Ziani : «On a une génération dorée qui peut relever tous les défis»

L’ancien maestro de l’EN, tout en reconnaissant que la bande à Djamel Belmadi est très forte, pense que les prochaines rencontres seront toutes difficiles. Il faudra redoubler d’efforts à chaque fois pour éviter le piège que nous tendront nos futurs adversaires.

 

 

Entretien réalisé par

  1. STITOU

 

L’EN commence sa campagne des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 cette semaine, quels conseils donneriez-vous aux joueurs pour bien gérer le parcours qui les attend ?

Personnellement, je n’ai pas de conseils à donner ; cette sélection est très forte, son entraîneur Djamel Belmadi fait bien son travail. Sincèrement, bien qu’il n’y ait plus de matches faciles dans le football actuel, notre équipe nationale entamera, et on l’espère bien, de la meilleure des manières cette phase éliminatoire de la Coupe du monde 2022.

 

Doit-on se méfier de Djibouti, notre adversaire ce jeudi (1re journée), qui est une sélection inconnue sur le plan continental ?

 Il faut se méfier de tous nos adversaires ; cependant, il y a un détail à prendre en considération pour ce qui des capacités de notre sélection nationale.

 

Lequel ?

J’ai constaté que nous possédons une équipe qui est capable de battre les gros et les petits adversaires. Cela prouve bien que nos joueurs sont toujours très bien concentrés, et ce quels que soient le standing et le niveau de l’adversaire. C’est l’autre force de cette sélection qui ne cesse de nous impressionner par la qualité du football qu’elle produit et la régularité de ses performances.

 

A priori, elle n’aura pas de peine pour se qualifier à la phase finale qui se déroulera au Qatar ?

Il ne faut jamais penser ou dire qu’on va se qualifier sans problème en Coupe du monde ! En football, tout est possible. Cela dit, notre confiance en elle résiderait en la richesse de son effectif. Notre sélection actuelle renferme de joueurs de très haut niveau, en plus d’un état d’esprit qui est mis en place, une dynamique positive, soit autant de facteurs favorables qui nous poussent à voir l’avenir plus sereinement.

 

L’idéal est de gagner déjà les deux premiers matches contre Djibouti et le Burkina Faso…

(Il nous coupe) Non, l’idéal est de gagner tous les matches. Le chemin est encore long et parsemé d’embûches. Néanmoins, avec cette génération qui montre à chaque sortie qu’elle n’est pas rassasiée, il y a de quoi nourrir de bons espoirs pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.

 

Quand vous étiez joueur de l’EN, c’était vous et d’autres cadres qui tiriez la sélection vers le haut ; aujourd’hui, elle repose sur le talent de Ryad Mahrez beaucoup plus, êtes-vous de cet avis ?

A notre époque, on avait la responsabilité d’assurer de bonnes performances. Si on y était parvenu, c’est plus particulièrement grâce à l’état d’esprit qui y régnait. On formait un groupe solidaire et qui de surcroît aimait vivre ensemble. Après, à chaque génération d’écrire sa propre page d’histoire.

 

Mais vous étiez les précurseurs du retour au premier plan de l’EN, ce mérite personne ne vous l’enlève…

On voulait relever le défi d’aller en Coupe du monde 2010. On était, comme je l’ai dit, tous unis derrière un seul but. A la fin, on était fiers de décrocher cet objectif. Mais chaque génération a fait de son mieux pour hisser le drapeau algérien assez haut.

 

L’actuelle génération veut aller plus loin, notamment en Coupe du monde…

Je pense qu’elle a les moyens pour ce faire. On a un groupe de joueurs qui évoluent pour la plupart dans de très grands clubs, en plus ce sont des titulaires. Leur apport à la sélection est considérable. Franchement, je suis d’accord pour dire que l’Algérie possède une génération dorée. On espère que le pays profitera le plus longtemps possible du talent de cette belle génération.

 

Courir deux lièvres à la fois en jouant la CAN et la Coupe du monde, ça demande quoi ?

Ce n’est guère facile pour toutes les sélections que de jouer pour deux challenges en même temps. Ce sera encore plus difficile pour nous, car tout le monde nous attend au tournant. Nos joueurs et leur staff le mesurent parfaitement bien d’ailleurs ; ils sont conscients qu’il faudrait se surpasser à chaque match pour gagner.

 

Donc, pas d’appréhensions ?

De grandes nations du football ont perdu un jour, y compris le Brésil quand il dominait le football mondial. Qui aurait cru que la France allait être éliminée prématurément lors du dernier Euro ? En football, tout est possible. Seulement, concernant notre sélection, on souhaite vivement qu’elle continue le plus longtemps possible à nous faire plaisir.

 

Pour rester dans le sillage, on se rappelle cette cuisante défaite essuyée en Angola contre le Malawi (0/3) que personne n’attendait…

Voilà l’exemple ! Toutefois, c’était un accident de parcours, qui, heureusement, n’a pas eu d’incidences sur la suite du parcours de la CAN 2010 car on est allé en demi-finales du tournoi ; parfois, il y a des défaites salutaires.

 

L’objectif est différent cette fois, avec cette série d’invincibilité que nos joueurs chercheront à prolonger…

C’est bien ! Après, il ne faut pas non plus se tromper d’objectifs. Il y a d’abord la qualification de la Coupe du monde et également faire le maximum pour conserver notre titre continental (CAN du Cameroun en janvier 2022). Pour revenir à la série d’invincibilité, c’est bien, pour la confiance, de la prolonger encore ; mais entre nous, je préfère perdre un match et gagner la CAN.

 

Qu’est-ce que vous faites actuellement ?

Je suis chez moi à la maison (rires !). Non, je n’exerce dans aucun club. Peut-être après, je vais bosser dans une équipe et retrouver le milieu du football.

 

Il y a quelque temps, il était question pour vous de prendre un poste au MCA…

On m’a juste annoncé dans ce club, en réalité, ce sont les journaux qui en ont parlé, mais je n’ai rien vu venir.

 

Donc, les dirigeants du MCA ne vous ont pas contacté ?

Comme je viens de répondre, j’ai lu ça dans la presse, après je ne me pose pas de questions.

 

Admettons que le vieux club algérois vous sollicite pour rejoindre son staff, quelle sera votre réponse ?

Je ne ferme pas la porte, pour l’instant ce n’est pas d’actualité. Après, on ne sait jamais ce qui se passera.

 

Vous avez commencé votre carrière d’entraîneur avec la réserve de l’US Orléans ; que retenez-vous de cette première aventure sur le banc de touche ?

Malheureusement, je n’en garde pas un bon souvenir, car le championnat avec l’apparition du coronavirus s’est arrêté. On a joué en tout pour tout 4 matches ; ce n’est pas suffisant pour juger cette aventure avec la réserve d’Orléans.

  1. S.

 

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