Cumul de fonctions : des membres du BF n’ont encore rien lâché

Le 15 avril dernier, Charaf-Eddine Amara a été élu avec son BF à la tête de la Fédération algérienne de football pour un mandat de 4 ans.

Le nouveau boss du football algérien, qui a formé son bureau dans la précipitation, a dû recycler quelques visages pour former une équipe et rafler la mise. Ceci dit, les dossiers d’engagement des 12 membres de son bureau, qui ont été acceptés par la commission de Yahi, comportaient un document important ; il s’agit d’un engagement signé par les 12 membres qui les oblige à démissionner de leurs autres fonctions interférant avec cette nouvelle mission. Les membres, qui sont en même temps présidents de leurs ligues respectives, étaient directement concernés. Cela a été dur pour eux d’apprendre l’amendement du décret ministériel concernant le non-cumul des fonctions, ce qui les concerne directement.

 

Complication

En effet, le ministre de la Jeunesse et des Sports Sid Ali Khaldi avait présenté, le 3 février dernier en conseil du gouvernement, un exposé sur ce document qui étend les cas de non-cumul à des catégories de fonctionnaires de son secteur, qui n’ont pas été prévus dans les dispositions du décret exécutif n° 15-340 en vigueur. «Les nouvelles dispositions apportent plus de précisions aux cas et situations de non-cumul de responsabilités, ce qui permettra de mieux lutter contre les risques de conflits d’intérêts et d’abus d’autorité et préserver ainsi l’éthique et la morale sportives», selon un communiqué du Premier ministère du 3 février. Ce décret exécutif de non-cumul concerne «les titulaires de la fonction élective de président ou membre élu du bureau exécutif d’une Fédération, ligue, club ou association sportive, avec ladite fonction au sein des structures d’organisation et d’animation sportives de la même discipline ou d’une autre discipline sportive, les fonctionnaires nommés aux postes supérieurs, les fonctionnaires nommés aux postes supérieurs de chef de service ou de bureau, etc.» D’où la signature des candidats au poste de membre du BF d’un document d’engagement pour un retrait d’une des deux fonctions en cas d’élection, et ce, dans un délai d’un mois. 15 avril-15 mai, le mois a donc exprimé il y a déjà 2 jours, mais le constat est là : certains membres du bureau n’ont pas encore démissionné. Ils restent aussi bien dans leurs ligues qu’au sein du bureau de la FAF. Une situation irrégulière qui intrigue, d’autant que le président Charaf-Eddine a été clair et intransigeant. Il a évoqué à son retour au pays en provenance de Doha, l’obligation de démissionner : «Il faut appliquer les lois, c’est un décret, personne ne peut l’enfreindre après. L’application de ce décret mettra plusieurs responsables de ligues régionales ou de wilaya dans la gêne ; ils vont devoir démissionner. Chez nous, au BF, il n’y a pas de problème, les membres se retireront, mais au niveau des ligues, la seule solution c’est de reporter un peu l’application du décret. Ce n’est pas pour enfreindre les lois, mais on demandera une prolongation des délais.» Et de poursuivre : «Les membres du BF doivent démissionner. Moi, personnellement, je vais devoir me retirer du CRB. Je demande à tout un chacun de se mettre en conformité avec les lois. J’espère ne pas arriver au stade de la complication, c’est un règlement, il doit être appliqué. Dans un tel cas, j’ai une liste de suppléants, je pendrai quelques-uns, on n’écoulera pas ces noms. J’ai discuté avec quelques membres, les avis divergent. Certains préfèrent reporter l’application de la loi, certains veulent une nouvelle chance et l’appliquer ensuite. Mais pour moi, il n’y a pas 36.000 solutions », a déclaré le président CEA, appelant ainsi les membres de son bureau à se soumettre aux lois. Mais, visiblement, certains s’accrochent comme ils peuvent à leurs postes ; la complication que craignait le boss n’est pas si loin que ça.

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