En dépit d’une longue période d’inactivité, l’ancien mondialiste n’entend pas raccrocher les crampons. ‘’Je n’ai que 31 ans’’, rappelle-t-il. Son retour à la JSK avec laquelle il s’entraînait avant la confinement est fortement envisageable.
Avant le confinement, vous avez rejoint le groupe de la JSK à l’entraînement ; on imagine que vous étiez heureux de retremper dans une ambiance qui vous manquait terriblement…
Pour garder la forme, j’ai demandé l’autorisation de m’entraîner avec mon ancien club, une demande qui a été acceptée d’autant qu’à la JSK, j’ai gardé quand même le contact avec les joueurs que je connais bien, en plus des personnes qui travaillent au club. Je dois rappeler qu’à la JSK, je suis chez moi, donc il est tout à fait normal qu’on me fasse cette faveur de m’entraîner avec l’équipe, alors que je ne suis pas signataire au club. Par ailleurs, je dois reconnaître que l’ambiance de travailler en groupe n’a pas son pareil.
En cette période de confinement, comment faites-vous ?
Je me lève très tôt le matin pour faire mon footing quotidien. Il m’arrive parfois de sortir de chez moi à 5h du matin. Il faut dire qu’en cette période de chaleur, il n’est pas évident de s’entraîner pendant la journée, il fait plus frais avant le lever du jour.
D’aucuns pensent que vous êtes en train de préparer votre retour au club, votre réaction ?
Il est un peu prématuré d’évoquer mon retour au club. Des deux côtés, on n’a pas abordé le sujet ; pour être plus clair, ni la direction de la JSK ni moi n’avons pris de décision dans ce sens.
Mais ça ne devrait pas tarder…
Pour l’heure, l’équipe se prépare à reprendre la saison qui n’est pas encore finie ; par conséquent, le moment n’est pas propice pour parler de mon retour au club.
Rester une année et demie sans club, ça laisse forcément des traces sur la forme physique…
Pourtant j’ai eu la possibilité de signer dans un club car j’ai reçu plein de contacts ; sauf que, pour des raisons personnelles, j’ai décliné toutes les propositions qui m’ont été transmises.
Avez-vous des regrets ?
Des regrets ? Non, c’est le mektoub. A propos de mon départ de la JSK, je dirais que le climat n’était pas favorable, ce qui m’a poussé à prendre du recul.
Soyez plus explicite ?
Je ne suis pas du genre à polémiquer, les raisons, je préfère les garder pour moi. Après, libre aux autres d’interpréter comme ils veulent !
Il est certain qu’en Algérie, vous ne jouerez qu’à la JSK…
Je l’ai déclaré au début de ma carrière, même si je ne ferme pas la porte aux autres clubs du pays, je suis très attaché à la JSK qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui ; ce club aura toujours ma priorité.
On a prétendu que le MCA était prêt à vous recruter, info ou intox ?
Sans répondre directement à votre question, plusieurs clubs du pays m’ont proposé de signer sauf que, pour des raisons déjà évoquées, j’ai décliné toutes les offres.
Etes-vous capable de relever le pari de rejouer après une longue période d’inactivité ?
Je n’ai que 31 ans, je ne suis pas un joueur fini ; pendant cette période d’inactivité, j’avais même la possibilité de rejoindre un club étranger sauf que ça ne s’est pas concrétisé pour diverses raisons.
On insiste surtout sur le manque de rythme…
A part si par malheur je me blesse, je pense que mes qualités physiques et mon expérience suffiront pour reprendre aisément la compétition. De par mon expérience, je suis en mesure de bien gérer mes efforts pendant un match ; donc, pour moi ; cela ne pose absolument aucun problème de reprendre la compétition de haut niveau, et je sais de quoi je parle.
Vous avez une réputation à défendre, celle d’un joueur international pendant longtemps et qui a fréquenté des clubs européens…
Ma réputation en tant qu’homme oui, je veillerai toujours à la préserver ; je dois faire attention à mon comportement. Mais sur le terrain, je ferais valoir mes qualités et mon expérience, comme je l’ai dit, pour préserver l’image du défenseur que tout le monde connaît.
A la JSK, on raconte que laissez vos primes de match à vos jeunes coéquipiers…
Quand j’avais atterri à la JSK, j’ai gardé en tête la loyauté et la générosité des anciens du club. Je n’ai fais que les imiter en assumant bien mon statut d’ancien et de cadre. Pour revenir à mon initiative, mon but était de motiver mes jeunes coéquipiers, sans aucune autre prétention.
Pour rester dans le sillage, pourquoi la JSK tarde-t-elle à retrouver son lustre d’antan ?
Chaque club a son passé, le Milan AC qui dominait la scène européenne, il y a plus de deux décennies, n’est plus le même club. Idem pour la Juventus qui retrouve un tout petit peu sa place dans le gotha international. Pour la JSK c’est pareil ; pour qu’elle retrouve son lustre d’antan, il faudrait opter pour la stabilité à tous les niveaux et bien entendu mettre en œuvre un projet ambitieux qui s’étalera sur plusieurs années. C’est ainsi qu’on réussit dans le haut niveau.
Autrement dit, c’est une erreur de vivre sur son passé ?
Exact, un club comme la JSK, qui draine une grosse masse populaire, se doit d’être ambitieux et de jouer dans le haut niveau du football national et continental, comme elle l’a si bien fait par le passé.
Parlons de l’EN, vous faisiez partie de la belle génération qui a réussi l’exploit de faire passer la sélection nationale, pour la 1re fois de son histoire, au deuxième tour de la Coupe du monde, c’était l’été 2014 au Brésil ; ça reste un bon souvenir pour vous, n’est-ce pas ?
En débarquant au Brésil, on ne misait pas beaucoup sur nos chances de faire une bonne participation ; on l’a fait en jouant avec cœur. Dans cette sélection, on a joué ensemble pendant plus trois ans ; cela nous a aidés à faire bonne figure. Je ne vous cache pas, pour nous qui venons du bled, on avait une pression supplémentaire surtout pour les défenseurs. On jouait avec la hantise de commettre une erreur, et en coupe du monde, on ne le vous pardonnera pas à vie. Après chaque match, c’était une sorte de soulagement pour nous. Evidement j’en garde un souvenir impérissable ; je souhaite que nos successeurs en sélection vivent de telles sensations eux aussi.
Carl Medjani, qui composait la charnière centrale avec Halliche et vous, a posté un message sur votre association pendant le Mondial 2014 sur sa page Facebook cette semaine…
Medjani est un chic type, je l’ai côtoyé en sélection et en club lors de mon passage en Turquie. Il faut vivre en sa compagnie pour mieux connaître l’homme qu’il est. En plus d’être une bonne personne, Medjani est également quelqu’un d’assez généreux.
De ce trio qui a composé le bloc de l’EN, Rafik Halliche a eu plus de chance en remportant la CAN 2019, l’enviez-vous ?
J’étais très content pour Rafik ; cependant, je rappelle qu’on ne finit pas sa carrière comme on veut. On peut être stoppé par une grave blessure, mais le plus dur est d’être écarté car le coach national préfère prendre un autre joueur moins fort que vous. C’est vexant de quitter la sélection de cette façon. A propos du sacre africain en Egypte, je dirai chapeau bas à tous les joueurs et au staff technique d’avoir réussi à procurer tant de bonheur aux Algériens.
Quand Riyad Mahrez a débarqué en EN au printemps 2014, le voyiez-vous atteindre les sommets du football européen ?
Je m’en rappelle comme si c’était hier. Le jour où Mahrez a rejoint pour la première fois le centre de Sidi Moussa en 2014, comme par hasard, lui et moi étions les premiers à rejoindre ce stage. J’avais à l’époque découvert un homme très timide et réservé, néanmoins ses qualités auguraient déjà à l’époque d’un avenir assez radieux. En tout cas, Riyad ne cachait pas cette envie de briller au niveau international. Un objectif qu’il a réussi à atteindre ; on est tous fiers de lui car il véhicule bien l’image du footballeur algérien à l’étranger.
On ne clôt pas cet entretien sans vous poser la question une nouvelle fois : vous verra-t-on la saison prochaine avec le maillot de la JSK ?
Je répète ce que j’ai dit ; pour l’heure, aucune des parties n’a pris de décision.
- S.