseil d’administration, pourquoi ?

Je n’ai pas besoin de personnes inutiles dans mon équipe. Encore moins de gens malhonnêtes. Le changement s’imposait, c’était ma responsabilité de le provoquer,  alors je l’ai fait. C’était inévitable.

Quand vous parlez de malhonnêteté, à qui faites-vous allusion?

Ce sont des choses internes qu’on a réglées en interne. Je ne m’étalerai pas sur ce sujet.

Vous confirmez donc la mise à l’écart d’Yazid Yarichêne, votre ex-bras droit…

Absolument, Yazid n’est plus avec nous. Ne me demandez pas pourquoi.

 

Les sanctions, la mort d’Ebossé, le championnat, l’entraîneur, la domiciliation, ramener l’argent, régler les problèmes internes, les coulisses… Vous vous battez sur plusieurs fronts, c’est quand même beaucoup, comment vous faites pour gérer tout ça ?

Je le fais depuis tellement longtemps que c’est devenu mon quotidien. Aujourd’hui, je suis fatigué, raison pour laquelle d’ailleurs j’ai choisi de passer cet Aïd El-Adha dans mon village à Larba Nath Irateen. Voir ma famille, les anciens du village, se recueillir sur les tombes de mes ancêtres m’aide à me ressourcer, mais dès demain je me remets au travail.

A. B.

 

 

 

 

 

 

    

 

 

 

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